N° 24. — 1911. BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)
1er Juillet.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr,
Le 3Sr-u.m.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
ine Exposition centennale cle l'art
français doit s'organiser à Saint-
Pétersbourg au cours de l'hiver
prochain. C'est un projet qui in-
téresse grandement nos artistes. Il aura pour
heureux effet de faire mieux connaître la
suite de notre histoire à un public déjà très
préparé par sa culture à goûter un tel ensei-
gnement, très attentif à ce qui touche les
manifestations de l'activité française, très
sensible à tous les efforts accomplis pour en-
tretenir les relations intellectuelles entre
deux pays unis par de grands intérêts poli-
tiques.
Si l'on se rappelle ce qu'a été, voici bientôt
douze années, l'Exposition centennale instituée
à Paris, on jugera de tout le prix qui s'atta-
che à ces résurrections d'un passé encore si
proche. Ce sera surtout sans doute la pein-
ture qui préoccupera les organisateurs de
cette exposition rétrospective. Quelle vivante
histoire de l'art qu'une galerie qui commen-
cera à Prud'hon et à David pour finir à Hé-
bert et àHenner, qui s'enorgueillera de Ingres
et de Delacroix, qui fera paraître aux visi-
teurs les splendides et vigoureuses beautés de
nos paysages de 1830, qui les conduira de
Courbet à Manet, et de l'art de Corot à celui
de nos impressionnistes? Dans cette suite
apparaissent les filiations et les parentés qui
échappent parfois aux contemporains ; on y
saisit ces accords délicats de fidélités au
passé et de renouvellements nécessaires par
où, en tout art, se continuent et s'enrichis-
sent les traditions.
Il faut souhaiter que les organisateurs de
cette heureuse entreprise trouvent à Péters-
bourg comme à Paris toutes facilités qui leur
permettront de mener leur projet à bien. Les
œuvres dont ils auront besoin sont aujour-
d'hui fort dispersées. Il en est un grand nom-
bre chez les collectionneurs de France, d'Eu-
rope et d'Amérique; il en est dans les galeries
provinciales. Mais, où qu'elles se trouvent,
il n'est pas douteux que l'Exposition centen-
nale de Pétersbourg sache les attirer à elle,
pour les faire admirer et pour rappeler une
page de l'histoire de l'art français qui est glo-
rieuse.
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le 22 juin, à Montpellier, un monument
d'Auguste Comte, œuvre du sculpteur Injal-
bert ;
Le 25 juin, à Nogent-sur-Seine, un monu-
ment à la mémoire du sculpteur Paul Dubois,
œuvre du statuaire A. Boucher et de l'archi-
tecte Bœswilhvaid ;
Le même jour, à Orbais-l'Abbaye (Marne),
le médaillon de Courajod, dont nous avons
déjà parlé, et qui est dû au sculpteur Henry
Bouchard (Nous donnons plus loin le texte
des paroles prononcées à cette occasion par
M. André Michel) ;
Le même jour, à Sceaux, un buste de
Mistral, oeuvre du sculpteur Félix Char-
pentier.
*** M. Georges Denoinville a fait don ré-
cemment à M. le général Niox, pour le Musée
de l'Armée, aux Invalides, d'un dessin aqua-
rellé et gouaché, Soldats de VEmpire jouant
avec des enfants, de Nicolas Moreau, né à
Etampes; d'une Bataille, sépia par Yvon, et
d'un dessin à la plume de Soldat arménien,
par le capitaine Leblanc, élève de Charlet, né
à Constantine en 1859.
*** Au Petit Palais, la salle Carriès où
viennent d'être exécutées certaines transfor-
mations, et la galerie des tapisseries, pour
1er Juillet.
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ine Exposition centennale cle l'art
français doit s'organiser à Saint-
Pétersbourg au cours de l'hiver
prochain. C'est un projet qui in-
téresse grandement nos artistes. Il aura pour
heureux effet de faire mieux connaître la
suite de notre histoire à un public déjà très
préparé par sa culture à goûter un tel ensei-
gnement, très attentif à ce qui touche les
manifestations de l'activité française, très
sensible à tous les efforts accomplis pour en-
tretenir les relations intellectuelles entre
deux pays unis par de grands intérêts poli-
tiques.
Si l'on se rappelle ce qu'a été, voici bientôt
douze années, l'Exposition centennale instituée
à Paris, on jugera de tout le prix qui s'atta-
che à ces résurrections d'un passé encore si
proche. Ce sera surtout sans doute la pein-
ture qui préoccupera les organisateurs de
cette exposition rétrospective. Quelle vivante
histoire de l'art qu'une galerie qui commen-
cera à Prud'hon et à David pour finir à Hé-
bert et àHenner, qui s'enorgueillera de Ingres
et de Delacroix, qui fera paraître aux visi-
teurs les splendides et vigoureuses beautés de
nos paysages de 1830, qui les conduira de
Courbet à Manet, et de l'art de Corot à celui
de nos impressionnistes? Dans cette suite
apparaissent les filiations et les parentés qui
échappent parfois aux contemporains ; on y
saisit ces accords délicats de fidélités au
passé et de renouvellements nécessaires par
où, en tout art, se continuent et s'enrichis-
sent les traditions.
Il faut souhaiter que les organisateurs de
cette heureuse entreprise trouvent à Péters-
bourg comme à Paris toutes facilités qui leur
permettront de mener leur projet à bien. Les
œuvres dont ils auront besoin sont aujour-
d'hui fort dispersées. Il en est un grand nom-
bre chez les collectionneurs de France, d'Eu-
rope et d'Amérique; il en est dans les galeries
provinciales. Mais, où qu'elles se trouvent,
il n'est pas douteux que l'Exposition centen-
nale de Pétersbourg sache les attirer à elle,
pour les faire admirer et pour rappeler une
page de l'histoire de l'art français qui est glo-
rieuse.
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le 22 juin, à Montpellier, un monument
d'Auguste Comte, œuvre du sculpteur Injal-
bert ;
Le 25 juin, à Nogent-sur-Seine, un monu-
ment à la mémoire du sculpteur Paul Dubois,
œuvre du statuaire A. Boucher et de l'archi-
tecte Bœswilhvaid ;
Le même jour, à Orbais-l'Abbaye (Marne),
le médaillon de Courajod, dont nous avons
déjà parlé, et qui est dû au sculpteur Henry
Bouchard (Nous donnons plus loin le texte
des paroles prononcées à cette occasion par
M. André Michel) ;
Le même jour, à Sceaux, un buste de
Mistral, oeuvre du sculpteur Félix Char-
pentier.
*** M. Georges Denoinville a fait don ré-
cemment à M. le général Niox, pour le Musée
de l'Armée, aux Invalides, d'un dessin aqua-
rellé et gouaché, Soldats de VEmpire jouant
avec des enfants, de Nicolas Moreau, né à
Etampes; d'une Bataille, sépia par Yvon, et
d'un dessin à la plume de Soldat arménien,
par le capitaine Leblanc, élève de Charlet, né
à Constantine en 1859.
*** Au Petit Palais, la salle Carriès où
viennent d'être exécutées certaines transfor-
mations, et la galerie des tapisseries, pour