Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1911

DOI Heft:
Nr. 37 (16 Décembre)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19768#0300
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
290

LA CHRONIQUE DES ARTS

***On vient d'installer au Musée du Luxem-
bourg, dans la grande salle des sculptures,
deux'acquisitions de l'Etat : un groupe en
marbre jaune, Renards du Sahara, dû au ci-
seau de M. Perrauît-Harry, et un bronze à
cire perdue, buste de jeune fille, par M. Char-
les Despiau.

M. Léonce Bénédite, au cours d'un récent
voyage, a retrouvé chez un parent de Puvis
de^Chavannes, à Cuiseaux (Haute-Saône), de
nombreuses esquisses et pochades de l'illus-
tre peintre. Toutes sont des œuvres de jeu-
nesse, mais d'un réel intérêt. 11 est à souhaiter
qu'elles aient les honneurs d'une exposition
publique au Musée du Luxembourg.

**# M. Steeg, ministre de l'Iustruction
publique, vient de constituer une commis-
sion chargée de rechercher les moyens de
remédier aux causes de la mauvaise situation
de la Bibliothèque Nationale : insuffisance
des locaux, manque de surveillance, dangers
d'incendie, médiocrité des crédits pour acqui-
sitions, etc.

Cette commission est ainsi composée :
MM. Bienvenu-Martin, sénateur, président ;
Aulard, professeur à la Faculté des Lettres
de Paris; Babelon, conservateur du Cabinet
des médailles ; P. Baudin, sénateur ; Bayet,
directeur de l'enseignement supérieur; Ch.
Benoist, député ; Philippe Berger, membre de
l'Institut ; Camille Bloch, inspecteur général
des Bibliothèques ; Bourel de la Roncière,
conservateur à la Bibliothèque Nationale ;
Chevreux, inspecteur général des Bibliothè-
ques ; F. Courboin, conservateur du Cabinet
des estampes ; Dartiguenave,inspecteur desFi-
nances ;Dejean, directeur des Archives Natio-
nales ; Doumergue, sénateur; Féret du Long-
bois,directeur adjoint delà comptabilité publi-
que ; Léon,chef de division au sous-secrétariat
d'Etat des Beaux-Arts; Lesage, directeur de
la comptabilité au ministère de l'Instruction
publique ; Lintilhac, sénateur ; Malavialle,
député ; Henry Marcel, administrateur gé-
néral de la Bibliothèque Nationale ; Maurice
Faure, sénateur ; Mortreuil, secrétaire tré-
sorier de la Bibliothèque Nationale; Omont
conservateur du département des manuscrits;
Pascal, inspecteur général des Bâtiments
civils ; Pol Neveux, inspecteur général des
Bibliothèques ; Ponsot, député ; Théodore
Reinach, membre de l'Institut ; Henry Rou-
jon, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Beaux Arts ; Adrien Veber, député ; Viviani,
député ; Huet, du 4e bureau de la direction de
l'Enseignement supérieur, et Vidier, conser-
vateur adjoint à la Bibliothèque Nationale,
secrétaires.

*** Le musée de Toulouse va s'enrichir de
deux statues en marbre dues au ciseau de
Falguière ; Femme au paon et Nymphe
chasseresse, qui sont léguées à ce musée par
un Américain récemment décédé, M. Weld.

*** M. P. Moreau, conservateur du musée
de Sens, ne pouvant, malgré ses efforts, obte-
nir de l'administration municipale les mesu-
res propres à assurer la sécurité de ce musée,
vient d'adresser sa démission au préfet de
l'Yonne.

*** La fontaine Cantini, dont nous avons
annoncé l'inauguration récente à Marseille,
a été exécutée, sur les dessins de M. Jules
Cantini, par le sculpteur Allar.

*** La National Gallery de Londres vient
de s'enrichir d'un des chefs-d'œuvre de Jean
Gossaert, dit Mabuse : une Adoration des
Mages peinte vers 1500 pour l'abbaye de Gram-
mont et qui a passé successivement dans les
collections de l'archiduc Ferdinand d'Autriche
à Bruxelles, du prince Charles de Lorraine,
et enfin des comtes de Carliste, où il se trou-
vait en dernier lieu.

**# Le Comité italien s'est ému d'une note
parue dans cette Chronique (n° du 2 décem-
bre), d'après laquelle ni la France ni l'Angle-
terre n'ont obtenu de récompenses à l'Expo-
sition de Rome. La vérité est que la France
s'était placée hors concours, en vertu d'une
pratique constamment suivie, depuis 1900,
pour les expositions organisées par l'Etat, et
qu'ont imitée non seulement l'Angleterre,
mais l'Allemagne, la Russie, les Etats-Unis
et l'Espagne, en ce qui concerne l'Exposition
de Rome. Si des artistes espagnols d'origine,
MM. Zuloaga et Anglada, ont été récom-
pensés, c'est qu'ils n'exposaient pas dans leur
section nationale.

*** La Bibliothèque publique de New-York
vient d'organiser une exposition de la gravure
française de portrait du xvne siècle où le
développement de cet art est bien remis en
lumière par d'excellents spécimens de nos
meilleurs maîtres.

Le Budget des Beaux-Arts

Bien que le Parlement ait décidé de remettre les
interpellations relatives à la Joconde, la discus-
sion du budget des Beaux-Arts a été principale-
ment consacrée à la question du Louvre. Plusieurs
orateurs ont tenu à protester contre la mesure
prise à l'égard de M. Homolle, directeur des
Musées nationaux, et à montrer que les abus
et les négligences du Louvre étaient dus à l'orga-
nisation voulue par l'administration centrale. En
particulier, on a mis une fois de plus en lumière
les graves inconvénients qui résultent de la ma-
nière dont les gardiens sont choisis et adminis-
trés en dehors de la direction des musées. Le rap-
porteur avait fait dans son rapport des observa-
tions importantes sur le désordre général de
l'administration des Beaux-Arts : l'affaire de la
Joconde n'est qu'un exemple désolant parmi beau-
coup d'autres. On verra reparaître ces critiques
lors des interpellations. M. le sous-secrétaire
d'Etat, réservant un discours complet pour cette
époque, a cependant tenu à expliquer pourquoi
il ne se sentait pas responsable.

Des observations intéressantes ont été faites au
cours de la discussion générale : sur l'emploi de
crédits et l'achat critiquable des œuvres d'art depuis
quelques années, sur les musées de moulages, qu'il
importe de développer, — question que traite notre
Propos du Jour, — sur l'Union des Arts décoratifs
 
Annotationen