Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 5.1879

DOI Artikel:
Lenormant, François: [Text]
DOI Artikel:
Lenormant, François: [Text]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25602#0060

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
52

a été manifestement formé des déchets de fabriques locales. Quelques sondages,
exécutés en 1860, m'ont fait reconnaître que dans les couches inférieures on y
rencontrait en assez grand nombre des idoles rudimentaires pareilles à celle que
j'ai trouvée dans le tombeau. Les couches supérieures n'en renferment plus. Mais,
en revanche, on y compte par milliers les débris de statuettes d'une Aphrodite
coiffée du polos et enveloppée de voiles, dont la tète offre tous les degrés de tran-
sition, depuis la simple saillie que le modeleur obtenait dans les idoles primitives
en pinçant entre ses doigts la terre molle, jusqu'à un visage complètement modelé
et empreint des caractères du véritable style grec (i). Au reste, la tète seule y est
travaillée avec un certain soin; le corps garde toujours son ancienne forme de
galette aplatie en cône, à la façon des idoles de terre-cuite de Thèbes où j'ai
proposé de reconnaître Aphrodite-Harmonie (2), forme hellénisée de l'Astarté
phénicienne. C'est une tradition archaïque qui a pu se maintenir très-tard dans
l'imagerie populaire (3). Aphrodite, sous le surnom d'Epistrophia, était, d'après
Pausanias, une des principales divinités de Mégare (4).
J'ai exagéré l'antiquité du tombeau de Mégare quand j'ai cru pouvoir y recon-
naître la sépulture d'un Carien ou d'un Léiége (5). D'après les moyens de com-
paraison que l'on possède aujourd'hui, il me semble désormais qu'on ne saurait le
considérer comme plus ancien que le vm<= siècle avant 1ère chrétienne, mais qu'on
ne peut pas non plus le faire descendre au-dessous du milieu du vn".
FRANcois LENORMANT.

Dans la séance du 3i janvier de l'Institut archéologique allemand de Rome ,
M. Helbig a proposé une interprétation nouvelle et très-ingénieuse de la terre-cuite
de Tanagra, publiée dans la planche 27 de l'année 1878 de la énzzeffe arcAc'o/oya'yMe.
Il y voit la plus ancienne représentation connue de Narcisse (6). Je souscris avec
empressement à cette explication si heureuse, qui a le grand avantage de faire
retrouver dans la figurine de la collection Lécuyer un sujet spécialement béotien.
Elle est bien préférable à celle que je n'avais proposée, du reste, qu'avec hésitation
et en l'entourant de beaucoup de réserves.
F. L.

(1) Voy. mon CafaloyMeRnt/ë, n* 1032, et mes
Premières cMutMaboHs, t. 11, p. 389 et s.
J'ai donné deux séries assez étendues de ces
figurines fragmentées, au Musée du Louvre, où
eiies sont piacées dans une des vitrines de la salle
des terres-cuites grecques, et au Musée d'Orléans.
(2) Gazette areùéoioyi^Me, 1876, p. 68; voy.
aussi le Cataiogwe O. Rayet, n" 50.

(3) Voy. les remarques que j'ai eu l'occasion de
faire au sujet des idoles de terre-cuite de Tëgée,
qui offrent les apparences du plus complet ar-
chaïsme : Gazette areùéotoyi^Me, 1878, p. 17 et s.
(4) Pausan., 1, 10] 8.
(5) Les premières civilisations, t. Il, p. 387.
(6) T/<e Jcademy, !c mars 1879, p. 200.
Gb'raMèA. Lévy.

-4>

POITIERS. — TYPOGRAPHIE OUDIN FRÈRES.
 
Annotationen