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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 5.1879

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Sorlin-Dorigny, Al: Statue colossale découverte à Amathonte (Cypre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25602#0238

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— 230 —

STATUE COLOSSALE DÉCOUVERTE A AMATHONTE
(CYPRE)
(PLANCHE 31.)

En 1873, près d'Amathonte, un paysan découvrit; en labourant son champ ; la
statue colossale d'un dieu monstrueux tenant devant lui une lionne suspendue par
les pattes de derrière. Aussitôt que le bruit de cette trouvaille parvint à Larnaca,
plusieurs consuls se rendirent sur les lieux pour acquérir le monument, mais ,
pendant les pourparlers; le gouverneur turc s'en empara et l'envoya à Constanti-
nople où il orne maintenant l'entrée du musée de Tchinly-Kiosk, au vieux sérail.
Cette statue, reproduite pl. 31, a été taillée dans un bloc de ce calcaire
poreux et coquillier dont est fait le vase d'Amathonte. Elle mesure 4 mètres 20 de
haut; sa largeur au niveau des épaules est de 2 mètres. Quand on l'a découverte
elle était cassée en deux morceaux à la hauteur des genoux : le fragment supé-
rteur est admirablement conservé, l'autre est effrité par l'humidité.
Le dieu est représenté debout, sa poitrine et ses épaules sont couvertes de poils,
les bras fortement musclés sont ornés de chevrons qui ne répondent à aucune
saillie anatomique et dont le caractère ornemental est évident. Le D^ Déthier (1)
pense que ce sont des indices de tatouages comparables à ceux que porte aux bras
et aux jambes le chef des Tamahous vaincu par Ramsès III et représenté à Médinet-
Abou (2).
Dans le principe le colosse cypriote avait sur le sommet de la tête un orne-
ment que l'on n'a pas retrouvé et qui était implanté, un peu en arrière des cornes,
dans un trou cylindrique mesurant 4 centimètres de diamètre et douze centi-
mètres de profondeur. Des bords de ce trou partent toutes les mèches de cheveux :
les unes; courtes et frisées, tombent sur le front; les autres, longues et lisses,
forment six ondulations à la manière assyrienne, puis se divisent en trois gros
faisceaux de boucles qui reposent sur la nuque et les épaules.
La barbe, également traitée à la mode assyrienne, est épaisse, frisée en étages
et descend jusqu'aux seins ; les oreilles sont larges et velues à l'intérieur ; le nez
est aplati ; les narines sont dilatées et déformées par ce rictus gouailleur et bes-

(t) StotMcl^prieMMe colossale, FercMle OM&'léae
Æéraste ? dans Ajournât La Lar^une (février 1874).
L'OrfeMtfÜMsfré du mois de juillet de ta même
année a reproduit cette notice avec plusieurs mo-
diBcations et sous te titre Statue clM/prlewte colos-
sale de Bacclms primitif. Cet articte est accom-

pagné de plusieurs croquis du docteur Déthier qui
ont été mal interprétés par le graveur.
(2) Champollion, Dfonaments de l'Æyypte et de
la JVttMe, pl. ccv, Hg. ! ; Wilkinson, üfcmmers
éyypfiams, 3e édit., 1.1, p. 246.
 
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