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LE MÏSSORILM DE GEILAMÏR, ROI DES VANDALES
ET LES MONUMENTS ANALOGUES
(PLANCHES 7 ET 8.)
Le 20 janvier 1875 , on découvrit à Arten , dans la commune de
Fonzazo (province de Belluno), sur le danc d'une colline nommée
Aurin, un grand disque d'argent, une petite coupe du même métal,
et des libules de cuivre; ces objets, ainsi qu'un plat d'argent décoré
de ligures, recueilli précédemment dans le même lieu, ont été ap-
portés à Paris par M. Luigi Ruzzatti, propriétaire du terrain d'Arten,
qui nous permet obligeamment de les étudier (1).
Le grand disque, gravé dans la planche 7, a 50 centimètres de dia-
mètre et pèse 3 kilogrammes 30 grammes; il est entouré d'un rebord
hémicylindrique et monté sur un pied très-bas, formé d'uue bande de
métal tournée en cercle et soudée de chant. C'est là nue disposition
qui rattache complètement le disque d'Arten à d'autres ustensiles
célèbres dont nous aurons à dire quelques mots ; ce qui le distingue
et ce qui constitue sa valeur historique , c'est qu'autour d'une belle
rosace gravée en creux, de 22 centimètres de diamètre, qui en occupe
le centre, on lit cette inscription :
g< GEILAMIR REX VANDALORVM ET ALANORYM
Le disque appartient donc à la première moitié du vt" siècle (530-534),
et paraît être le plus récent de ceux qui ont été, pendant un peu plus
de deux siècles, successivement classés dans les collections d'antiques.
Le plus beau comme le plus connu est celui qui, trouvé dans le Rlione,
près d'Avignon, en 1656, a porté pendant longtemps le nom de bou-
clier de Scipion, que Spon lui avait donné (2), bien que, par son style,
il appartienne évidemment à l'époque du Bas-Empire, et qu'il repré-
sente, non point un trait de la vie du général romain, mais un sujet
tiré de l'Iliade. Le JoMr/Mid dey de 1681 donne, dans son 14"
numéro, une estampe du prétendu bouclier, et le rédacteur en parle
avec une sage réserve. K La ligure de ce monument, dit-il, lait croire
K à quelques-uns que c'est un bassin (3). » Spon chercha bien à parer
(4) Ils ont figuré en 1878 à ['Exposition histo- (2) des ctU^Mtiës & in vide & Lyon,
riquedu Paiais duTrocadëro. 4 673, p. 4 85.
(3) P. 463.
GAZETTE ARCHÉOLOGtQttE. — 5* Année — N" 2-3 — Mars-Mai t879.
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LE MÏSSORILM DE GEILAMÏR, ROI DES VANDALES
ET LES MONUMENTS ANALOGUES
(PLANCHES 7 ET 8.)
Le 20 janvier 1875 , on découvrit à Arten , dans la commune de
Fonzazo (province de Belluno), sur le danc d'une colline nommée
Aurin, un grand disque d'argent, une petite coupe du même métal,
et des libules de cuivre; ces objets, ainsi qu'un plat d'argent décoré
de ligures, recueilli précédemment dans le même lieu, ont été ap-
portés à Paris par M. Luigi Ruzzatti, propriétaire du terrain d'Arten,
qui nous permet obligeamment de les étudier (1).
Le grand disque, gravé dans la planche 7, a 50 centimètres de dia-
mètre et pèse 3 kilogrammes 30 grammes; il est entouré d'un rebord
hémicylindrique et monté sur un pied très-bas, formé d'uue bande de
métal tournée en cercle et soudée de chant. C'est là nue disposition
qui rattache complètement le disque d'Arten à d'autres ustensiles
célèbres dont nous aurons à dire quelques mots ; ce qui le distingue
et ce qui constitue sa valeur historique , c'est qu'autour d'une belle
rosace gravée en creux, de 22 centimètres de diamètre, qui en occupe
le centre, on lit cette inscription :
g< GEILAMIR REX VANDALORVM ET ALANORYM
Le disque appartient donc à la première moitié du vt" siècle (530-534),
et paraît être le plus récent de ceux qui ont été, pendant un peu plus
de deux siècles, successivement classés dans les collections d'antiques.
Le plus beau comme le plus connu est celui qui, trouvé dans le Rlione,
près d'Avignon, en 1656, a porté pendant longtemps le nom de bou-
clier de Scipion, que Spon lui avait donné (2), bien que, par son style,
il appartienne évidemment à l'époque du Bas-Empire, et qu'il repré-
sente, non point un trait de la vie du général romain, mais un sujet
tiré de l'Iliade. Le JoMr/Mid dey de 1681 donne, dans son 14"
numéro, une estampe du prétendu bouclier, et le rédacteur en parle
avec une sage réserve. K La ligure de ce monument, dit-il, lait croire
K à quelques-uns que c'est un bassin (3). » Spon chercha bien à parer
(4) Ils ont figuré en 1878 à ['Exposition histo- (2) des ctU^Mtiës & in vide & Lyon,
riquedu Paiais duTrocadëro. 4 673, p. 4 85.
(3) P. 463.
GAZETTE ARCHÉOLOGtQttE. — 5* Année — N" 2-3 — Mars-Mai t879.
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