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DIONYSOS AU MILIEU DE SON THIASE
(PLANCHE 15.)
L'élégance et la noblesse du dessin des ligures font de la composition reproduite
dans cette planche, un peu au-dessous de ses dimensions originales , une des plus
admirables peintures céramiques qui se puissent voir. Elle décore un oxybaphon
(haut de 37 centimètres) qui a été découvert à Santa-Maria di Capua, et fait actuel-
lement partie de la collection de M. Auguste Dutuit, à Rouen (1).
Nous y voyons DzoMysm barbu, la tête ceinte d'un large crédemnon, vêtu d'une
longue tunique finement plissée, qui descend jusqu'unpeu au-dessus de la cuisse;
sur cette tunique il porte un crocotos de femme ou courte tunique, sans manches,
décorée de broderies, et par-dessus celle-ci une pardalide disposée en justaucorps
serré, laissant l'épaule droite dégagée et s'attachant à la taille par une ceinture. A
son bras gauche est suspendu le fameux péplos de pourpre que les Charités ont tissé
pour lui à Naxos (2). D'une main le dieu tient le thyrse; de l'autre il tend un
canthare à un Aafyre nu, lequel y verse le vin d'une outre à demi dégonflée, qu'il
soutient des deux mains. A droite, un second nu, présente un œuf ou un
fruit à une TAyatfg, vêtue d'une double tunique et tenant un grand rameau de
laurier. Ce dernier attribut, dont la présence dans une scène dionysiaque a tou-
jours pour objet d'établir un rapport entre Bacchus et Apollon (3), me paraît
appeler d'une manière manifeste la qualification de Thyades, qui désigna d'abord
exclusivement les femmes célébrant les orgies nocturnes de Dionysos sur le Par-
nasse (4) et ne s'étendit qu'ensuite indifféremment à toutes les Ménades (5). Les
Satyres de notre peinture ont des formes entièrement humaines, avec une tête d'un
type très-caractérisé, chauve, au visage écrasé, avec des oreilles et une queue de
cheval.
Le costume que nous voyons ici à Dionysos se reproduit sur plusieurs vases
peints (6), dont on peut placer l'exécution, comme celle de l'oxybaphon qui nous
(1) J. deWitte, Caiaiogute CasieMaai, noglt; Fr.
Lenormant, CoMeciioa A. Dataii, AMhqwiés,
n" 71, pl. xtx.
(3) Apotton. Rhod., Anyowawi., IV, 424 ; cf.
Athen,, V, p. 198.
(3) Euripid. ap. Macrob., Saiwa., I, 18 :
AAn-oTa <p<Ao'tf'm({b:, Bctxx,6, nct<ctv"AsrcAAcv, t?Afps.
(4) Pausan., X, 4, 2 ; 6, 2; 22, 8; voy. Panofka,
Diowysas M?td dte T/q/adea, dans tes Mémoires de
l'Académie de Beriin pour 1882 ; Wetcker, Grtecit.
CœMeri., t. II, p. 632 et s.
(5) Lycophr., Cassamdr., 143 et 808; Ovid.,
Fast., VI, 814 ; Catuti., LXIV, 392.
(6) Comme exemptes : Ch. Lenormant et J. de
Witte, Fi. des moa. eéraatogr., t. I, pt- xm;
et te vase encore inédit de ta cottection de Luynes,
dont un fragment est donné dans te Dicitowaaire
des dai^Mités de MM. Daremberg et Sagtio, t. I,
p. 682, Bg. 805.
DIONYSOS AU MILIEU DE SON THIASE
(PLANCHE 15.)
L'élégance et la noblesse du dessin des ligures font de la composition reproduite
dans cette planche, un peu au-dessous de ses dimensions originales , une des plus
admirables peintures céramiques qui se puissent voir. Elle décore un oxybaphon
(haut de 37 centimètres) qui a été découvert à Santa-Maria di Capua, et fait actuel-
lement partie de la collection de M. Auguste Dutuit, à Rouen (1).
Nous y voyons DzoMysm barbu, la tête ceinte d'un large crédemnon, vêtu d'une
longue tunique finement plissée, qui descend jusqu'unpeu au-dessus de la cuisse;
sur cette tunique il porte un crocotos de femme ou courte tunique, sans manches,
décorée de broderies, et par-dessus celle-ci une pardalide disposée en justaucorps
serré, laissant l'épaule droite dégagée et s'attachant à la taille par une ceinture. A
son bras gauche est suspendu le fameux péplos de pourpre que les Charités ont tissé
pour lui à Naxos (2). D'une main le dieu tient le thyrse; de l'autre il tend un
canthare à un Aafyre nu, lequel y verse le vin d'une outre à demi dégonflée, qu'il
soutient des deux mains. A droite, un second nu, présente un œuf ou un
fruit à une TAyatfg, vêtue d'une double tunique et tenant un grand rameau de
laurier. Ce dernier attribut, dont la présence dans une scène dionysiaque a tou-
jours pour objet d'établir un rapport entre Bacchus et Apollon (3), me paraît
appeler d'une manière manifeste la qualification de Thyades, qui désigna d'abord
exclusivement les femmes célébrant les orgies nocturnes de Dionysos sur le Par-
nasse (4) et ne s'étendit qu'ensuite indifféremment à toutes les Ménades (5). Les
Satyres de notre peinture ont des formes entièrement humaines, avec une tête d'un
type très-caractérisé, chauve, au visage écrasé, avec des oreilles et une queue de
cheval.
Le costume que nous voyons ici à Dionysos se reproduit sur plusieurs vases
peints (6), dont on peut placer l'exécution, comme celle de l'oxybaphon qui nous
(1) J. deWitte, Caiaiogute CasieMaai, noglt; Fr.
Lenormant, CoMeciioa A. Dataii, AMhqwiés,
n" 71, pl. xtx.
(3) Apotton. Rhod., Anyowawi., IV, 424 ; cf.
Athen,, V, p. 198.
(3) Euripid. ap. Macrob., Saiwa., I, 18 :
AAn-oTa <p<Ao'tf'm({b:, Bctxx,6, nct<ctv"AsrcAAcv, t?Afps.
(4) Pausan., X, 4, 2 ; 6, 2; 22, 8; voy. Panofka,
Diowysas M?td dte T/q/adea, dans tes Mémoires de
l'Académie de Beriin pour 1882 ; Wetcker, Grtecit.
CœMeri., t. II, p. 632 et s.
(5) Lycophr., Cassamdr., 143 et 808; Ovid.,
Fast., VI, 814 ; Catuti., LXIV, 392.
(6) Comme exemptes : Ch. Lenormant et J. de
Witte, Fi. des moa. eéraatogr., t. I, pt- xm;
et te vase encore inédit de ta cottection de Luynes,
dont un fragment est donné dans te Dicitowaaire
des dai^Mités de MM. Daremberg et Sagtio, t. I,
p. 682, Bg. 805.