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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 5.1879

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Berger, Philippe: La trinité carthaginoise, [2]: ]mémoire sur un bandeau trouvé dans les environs de Batna et conservé au musée de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.25602#0230

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222

LA TRINITÉ CARTHAGINOISE
MÉMOIRE SUR UN BANDEAU TROUVE DANS LES ENVIRONS DE BATNA
ET CONSERVÉ AU MUSÉE DE CONSTANTINE
(PLANCHE 21.)
H. Le 5e/a'ey.
L'étude de la ligure de Baal Ilâmàn nous a amenés à reconnaître qu'il y avait
identité de représentation entre Baal Ilâmàn et Jupiter Ammon, antérieurement
à l'époque romaine. Cette identité^ s'appliquant à des dieux dont les noms pré-
sentent une grande ressemblance, et dont les cultes se touchent presque, est un
puissant argument en faveur de leur parenté, malgré toutes les difficultés qu'elle
soulève. Elle ne tranche pas d'une façon absolue le problème, de l'origine du culte
de Baal Hâmân.
A quelle époque faut-il le faire remonter ? Est-ce que les Phéniciens l'ont trouvé
en arrivant en Afrique, ou bien l'ont-ils apporté avec eux à Carthage ? L'ont-ils
reçu par l'intermédiaire de la Libye , ou bien est-ce une de ces religions com-
munes à la Phénicie et à l'Egypte ? Pour trancher la question, il faudrait être
mieux édifiés que nous ne le sommes sur la phonétique phénicienne ; encore ce
genre d'argument est-il toujours fort sujet à caution. La transcription des noms
phéniciens en égyptien se fait de la manière la plus régulière, mais la réciproque
n'est pas également vraie, et nous voyons des noms de dieux égyptiens arriver
singulièrement mutilés dans le panthéon phénicien. D'ailleurs, autant qu'on en
peut juger par le peu que nous en savons, la phonétique carthaginoise n'était
pas celle de la côte de Phénicie. Il faut attendre de nouveaux monuments qui
viendront compléter notre démonstration.
Le bélier nous ramène encore à Baal Ilâmàn. C'est
une vérité devenue banale, que le bélier est le symbole
de Baal Hàmàn. Il le représente comme les colombes
représentent Vénus. Il parait, non pas une fois, mais
deux cents fois^ sur les ex-voto de Carthage.
La place qu'il occupe sur ces monuments nous porte
à y voir plutôt un svmbole religieux qu'une offrande.
Mais, bien souvent, les deux choses devaient se con-
fondre dans l'esprit de celui qui offrait l'ex-voto, l'offran-
de étant toujours accompagnée d'un sacrifice , et dans
bien des cas sans doute, du sacrifice d'un bélier. Un des
ex-voto de la collection Sainte-Marie nous fournit la
preuve de ce fait. Nous le reproduisons ici malgré le
mauvais état de la pierre et la grossièreté du dessin.
On y voit le cône sacré entre deux caducées, et au-des-
sous, un bélier décapité. C'est par analogie que nous
décorons l'animal de ce nom. S'il était isolé, on n'y
reconnaîtrait rien, tant il est mal fait. D'ailleurs la
partie capitale de son être, les cornes, font défaut. Mais
l'analogie ne risque guère de nous égarer, parce que le
 
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