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dans ce double fait que le type de l'image du dieu de la médecine se remarque à
Pergamesur des monnaies signées du stratège P. Glyconianus, sous Commode (1),
et du stratège C. Claudius Glyco Rufinianus, chevalier romain, sous Gordien le
Pieux (2). Ce type est, en effet, habituel dans la numismatique impériale de Per-
game, et s'y trouve avec la signature de beaucoup d'autres magistrats locaux.
Quant au nom de rXtixMV, donné à la théophanie du dieu à Abonotichos, il
paraît avoir été de l'invention du devin Alexandre, et on n'en trouve pas de trace
avant lui, Mais je crois que Cavedoni (3) et Panofka (4) ont été dans le vrai en y
voyant un synonyme d*Y]7uo$, l'épithète consacrée d'Asclépios (S), celle qui entre
dans la composition de son nom même avec un premier élément ciyxX, que le Grand
Étymologique explique par <x<7xsXi]$ (6), et où Tzetzès voit l'appellation d'un tyran
d'Épidaure, Asclès, guéri par le dieu (7). Preller tient cbxX comme étant le résul-
tat d'une métathèse pour de cfXxM, (8). L'altération est un peu trop
forte pour être admise, et l'on doit reconnaître que l'on n'a pas jusqu'ici trouvé
d'étymologie grecque satisfaisante pour l'élément qui se combine avec
dans Ascl-épios.
LËox FFVEL.
En publiant, dans un des derniers numéros de la Tfeutte urc/teo/oyt'yMe (9), un
précieux fragment de statuette votive et iconique en pierre calcaire, découvert dans
les ruines de Marathos de Phénicie, M. Renan m'a fait l'honneur de discuter les
opinions que j'avais émises (10) au sujet de quelques-unes des statues du même
caractère trouvées en Cypre, dans les décombres du temple d'Athiénau.
« Quel était, dit l'illustre académicien, le sens de ces statues iconiques, qui
remplissaient évidemment les temples de Phénicie et de Cypre? Faut-il y voir,
comme on l'a supposé, des séries de portraits de prêtres, qui auraient été continués
pendant des siècles?Nous ne le croyons pas. Le personnage représenté dans ces statues
nous paraît être l'auteur d'un vœu ou d'un sacrifice fait à la divinité du temple ; c'est
le nmrt byy, « le maître du sacrifice », selon l'expression des tarifs de Marseille et
de Carthage. Le vœu, le sacrifice, étaient choses bien transitoires; on pouvait
craindre que la divinité ne les oubli&t vite. Une inscription était déjà un moyen de
(1) Mionnet, t. H, p. 605, n° 600.
(2) Mionnet, t. M, p. 6)6, n° 655.
(3) Battef. du i'Jnst. areà., 1810, p. 108.
(i) dsNepios Mwddt'e ds/ciepiadea, p. 48.
(5) Lycophr., Cassamdr., 1054; Tzetz., ns. 7i. 7.;
Etym. Magn., v. t'yxtAÙ; Panofka, dsMepioe aad
die dsMepiaden, p. 4; Preller, Criech. Mythot ,
2e édit., 1.1, p. 403; Welcker, Griecà. Gœtteriehre,
t. 11, p. 735.
HTusipfM! : Corp. inecr. yraee., n" 511. —
HTNüJ'm-rxf : Orpli., dd ilfMs., 37.
(6) P. ct^xtAïf.
(7) Tzetz. ad Lycophr., Cassandr., 1054. —
Eustathe (dd Biad., p. 463) appelle ce personnage
Acclëtos.
(8) Griech. dù/tAoL, 2e édit., t. 1, p. 403.
(9) Juin 1879, p. 321-323, pl. xt.
(10) Gazette arehéoiopigae, 1878, p. 192-201.
dans ce double fait que le type de l'image du dieu de la médecine se remarque à
Pergamesur des monnaies signées du stratège P. Glyconianus, sous Commode (1),
et du stratège C. Claudius Glyco Rufinianus, chevalier romain, sous Gordien le
Pieux (2). Ce type est, en effet, habituel dans la numismatique impériale de Per-
game, et s'y trouve avec la signature de beaucoup d'autres magistrats locaux.
Quant au nom de rXtixMV, donné à la théophanie du dieu à Abonotichos, il
paraît avoir été de l'invention du devin Alexandre, et on n'en trouve pas de trace
avant lui, Mais je crois que Cavedoni (3) et Panofka (4) ont été dans le vrai en y
voyant un synonyme d*Y]7uo$, l'épithète consacrée d'Asclépios (S), celle qui entre
dans la composition de son nom même avec un premier élément ciyxX, que le Grand
Étymologique explique par <x<7xsXi]$ (6), et où Tzetzès voit l'appellation d'un tyran
d'Épidaure, Asclès, guéri par le dieu (7). Preller tient cbxX comme étant le résul-
tat d'une métathèse pour de cfXxM, (8). L'altération est un peu trop
forte pour être admise, et l'on doit reconnaître que l'on n'a pas jusqu'ici trouvé
d'étymologie grecque satisfaisante pour l'élément qui se combine avec
dans Ascl-épios.
LËox FFVEL.
En publiant, dans un des derniers numéros de la Tfeutte urc/teo/oyt'yMe (9), un
précieux fragment de statuette votive et iconique en pierre calcaire, découvert dans
les ruines de Marathos de Phénicie, M. Renan m'a fait l'honneur de discuter les
opinions que j'avais émises (10) au sujet de quelques-unes des statues du même
caractère trouvées en Cypre, dans les décombres du temple d'Athiénau.
« Quel était, dit l'illustre académicien, le sens de ces statues iconiques, qui
remplissaient évidemment les temples de Phénicie et de Cypre? Faut-il y voir,
comme on l'a supposé, des séries de portraits de prêtres, qui auraient été continués
pendant des siècles?Nous ne le croyons pas. Le personnage représenté dans ces statues
nous paraît être l'auteur d'un vœu ou d'un sacrifice fait à la divinité du temple ; c'est
le nmrt byy, « le maître du sacrifice », selon l'expression des tarifs de Marseille et
de Carthage. Le vœu, le sacrifice, étaient choses bien transitoires; on pouvait
craindre que la divinité ne les oubli&t vite. Une inscription était déjà un moyen de
(1) Mionnet, t. H, p. 605, n° 600.
(2) Mionnet, t. M, p. 6)6, n° 655.
(3) Battef. du i'Jnst. areà., 1810, p. 108.
(i) dsNepios Mwddt'e ds/ciepiadea, p. 48.
(5) Lycophr., Cassamdr., 1054; Tzetz., ns. 7i. 7.;
Etym. Magn., v. t'yxtAÙ; Panofka, dsMepioe aad
die dsMepiaden, p. 4; Preller, Criech. Mythot ,
2e édit., 1.1, p. 403; Welcker, Griecà. Gœtteriehre,
t. 11, p. 735.
HTusipfM! : Corp. inecr. yraee., n" 511. —
HTNüJ'm-rxf : Orpli., dd ilfMs., 37.
(6) P. ct^xtAïf.
(7) Tzetz. ad Lycophr., Cassandr., 1054. —
Eustathe (dd Biad., p. 463) appelle ce personnage
Acclëtos.
(8) Griech. dù/tAoL, 2e édit., t. 1, p. 403.
(9) Juin 1879, p. 321-323, pl. xt.
(10) Gazette arehéoiopigae, 1878, p. 192-201.