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Il faut donc renoncer désormais aux appellations, inexactes et non justifiées, de
Ninip et de Adar pour désigner l'Hercule assyrien. Le seul nom à lui donner est
celui de Sandon, d'après la transcription grecque, jusqu'à ce que l'on découvre
une variante phonétique, qui donne la lecture certaine du complexe idéographique
sous lequel se dissimule jusqu'ici sa véritable appellation. C'est ainsi que l'on a
très-sagement agi en appelant Mérodach, d'après la Bible, le dieu spécialement
protecteur de Babylone, jusqu'à ce qu'on eût trouvé l'expression phonétique exacte
de son nom, dAu'utA/tU.
SAMUEL HOFFNER.
LE DIEU GLYCON A NICOMÉDIE
ET L'ÉPOQUE OU CESSA SON CULTE.
Dans la dernière livraison de l'année 1878 de la arcAeoJoyfyue (1),
M. François Lenormant a consacré un intéressant article aux monuments du culte
de Glycon, cette théophanie d'Esculape que le devin Alexandre d'Abonotichos en
Paphlagonie prétendit avoir fait apparaître dans sa ville natale sous les Antonins,
imposture qui obtint un moment un éclatant succès et constitue l'un des plus curieux
épisodes de l'histoire religieuse du tU siècle. « On ignore, dit le savant archéologue,
comment finit le culte de Glycon, car il survécut à la mort d'Alexandre : son gendre,
Rutilianus, ayant continué le service de l'oracle (2)... Ce culte ne semble pourtant
pas s'être prolongé bien longtemps encore.))
M. Lenormant a négligé ici un groupe de monuments numismatiques, dont
Cavedoni avait pourtant signalé l'importance et le rapport avec la question de la
durée du culte de Glycon (3). Ce sont des monnaies de bronze de Nicomédie, aux
têtes de Caracalla (4), de Plautille (g) et de Tranquilline (6), dont le revers nous offre
l'image d'un serpent à tête humaine se dressant sur sa queue enroulée, exactement
pareil à celui qu'une inscription désigne comme figurant Glycon sur les monnaies
d'Abonotichos. Un serpent dans la même pose, mais sans tête humaine (7), se voit
(t) P. 479-183.
(3) Lucian , AteaxMd., 60.
(3) BwHet. & l'fwL arc/t., 4840, p. 407-409.
(4) Mionnet, Descr. & ??)éd. onL, t. H, p. 473,
n" 344 ; SwppL, t. V, p. 200, n°s 4484 et 4 482 ;
Dumersan, Descr. des médaidee aabqws de Adler
de %uderoche, pi. n, n" 40.
(6) Mionnet, t. !I, p. 474, n" 348.
' (6) Mionnet, Sypph, t. V, p. 24 4, n" 4270.
(7) On se rappelle que dans ia numismatique
d'Abonotichos ie serpent Giycon n'a pas toujours
ta tète humaine, qu'Alexandre avait fabriquée
avec des linges.
Il faut donc renoncer désormais aux appellations, inexactes et non justifiées, de
Ninip et de Adar pour désigner l'Hercule assyrien. Le seul nom à lui donner est
celui de Sandon, d'après la transcription grecque, jusqu'à ce que l'on découvre
une variante phonétique, qui donne la lecture certaine du complexe idéographique
sous lequel se dissimule jusqu'ici sa véritable appellation. C'est ainsi que l'on a
très-sagement agi en appelant Mérodach, d'après la Bible, le dieu spécialement
protecteur de Babylone, jusqu'à ce qu'on eût trouvé l'expression phonétique exacte
de son nom, dAu'utA/tU.
SAMUEL HOFFNER.
LE DIEU GLYCON A NICOMÉDIE
ET L'ÉPOQUE OU CESSA SON CULTE.
Dans la dernière livraison de l'année 1878 de la arcAeoJoyfyue (1),
M. François Lenormant a consacré un intéressant article aux monuments du culte
de Glycon, cette théophanie d'Esculape que le devin Alexandre d'Abonotichos en
Paphlagonie prétendit avoir fait apparaître dans sa ville natale sous les Antonins,
imposture qui obtint un moment un éclatant succès et constitue l'un des plus curieux
épisodes de l'histoire religieuse du tU siècle. « On ignore, dit le savant archéologue,
comment finit le culte de Glycon, car il survécut à la mort d'Alexandre : son gendre,
Rutilianus, ayant continué le service de l'oracle (2)... Ce culte ne semble pourtant
pas s'être prolongé bien longtemps encore.))
M. Lenormant a négligé ici un groupe de monuments numismatiques, dont
Cavedoni avait pourtant signalé l'importance et le rapport avec la question de la
durée du culte de Glycon (3). Ce sont des monnaies de bronze de Nicomédie, aux
têtes de Caracalla (4), de Plautille (g) et de Tranquilline (6), dont le revers nous offre
l'image d'un serpent à tête humaine se dressant sur sa queue enroulée, exactement
pareil à celui qu'une inscription désigne comme figurant Glycon sur les monnaies
d'Abonotichos. Un serpent dans la même pose, mais sans tête humaine (7), se voit
(t) P. 479-183.
(3) Lucian , AteaxMd., 60.
(3) BwHet. & l'fwL arc/t., 4840, p. 407-409.
(4) Mionnet, Descr. & ??)éd. onL, t. H, p. 473,
n" 344 ; SwppL, t. V, p. 200, n°s 4484 et 4 482 ;
Dumersan, Descr. des médaidee aabqws de Adler
de %uderoche, pi. n, n" 40.
(6) Mionnet, t. !I, p. 474, n" 348.
' (6) Mionnet, Sypph, t. V, p. 24 4, n" 4270.
(7) On se rappelle que dans ia numismatique
d'Abonotichos ie serpent Giycon n'a pas toujours
ta tète humaine, qu'Alexandre avait fabriquée
avec des linges.