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Perséphoné (1). L’offrande varie, mais il y a toujours la même intention de
l’envoyer directement à la divinité chthonienne dans sa demeure cachée, par
quelqu’une des ouvertures qui mettent cette obscure demeure en communication
avec la surface de la terre.
Les indications que nous venons de grouper ne. sont pas ici un hors-d’œuvre,
puisqu’il s’agit d’un rite qui avait une grande importance dans les usages religieux
de la Béotie, du pays d’où provient notre statuette de terre-cuite représentant une
prêtresse de Déméter qui tient le porc pour l’offrir en victime à sa déesse. J’ajouterai
que l’auteur du traité D'Isis et d’Osiris donne spécialement place à ce rite dans les
fêtes de deuil consacrées à la Déméter affligée, et que c’est à Thespies même qu’a
été découverte, il y a peu de temps, une inscription très importante mentionnant son
culte (2). Elle fournit pour la première fois la véritable forme .primitive du surnom
de la déesse, ’Ayéa., surnom dérivé de dyoç, « douleur (3) », et altéré ensuite en
'Ayaiot. (4), contrairement à l’étymologie.
E. LIÉNARD.
LA TRINITÉ CARTHAGINOISE
MEMOIRE SUR UN BANDEAU TROUVE DANS LES ENVIRONS DE BATNA
ET CONSERVÉ AU MUSEE DE CONSTANT1NE
(1879, Planche 21.)
(1880, Planche 3.)
Depuis la publication du précédent article, j’ai appris que M. F. Ilommel, dans
son livre sur les noms des mammifères chez les peuples sémitiques du sud (5), s’est
également prononcé contre l’interprétation courante , qui voit le cerf parmi les
animaux destinés aux sacrifices, sur le tarif de Marseille. M. Ilommel traduit lui
aussi aïl par « bélier ». L’opinion de ce savant, sur une matière dont il a fait une
(1) Pausan. II, 20, 3.
(2) Publiée par M. Slamatakis, Mitheilungen des
deutschen arcliæologischen Institutes in Alhen,
t. IV, p. 191.
(3) Pseudo-Plutarch., De Is. et Osir., 69. Le
terme de est consacré depuis l’Hymne homé-
rique (40) pour désigner la douleur de Déméter
privée de sa fille; voy. Voss, Hymne an Demeter,
Erlœuterungen, p. 21 ; Guigniaut, Religions de
l'antiquité, t. III, p. 1110.
(4) Aristoph., Acharn., 708; Schol. a. h. I. ;
Ilesych. Suid. et Elym. Magn., s. v.\ Didym.,
Fragrn., 80, ed. M. Schmidt. Sur ce surnom, voy.
Creuzer, Religions de l’Antiquité, trad. Guigniaut,
t. III, p. 620,-Lobeck, Aglaophamus, p. 1225; Fr.
Lenormant, Monographie de la Voie Sacrée éleusi-
nienne, t. 1, p. 249 et s.; Preller, Griechische
Mythologie, 2e édit., t. I, p. 506.
(5.) Die Namen der Sàugethiere bei den Süd-
semitischen Vælkern, von Fritz Hommel, Leipzig,
1879, in-8o, p. 235, not. 1.
Perséphoné (1). L’offrande varie, mais il y a toujours la même intention de
l’envoyer directement à la divinité chthonienne dans sa demeure cachée, par
quelqu’une des ouvertures qui mettent cette obscure demeure en communication
avec la surface de la terre.
Les indications que nous venons de grouper ne. sont pas ici un hors-d’œuvre,
puisqu’il s’agit d’un rite qui avait une grande importance dans les usages religieux
de la Béotie, du pays d’où provient notre statuette de terre-cuite représentant une
prêtresse de Déméter qui tient le porc pour l’offrir en victime à sa déesse. J’ajouterai
que l’auteur du traité D'Isis et d’Osiris donne spécialement place à ce rite dans les
fêtes de deuil consacrées à la Déméter affligée, et que c’est à Thespies même qu’a
été découverte, il y a peu de temps, une inscription très importante mentionnant son
culte (2). Elle fournit pour la première fois la véritable forme .primitive du surnom
de la déesse, ’Ayéa., surnom dérivé de dyoç, « douleur (3) », et altéré ensuite en
'Ayaiot. (4), contrairement à l’étymologie.
E. LIÉNARD.
LA TRINITÉ CARTHAGINOISE
MEMOIRE SUR UN BANDEAU TROUVE DANS LES ENVIRONS DE BATNA
ET CONSERVÉ AU MUSEE DE CONSTANT1NE
(1879, Planche 21.)
(1880, Planche 3.)
Depuis la publication du précédent article, j’ai appris que M. F. Ilommel, dans
son livre sur les noms des mammifères chez les peuples sémitiques du sud (5), s’est
également prononcé contre l’interprétation courante , qui voit le cerf parmi les
animaux destinés aux sacrifices, sur le tarif de Marseille. M. Ilommel traduit lui
aussi aïl par « bélier ». L’opinion de ce savant, sur une matière dont il a fait une
(1) Pausan. II, 20, 3.
(2) Publiée par M. Slamatakis, Mitheilungen des
deutschen arcliæologischen Institutes in Alhen,
t. IV, p. 191.
(3) Pseudo-Plutarch., De Is. et Osir., 69. Le
terme de est consacré depuis l’Hymne homé-
rique (40) pour désigner la douleur de Déméter
privée de sa fille; voy. Voss, Hymne an Demeter,
Erlœuterungen, p. 21 ; Guigniaut, Religions de
l'antiquité, t. III, p. 1110.
(4) Aristoph., Acharn., 708; Schol. a. h. I. ;
Ilesych. Suid. et Elym. Magn., s. v.\ Didym.,
Fragrn., 80, ed. M. Schmidt. Sur ce surnom, voy.
Creuzer, Religions de l’Antiquité, trad. Guigniaut,
t. III, p. 620,-Lobeck, Aglaophamus, p. 1225; Fr.
Lenormant, Monographie de la Voie Sacrée éleusi-
nienne, t. 1, p. 249 et s.; Preller, Griechische
Mythologie, 2e édit., t. I, p. 506.
(5.) Die Namen der Sàugethiere bei den Süd-
semitischen Vælkern, von Fritz Hommel, Leipzig,
1879, in-8o, p. 235, not. 1.