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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 6.1880

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Ledrain, Eugène: Ægypto-Semitica, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25601#0205

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197 —

ÆGYPTO-SEMITICA (1).

IV.

Un cylindre assyrien de la Bibliothèque Nationale a été reproduit et étudié par
MM. W. Mansell (2) et J. Ménant (3).

Ce cylindre présente deux rangs de personnages; sur le premier, Belit ou Bel
adoré par sept dieux célestes. Ce premier groupe ne peut appartenir à nos Ægypto-
Semitica; mais le second en relève certainement. Je suis même fort étonné que
des savants aussi perspicaces que MM. Mansell et Ménant n’aient pas reconnu le
caractère égyptien des trois derniers personnages du cylindre.

Deux d’entre eux ont une tête de lièvre et portent un lièvre à la main. Or, le
dieu à tête de lièvre est fréquent sur les monuments égyptiens. Je le signalerai
principalement sur ces beaux sarcophages d’Amenhotep conservés au Cabinet des
médailles et remontant à la XXe dynastie. Là, dans une scène, le dieu à tête
de lièvre est même accompagné de la légende : nuter aa neb duau, « dieu grand
seigneur de l’hémisphère inférieur ». Or, on sait que c’est là le titre propre d’Osi-
ris. Mais pourquoi le dieu Osiris est-il représenté fréquemment avec une tête de
lièvre? On le comprendra si l’on se souvient qu’un des noms fréquents d’Osiris
est un-nowre, « l’être bon », et que la première syllabe de ce nom, rendant l'idée
d’« être », s’écrit par le signe du lièvre. Autrement dit, la ligure du lièvre a la
valeur phonétique de un, lequel son exprime la notion d’ « être » que l’on ren-
contre dans le nom d’Osiris.

M. Mansell n’a vu dans le second rang de personnages du cylindre que l’image
des habitants du chaos, M. Ménant que des figures fantastiques dont il ne veut
pas s’occuper. Cependant deux de ces personnages se présentent avec une des
formes précises de l’Osiris égyptien. Le troisième personnage est également fort
reconnaissable. Sa tête de chien, sa poitrine un peu large font d’abord songer au
cynocéphale. Mais dans ces cylindres les proportions ne sont gardées, ni pour le
corps ni pour la tête. Du reste, par son attitude, cette représentation se décèle
aussitôt. Elle foisonne sur les monuments égyptiens de toutes les dimensions.
C’est Anubis à tête de chacal. On le voit partout, comme ici, levant de la main
gauche le vase de parfums. C’était lui, en effet, qui était censé présider au bon
embaumement, par lequel la momie se devait conserver intacte jusqu’au jour de la

(1) Yoy. la Gazette archéologique, 1878, p. 188
et s.

(2) Gazette archéologique, 1878, p. 136. Ce cy-

lindre avait d’abord été publié par Lajard, Culte
de Mithra, pi. xxix, n° 1.

(3, La Bible et les cylindres chaldéens, p. 37.

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