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MOSAÏQUE du musée kircher
( Planche 25. )
Le beau pavement de mosaïque polychrome, de 3 m. 33 sur 3 m. 35, reproduit
en héliogravure dans la pl. 25 , a été découvert en 1858 sur l’Aventin, dans la
Yigna Maccarani, tout à côté des restes de l’enceinte de Servius Tullius. M. Lan-
ciani (1) a fourni des détails très précis sur sa trouvaille, et M. Ettore de Ruggiero,
conservateur du Musée Kircher, où il avait été déposé par les soins des Jésuites,
alors que ce musée était leur propriété , en a donné une bonne description (2).
Ce pavement est constitué par un tableau central, de 1 m. 85 sur tous les côtés,
qu’entoure une bordure large de 0 m. 45. Des entrelacs et des postes, diversement
disposés, décorent cette bordure et y laissent place à huit compartiments rectan-
gulaires , deux sur chaque côté, ainsi qu’à quatre autres plus petits dans les
angles. Ces derniers sont remplis par de simples rosaces ornementales. Quant aux
compartiments en carré long, un sur chaque côté présente des masques comiques
et tragiques, disposés deux par deux, l’autre des oiseaux. Ce sont dans deux des
compartiments des canards nageant, dans l’autre des perroquets becquetant des
fruits sur des branches ou déchirant un lézard.
Le tableau principal représente un paysage des bords du Nil au temps de
l’inondation, comme le montre le dattier dont le tronc surgit du milieu des eaux,
avec des papyrus auprès de lui, à la gauche du spectateur. A la droite, sur un
terrain resté à l’abri de la crue du fleuve, est une maison de plaisance à deux
étages, avec des balcons en saillie, que couvrent des tentes, et une terrasse pro-
tégée du soleil par un velarium. Au fond de la scène, sur la gauche, s’élève une
construction importante, une sorte de jardin suspendu porté sur deux étages de
murs garnis de contreforts. Sa plate-forme supérieure porte un palmier et deux
tours carrées, de hauteur inégale, analogues aux praetoria des villas romaines.
Des x'ochers, au milieu desquels poussent des dattiers et des palmiers doums
(CucÀfera thebaïca, Del.) (3), accompagnent cette construction et ferment l’horizon
du tableau.
(1) Bullet. de l'Inst. arch1870, p. 80.
(2) Catalogo del Museo Kircheriano, t. I (Rome,
1878), p. 26o et s., Mosaici, n° 1.
(3) Cette espèce de palmier rameux, propre à
la Haute-Égypte, est décrit par Théophraste (Hist.
plant., I," 10 ; II, 6; IV, 2) sous le nom de xe'ï|
ou xovxiotpo'pos, par Strabon (XVII, p. 611), et par
Dioscoride [De mat. med., I, 149) sous celui de
cpoîv/§ 6h/3ouxo?.
MOSAÏQUE du musée kircher
( Planche 25. )
Le beau pavement de mosaïque polychrome, de 3 m. 33 sur 3 m. 35, reproduit
en héliogravure dans la pl. 25 , a été découvert en 1858 sur l’Aventin, dans la
Yigna Maccarani, tout à côté des restes de l’enceinte de Servius Tullius. M. Lan-
ciani (1) a fourni des détails très précis sur sa trouvaille, et M. Ettore de Ruggiero,
conservateur du Musée Kircher, où il avait été déposé par les soins des Jésuites,
alors que ce musée était leur propriété , en a donné une bonne description (2).
Ce pavement est constitué par un tableau central, de 1 m. 85 sur tous les côtés,
qu’entoure une bordure large de 0 m. 45. Des entrelacs et des postes, diversement
disposés, décorent cette bordure et y laissent place à huit compartiments rectan-
gulaires , deux sur chaque côté, ainsi qu’à quatre autres plus petits dans les
angles. Ces derniers sont remplis par de simples rosaces ornementales. Quant aux
compartiments en carré long, un sur chaque côté présente des masques comiques
et tragiques, disposés deux par deux, l’autre des oiseaux. Ce sont dans deux des
compartiments des canards nageant, dans l’autre des perroquets becquetant des
fruits sur des branches ou déchirant un lézard.
Le tableau principal représente un paysage des bords du Nil au temps de
l’inondation, comme le montre le dattier dont le tronc surgit du milieu des eaux,
avec des papyrus auprès de lui, à la gauche du spectateur. A la droite, sur un
terrain resté à l’abri de la crue du fleuve, est une maison de plaisance à deux
étages, avec des balcons en saillie, que couvrent des tentes, et une terrasse pro-
tégée du soleil par un velarium. Au fond de la scène, sur la gauche, s’élève une
construction importante, une sorte de jardin suspendu porté sur deux étages de
murs garnis de contreforts. Sa plate-forme supérieure porte un palmier et deux
tours carrées, de hauteur inégale, analogues aux praetoria des villas romaines.
Des x'ochers, au milieu desquels poussent des dattiers et des palmiers doums
(CucÀfera thebaïca, Del.) (3), accompagnent cette construction et ferment l’horizon
du tableau.
(1) Bullet. de l'Inst. arch1870, p. 80.
(2) Catalogo del Museo Kircheriano, t. I (Rome,
1878), p. 26o et s., Mosaici, n° 1.
(3) Cette espèce de palmier rameux, propre à
la Haute-Égypte, est décrit par Théophraste (Hist.
plant., I," 10 ; II, 6; IV, 2) sous le nom de xe'ï|
ou xovxiotpo'pos, par Strabon (XVII, p. 611), et par
Dioscoride [De mat. med., I, 149) sous celui de
cpoîv/§ 6h/3ouxo?.