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à uu sujet hellénique. C’est ainsi que le graveur a accompagné la scène de chaque
côté d'un grand serpent uræus ailé , dressé sur sa queue , motif de décoration
emprunté à l’Égypte par l’intermédiaire de la Phénicie.
François LENORMANT.
J’ai publié, dans la Gazette archéologique de l’année 1879, p. 218, un curieux
miroir étrusque sur lequel est représenté un éphèbe à cheval qui se précipite dans
les flots de la mer, et j’ai proposé de reconnaître dans ce groupe le jeune Mélicerte,
fils d’Ino qui, d’après les traditions thébaines et corinthiennes, s’était jeté dans
les flots, où il avait péri avec sa mère. J’ai ajouté (p. 221) que ce miroir apparte-
nait au Musée d’antiquités de l'Université de Cambridge. C’est une erreur que je
m’empresse de rectifier. Ce miroir appartient à M. Lewis, professeur au Corpus
Christi College, de l’Université de Cambridge. Le savant professeur m’a fait
connaître que le sujet, gravé sur son miroir, avait été examiné par plusieurs érudits
anglais et avait donné lieu à des discussions intéressantes. Ainsi, M. Murray (1)
proposait de voir, dans le jeune cavalier, Bellérophon, croyant que l’artiste étrusque
avait substitué le nom plus connu d’Hercule à celui de Bellérophon.
D’un autre côté, M. Isaac Taylor (2) admet que l’on doit reconnaître ici Hercule
et traduit, comme M. Fabretti (3), en joignant les deux mots, Hercules equester
ou equestris, explication déjà citée dans la Gazette archéologique de 1879, p. 221,
note 6.
Dans la Revue archéologique (février 1880, p. 114) on a ajouté à la fin de l’expli-
cation que j’ai donnée quelques lignes commençant par ces mots : « On sait
« que le nom grec d’Hercule, Héraclès, n’est autre que le nom de Melkarth
« retourné, tel que les Grecs le tirèrent de la lecture des inscriptions phéniciennes,
« lues de gauche à droite », et finissant par ceux-ci : « L’artiste étrusque rencon-
« trant dans une légende phénicienne, qu’il copiait, le nom de Melchert, si voisin de
« celui de Melkarth, l’aura confondu avec ce dernier et transcrit, suivant l'usage
« étrusque , sous la forme de Hercle. »
Ces lignes, ajoutées à la communication que j’ai faite à l’Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres dans sa séance du 9 janvier 1880, ces lignes, dis-je,
(1) Academy, 13 sept. 1879, p. 195. — Cf.
Academy, 31 août 1878, p. 227.
(2) Athenœum, sept. 1877, p. 307.
(3) Glossarium italicum,, col. 2094, dans les Ad-
denda. M. Taylor [l. cit.) cite une pierre décrite par
M. Fabretti (Corpus inscript, ital., n° 2378 bis), sur
laquelle est gravée l’inscription étrusque : Apecsi
pecse, interprétée par Grotefend qui traduit :
Apicius fecit. Voy. Raoul Rochette, Journal des
Savants, mai 1834, p. 290.
à uu sujet hellénique. C’est ainsi que le graveur a accompagné la scène de chaque
côté d'un grand serpent uræus ailé , dressé sur sa queue , motif de décoration
emprunté à l’Égypte par l’intermédiaire de la Phénicie.
François LENORMANT.
J’ai publié, dans la Gazette archéologique de l’année 1879, p. 218, un curieux
miroir étrusque sur lequel est représenté un éphèbe à cheval qui se précipite dans
les flots de la mer, et j’ai proposé de reconnaître dans ce groupe le jeune Mélicerte,
fils d’Ino qui, d’après les traditions thébaines et corinthiennes, s’était jeté dans
les flots, où il avait péri avec sa mère. J’ai ajouté (p. 221) que ce miroir apparte-
nait au Musée d’antiquités de l'Université de Cambridge. C’est une erreur que je
m’empresse de rectifier. Ce miroir appartient à M. Lewis, professeur au Corpus
Christi College, de l’Université de Cambridge. Le savant professeur m’a fait
connaître que le sujet, gravé sur son miroir, avait été examiné par plusieurs érudits
anglais et avait donné lieu à des discussions intéressantes. Ainsi, M. Murray (1)
proposait de voir, dans le jeune cavalier, Bellérophon, croyant que l’artiste étrusque
avait substitué le nom plus connu d’Hercule à celui de Bellérophon.
D’un autre côté, M. Isaac Taylor (2) admet que l’on doit reconnaître ici Hercule
et traduit, comme M. Fabretti (3), en joignant les deux mots, Hercules equester
ou equestris, explication déjà citée dans la Gazette archéologique de 1879, p. 221,
note 6.
Dans la Revue archéologique (février 1880, p. 114) on a ajouté à la fin de l’expli-
cation que j’ai donnée quelques lignes commençant par ces mots : « On sait
« que le nom grec d’Hercule, Héraclès, n’est autre que le nom de Melkarth
« retourné, tel que les Grecs le tirèrent de la lecture des inscriptions phéniciennes,
« lues de gauche à droite », et finissant par ceux-ci : « L’artiste étrusque rencon-
« trant dans une légende phénicienne, qu’il copiait, le nom de Melchert, si voisin de
« celui de Melkarth, l’aura confondu avec ce dernier et transcrit, suivant l'usage
« étrusque , sous la forme de Hercle. »
Ces lignes, ajoutées à la communication que j’ai faite à l’Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres dans sa séance du 9 janvier 1880, ces lignes, dis-je,
(1) Academy, 13 sept. 1879, p. 195. — Cf.
Academy, 31 août 1878, p. 227.
(2) Athenœum, sept. 1877, p. 307.
(3) Glossarium italicum,, col. 2094, dans les Ad-
denda. M. Taylor [l. cit.) cite une pierre décrite par
M. Fabretti (Corpus inscript, ital., n° 2378 bis), sur
laquelle est gravée l’inscription étrusque : Apecsi
pecse, interprétée par Grotefend qui traduit :
Apicius fecit. Voy. Raoul Rochette, Journal des
Savants, mai 1834, p. 290.