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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 6.1880

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Schlumberger, Gustave: Terres ucuites de Coloé
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https://doi.org/10.11588/diglit.25601#0199

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— 191

TERRES CUITES DE COLOÉ

(Planche 32.)

La figurine de terre cuite représentée sur la planche 32 m’a été
envoyée d’Asie-Mineure, et a été trouvée à Coloé de Méonie. C’est un
jeune dieu, d’aspect presque puéril, assis les jambes écartées et repliées
de telle manière que les talons se touchent. De la main droite, il
tient un coq posé sur son genou 5 de la gauche, il serre contre sa
poitrine, dans les plis d’un petit pallium (ou nébride) fixé sur l’épaule
droite (1), une grappe de gros raisins appliquée sur une large feuille
de vigne. Les joues de la divinité sont pleines, le menton fort, le nez
aplati ; l’expression est vulgaire et bien en rapport avec la grossièreté
d’exécution de l’ensemble. La chevelure en longues mèches roides
tombe disgracieusement sur les tempes et la nuque ; sur le sommet de
la tête, une grosse mèche médiane (polos) descend sur le front; de
chaque côté une grande fleur à quatre pétales complète la disposi-
tion delà coiffure. Mais ce qui donne à cette statuette, d’aspect étrange,
sa physionomie caractéristique, c’est le vaste croissant placé derrière les
épaules, qui la fait reconnaître aussitôt pour le génie du dieu Mên ou
Lunus (Sin), cette personnification orientale de la déité lunaire, dont
le type figure sur un si grand nombre de monnaies de villes d’Asie.

Je l’épète que la fabrique est grossière, fort incorrecte. La terre est
très ferme, très légère, sonore, d’un grain extrêmement fin, d’nne
coloration rougeâtre assez marquée, sans traces de peinture, parse-
mée de rares paillettes d’or, qui n’ont point été appliquées à la main,
mais font partie de la matière même de fabrication. C’est bien là cette
terre de Lydie et des environs mêmes de Sardes, qui donne aux

(1) Certains dieux sylvestres ou horticoles sont
parfois figurés, tenant ainsi des fruits, pommes,
raisins, cônes de pin, dans les plis de leur pallium.
Voyez le mémoire de Reifferscheid : Sulle imagine

deldio Silvano e del dioFauno, dans les Annales de
l'Institut archéologique, t. XXXVIII (1866), p.
210-227.
 
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