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VASE ÉTRUSQUE A RELIEFS
( Planche 27. )
Le remarquable vase de bucchero nero étrusque publié en héliogravure, dans notre
planche 27, appartient à un amateur distingué de Genève, M. Gustave Revilliod,
qui possède une des plus riches collections de porcelaines et de faïences, à laquelle
il a joint quelques spécimens bien choisis delà céramique ancienne. C’est chez lui
que j’ai retrouvé la plupart des grands vases de terre noire, jadis conservés dans
la pharmacie du couvent de Santa-Maria Novella, à Florence, que j’ai signalés ici
même, mais sans pouvoir dire ce qu’ils étaient devenus (1).
Celui que l’obligeance de son possesseur me permet d’éditer aujourd’hui n’a pas
la même origine. M. Revilliod l’a acquis dans le nord de l’Italie, et on le lui a vendu
comme trouvé dans l’Emilie, sur le versant de l’Apennin qui domine Modène et
Parme. Je n’ose ajouter une foi implicite à cette indication de provenance, qui ne
repose que sur un dire de marchand, d’autant plus qu’aucune autre trouvaille de
bucchero nero étrusque n’a été jusqu’à présent signalée dans celte région par une
autorité à laquelle on puisse avoir confiance (2). Quoi qu’il en soit, du reste, le vase
est intéressant et présente des caractères assez particuliers. Sa forme d’amphore à
anses plates est élégante, bien conçue et d’un accent singulièrement hellénique. lia
été modelé au tour, mais par une main encore inexpérimentée, et de plus, il a
gauchi au séchage ou à la cuisson. En même temps on n’y voit aucune trace du
lustre obtenu par le moyen du polissage, que l’on s’attendrait à rencontrer avec cette
fabrication. La terre n’en est pas non plus d’un noir franc, mais terne, et d’un
noir roussâtre, qui rappelle la couleur des poteries les plus primitives de l’Etrurie.
Tout ceci semble révéler le produit d'une officine différente de celles dont on connaît
jusqu’ici les œuvres.
Le vase de M. Revilliod rentre, du reste, dans la classe des plus anciennes poteries
étrusques de terre noire décorées de reliefs, de celles qui appartiennent au vif siècle
avant j.-C. et à la première moitié du vie (3). En effet, il est, dans sa majeure
(1) 4879, p. 4 00.
(2) On vous montre au Cabinet Royal de
Modène des vases peints, en vous disant aussi :
sono stati scoperti nei nostri Apennini. Mais les
uns appartiennent certainement à la fabrication
de la décadence dans l’Italie méridionale, et les
autres sont outrageusement faux. La bonne foi des
savants modénais a été surprise à leur égard.
(3) Yoy. ce que j’en ai dit dans ce recueil,
4879, p. 408.
VASE ÉTRUSQUE A RELIEFS
( Planche 27. )
Le remarquable vase de bucchero nero étrusque publié en héliogravure, dans notre
planche 27, appartient à un amateur distingué de Genève, M. Gustave Revilliod,
qui possède une des plus riches collections de porcelaines et de faïences, à laquelle
il a joint quelques spécimens bien choisis delà céramique ancienne. C’est chez lui
que j’ai retrouvé la plupart des grands vases de terre noire, jadis conservés dans
la pharmacie du couvent de Santa-Maria Novella, à Florence, que j’ai signalés ici
même, mais sans pouvoir dire ce qu’ils étaient devenus (1).
Celui que l’obligeance de son possesseur me permet d’éditer aujourd’hui n’a pas
la même origine. M. Revilliod l’a acquis dans le nord de l’Italie, et on le lui a vendu
comme trouvé dans l’Emilie, sur le versant de l’Apennin qui domine Modène et
Parme. Je n’ose ajouter une foi implicite à cette indication de provenance, qui ne
repose que sur un dire de marchand, d’autant plus qu’aucune autre trouvaille de
bucchero nero étrusque n’a été jusqu’à présent signalée dans celte région par une
autorité à laquelle on puisse avoir confiance (2). Quoi qu’il en soit, du reste, le vase
est intéressant et présente des caractères assez particuliers. Sa forme d’amphore à
anses plates est élégante, bien conçue et d’un accent singulièrement hellénique. lia
été modelé au tour, mais par une main encore inexpérimentée, et de plus, il a
gauchi au séchage ou à la cuisson. En même temps on n’y voit aucune trace du
lustre obtenu par le moyen du polissage, que l’on s’attendrait à rencontrer avec cette
fabrication. La terre n’en est pas non plus d’un noir franc, mais terne, et d’un
noir roussâtre, qui rappelle la couleur des poteries les plus primitives de l’Etrurie.
Tout ceci semble révéler le produit d'une officine différente de celles dont on connaît
jusqu’ici les œuvres.
Le vase de M. Revilliod rentre, du reste, dans la classe des plus anciennes poteries
étrusques de terre noire décorées de reliefs, de celles qui appartiennent au vif siècle
avant j.-C. et à la première moitié du vie (3). En effet, il est, dans sa majeure
(1) 4879, p. 4 00.
(2) On vous montre au Cabinet Royal de
Modène des vases peints, en vous disant aussi :
sono stati scoperti nei nostri Apennini. Mais les
uns appartiennent certainement à la fabrication
de la décadence dans l’Italie méridionale, et les
autres sont outrageusement faux. La bonne foi des
savants modénais a été surprise à leur égard.
(3) Yoy. ce que j’en ai dit dans ce recueil,
4879, p. 408.