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possède un petit groupe en bronze qui représente un lévrier aux prises avec un
lapin. Ce groupe, mal reproduit dans l’ouvrage de Comarmond, est d’un beau style
et d’un travail achevé (1). Le Louvre a aussi un petit lévrier de bronze courant à
droite (2). Je citerai encore deux intailles du Musée Fol de Genève qui représentent
des chiens lévriers d’un assez beau style (3) ; aucune de ces représentations n’est
comparable à la statue de Vienne pour l’art comme pour la pose de l’animal.
Mais si les statues de lévriers sont peu communes , en revanche les figures de
lévriers sur les vases peints sont si fréquentes qu’il est presque superflu d’en citer
des exemples. M. E. Cougny, dans son remarquable mémoire (4), a parfaitement
établi, à l’aide de ces représentations, les différentes espèces de lévriers plus parti-
culièrement recherchées des Grecs. C’est le lévrier de Laconie qui, sur les vases
grecs, figure généralement dans les scènes où sont peintes des chasses au cerf, au
sanglier, ou des sujets comme la mort d’Actéon, ou celle de Procris (S). C’est évi-
demment à cette race ou à celle d’Arcadie, qui lui était étroitement apparentée, que
se rapporte le marbre du Musée de Vienne, Notre lévrier n’a rien de commun avec
les chiens courants de la Gaule qu’Arrien déclare les meilleurs du monde et qui,
avec leur museau médiocrement allongé et leur long poil, ressemblaient à des
chiens-loups (6). Bien que trouvé sur le sol de la Gaule, il y représente une race
étrangère qui a pu d’ailleurs s’y répandre avec la conquête romaine. Le travail
même de la statue n’est pas gaulois; elle a dû être exécutée par un de ces artistes
grecs auxquels les Romains avaient recours et auxquels ils doivent leurs plus remar-
quables monuments.
Ernest BABELON.
APOLLON
STATUETTE DE BRONZE
Dans une lettre écrite de Naples, le 7 février 1880, M. Constantin Carapanos
m’envoie le dessin de la statuette de bronze reproduite à la page ci-contre. Ce
dessin est accompagné de la note suivante :
(1) Comarmond, Descr. des Antiq. et objets
d’art du Palais des Arts de Lyon, p. 267, n° 223.
(2) Grivaud de la Vincelle, Arts et métiers des
Anciens, pi. 43; A. de Longpérier, Bronzes
antiques du Louvre, n“ 775.
(3) No* 3287 et 3288.
(4) Article Canis dans le Dut■ des Antiquités, de
Daremberg et Saglio.
(5) Alex, de Laborde, Vases deLamberg, 1.1, pl. i,
xxv, xcii; Ch. Lenormantet J. de Witte, Élite des
monum. céram., t. II, pl. xcvm et s. ; Millingen ,
Ane. uned. mon., II, pl. xiv.
(6) Aman., Venat., II, 2-3, et III, 2.
possède un petit groupe en bronze qui représente un lévrier aux prises avec un
lapin. Ce groupe, mal reproduit dans l’ouvrage de Comarmond, est d’un beau style
et d’un travail achevé (1). Le Louvre a aussi un petit lévrier de bronze courant à
droite (2). Je citerai encore deux intailles du Musée Fol de Genève qui représentent
des chiens lévriers d’un assez beau style (3) ; aucune de ces représentations n’est
comparable à la statue de Vienne pour l’art comme pour la pose de l’animal.
Mais si les statues de lévriers sont peu communes , en revanche les figures de
lévriers sur les vases peints sont si fréquentes qu’il est presque superflu d’en citer
des exemples. M. E. Cougny, dans son remarquable mémoire (4), a parfaitement
établi, à l’aide de ces représentations, les différentes espèces de lévriers plus parti-
culièrement recherchées des Grecs. C’est le lévrier de Laconie qui, sur les vases
grecs, figure généralement dans les scènes où sont peintes des chasses au cerf, au
sanglier, ou des sujets comme la mort d’Actéon, ou celle de Procris (S). C’est évi-
demment à cette race ou à celle d’Arcadie, qui lui était étroitement apparentée, que
se rapporte le marbre du Musée de Vienne, Notre lévrier n’a rien de commun avec
les chiens courants de la Gaule qu’Arrien déclare les meilleurs du monde et qui,
avec leur museau médiocrement allongé et leur long poil, ressemblaient à des
chiens-loups (6). Bien que trouvé sur le sol de la Gaule, il y représente une race
étrangère qui a pu d’ailleurs s’y répandre avec la conquête romaine. Le travail
même de la statue n’est pas gaulois; elle a dû être exécutée par un de ces artistes
grecs auxquels les Romains avaient recours et auxquels ils doivent leurs plus remar-
quables monuments.
Ernest BABELON.
APOLLON
STATUETTE DE BRONZE
Dans une lettre écrite de Naples, le 7 février 1880, M. Constantin Carapanos
m’envoie le dessin de la statuette de bronze reproduite à la page ci-contre. Ce
dessin est accompagné de la note suivante :
(1) Comarmond, Descr. des Antiq. et objets
d’art du Palais des Arts de Lyon, p. 267, n° 223.
(2) Grivaud de la Vincelle, Arts et métiers des
Anciens, pi. 43; A. de Longpérier, Bronzes
antiques du Louvre, n“ 775.
(3) No* 3287 et 3288.
(4) Article Canis dans le Dut■ des Antiquités, de
Daremberg et Saglio.
(5) Alex, de Laborde, Vases deLamberg, 1.1, pl. i,
xxv, xcii; Ch. Lenormantet J. de Witte, Élite des
monum. céram., t. II, pl. xcvm et s. ; Millingen ,
Ane. uned. mon., II, pl. xiv.
(6) Aman., Venat., II, 2-3, et III, 2.