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un combat de gladiateurs, avec des légendes explicatives , parmi lesquelles on
lit les noms de XANTUS et de EROS, sans doute les deux acteurs du drame (1).
M. Julien Gréau possède dans sa collection un moule antique en terre cuite,
qui servait à fabriquer un de ces grands médaillons. Cette pièce rarissime a été
découverte à Vienne (Isère) (2). Le sujet est le même, sauf quelques détails, que
celui d’un des petits médaillons que nous avons signalés plus haut. On y voit
Mercure assis sur tm rocher, la jambe droite légèrement repliée. De la main droite,
il tient le caducée; de la main gauche, il s’appuie sur le rocher; il porte les
talonnières; un coq est au pied du rocher. Le pied gauche du dieu repose sur
un petit tabouret ; une chlamyde rejetée en arrière laisse tout son corps à décou-
vert. Devant lui, on aperçoit un autel sur lequel un homme drapé vient offrir un
sacrifice ; au pied de l’autel, un bélier. Au second plan se trouve un joueur de
double flûte. Mercure semble barbu (?); sa physionomie aune apparence faunesque.
Comme l’a justement remarqué M. François Lenormant, c’est très probablement le
célèbre Mercure Dumias, assis sur la montagne du Puy-de-Dôme, et recevant les
hommages de ses adorateurs (3).
Ant. héron de villefosse.
ATHÉNÉ SCYLÉTRIA
Lorsque les Romains établirent une colonie à Scylacium (4), le
Scyllétion de l’époque hellénique, dans l’Italie méridionale, ils
l’appelèrent Colonia Minervia (5), de même que celle qu’ils
installèrent à Tarente, ville où le culte de Poséidon tenait le
premier rang, fut Colonia Neptunia (6). Ceci indique que Scyllétion,
depuis sa fondation, avait été consacré à Athéné. Et le fait du règne
de cette déesse sur une ville à laquelle sa situation sur des rochers
fertiles en naufrages (7), comme ceux de Scylla, avait fait donner
(1) A. Pelet, Mémoires de l’Académie du Gard,
1851, p. 35.
(2) C’est par suite d’un renseignement erroné
que, dans un de ses intéressants articles sur la
Céramique gallo-romaine, M. François Lenormant
a signalé cette pièce comme étant à l’état de frag-
ment, et comme se trouvant dans une collection
particulière de Moulins (dans le journal le Parle-
ment, du 9 janvier 1880).
(3) Un exemplaire du médaillon, tiré dans ce beau
moule, était exposé au Trocadéroen 1878.
(4) Vell. Paterc., I, 5.
(5) Mommsen, Regn. Neap. inscr. lat., n° 68.
(6) Vell. Paterc., I, 15.
(7) Navifragum Scylaceum, dit Virgile; Aeneid.,
III, 553.
un combat de gladiateurs, avec des légendes explicatives , parmi lesquelles on
lit les noms de XANTUS et de EROS, sans doute les deux acteurs du drame (1).
M. Julien Gréau possède dans sa collection un moule antique en terre cuite,
qui servait à fabriquer un de ces grands médaillons. Cette pièce rarissime a été
découverte à Vienne (Isère) (2). Le sujet est le même, sauf quelques détails, que
celui d’un des petits médaillons que nous avons signalés plus haut. On y voit
Mercure assis sur tm rocher, la jambe droite légèrement repliée. De la main droite,
il tient le caducée; de la main gauche, il s’appuie sur le rocher; il porte les
talonnières; un coq est au pied du rocher. Le pied gauche du dieu repose sur
un petit tabouret ; une chlamyde rejetée en arrière laisse tout son corps à décou-
vert. Devant lui, on aperçoit un autel sur lequel un homme drapé vient offrir un
sacrifice ; au pied de l’autel, un bélier. Au second plan se trouve un joueur de
double flûte. Mercure semble barbu (?); sa physionomie aune apparence faunesque.
Comme l’a justement remarqué M. François Lenormant, c’est très probablement le
célèbre Mercure Dumias, assis sur la montagne du Puy-de-Dôme, et recevant les
hommages de ses adorateurs (3).
Ant. héron de villefosse.
ATHÉNÉ SCYLÉTRIA
Lorsque les Romains établirent une colonie à Scylacium (4), le
Scyllétion de l’époque hellénique, dans l’Italie méridionale, ils
l’appelèrent Colonia Minervia (5), de même que celle qu’ils
installèrent à Tarente, ville où le culte de Poséidon tenait le
premier rang, fut Colonia Neptunia (6). Ceci indique que Scyllétion,
depuis sa fondation, avait été consacré à Athéné. Et le fait du règne
de cette déesse sur une ville à laquelle sa situation sur des rochers
fertiles en naufrages (7), comme ceux de Scylla, avait fait donner
(1) A. Pelet, Mémoires de l’Académie du Gard,
1851, p. 35.
(2) C’est par suite d’un renseignement erroné
que, dans un de ses intéressants articles sur la
Céramique gallo-romaine, M. François Lenormant
a signalé cette pièce comme étant à l’état de frag-
ment, et comme se trouvant dans une collection
particulière de Moulins (dans le journal le Parle-
ment, du 9 janvier 1880).
(3) Un exemplaire du médaillon, tiré dans ce beau
moule, était exposé au Trocadéroen 1878.
(4) Vell. Paterc., I, 5.
(5) Mommsen, Regn. Neap. inscr. lat., n° 68.
(6) Vell. Paterc., I, 15.
(7) Navifragum Scylaceum, dit Virgile; Aeneid.,
III, 553.