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Burty, Philippe: Études et compositions de fleurs et fruits
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19885#0109
BIBLIOGRAPHIE.
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un vulgaire exercice de l'œil et de la main, mais dans l'éveil des qualités les plus
subtiles de l'attention et du jugement. Lorsque, plus tard, nous lui montrions les aca-
démies que nous avions faites, le soir, à l'Académie des Gobelins, d'après l'antique ou
d'après le modèle vivant, les critiques de notre excellent et grave professeur tendaient
au même but C'est encore le souvenir de ses leçons qui aujourd'hui nous guide dans
nos jugements, si imparfaits qu'ils soient; et nous saisissons avec empressement cette
occasion de lui témoigner toute notre affectueuse reconnaissance.
Sans parler du titre, formé d'une opulente couronne de Roses célestes, et qui logi-
quement ne doit venir qu'à la fin, la série d'Études et Compositions s'ouvre par des
Magnolias, fleurs qui précèdent la feuille sur la branche et dont le ton égal et le tissu
épais se prêtent à un modelé très-significatif. Viennent ensuite des Camellias, fleurs d'un
tissu plus souple, aux pétales plus nombreux, aux feuilles luisantes et plates. Les A Ithéas
offrent des silhouettes plus déchiquetées, et la Rose de Provins des feuilles et des
boutons plus mouvementés. VAnémone du Japon est svelte et fraîche comme toutes
les fleurs que nous a envoyées ce beau pays ; les Volubilis se cherchent et s'enroulent
avec des flexions serpentines et épanouissent leur corolle comme un cornet cle porce-
laine de la chine. Avec YHémèrocale blanche commencent, dans ce cours dont la plume
ne peut rendre brièvement la parfaite clarté, les arrangements plus compliqués, les
oppositions de tons; ils sont plus sensibles encore dans Y Amaryllis belladone et dans
la tige d'Impériale dont les clochettes d'or inclinées semblent célébrer, au printemps,
le mystérieux hymen du soleil et de la terre.
Avec la planche XII commencent les Études et compositions de Fruits : une
branche de Pécher, chargée de ses fruits veloutés et de ses feuilles lancéolées, une
branche (YOranger qui plie sous le poids de ses pommes d'or et de ses fleurs qu'on
dirait taillés dans l'ivoire par un artiste de l'Attique. Cette étude, ainsi que celle de
Citronnier, qui suit, ont été prises par M. Chabal pendant un séjour qu'il fit à Nice.
Celle de Néflier, où les fruits disparaissent à demi sous le large déploiement de feuilles
mamelonnées et cambrées, offre un caractère de force tout à fait dans la donnée de cet
arbre à demi-sauvage. Y!Ellébore, au contraire, cette fleur étrange qui perce la neige
pour s'épanouir à la Noël, abrite son pâle sourire sous ses feuilles métalliques.
Les Tulipes aux contours fermes, les Pivoines, la plus opulente et la plus nacrée
des fleurs d'ornement, les Reines-Marguerites, qui rappellent les collerettes à mille plis
de la Reine Margot de Navarre, forment des bouquets épais et lumineux, se montrent
droites ou penchées, de face, de dos, de profil, comme les baigneuses dans un tableau
de Diaz. Enfin une couronne de Roses-thé mêlées aux Zinnias, dont la masse est
allégée par des épis qui débordent, clôt la première série de ce cours que M. Chabal
peut doubler ou tripler à son gré.
La plupart des dessins originaux de ces études et de ces compositions étaient à
l'Exposition universelle. Bien qu'exposés à contre-jour, ce qui transformait les rehauts
de blanc en taches opaques, ils ont été vus et appréciés par tous les artistes.
Cette série de vingt-cinq planches a été lithographiée par M. Chabal-Dussurgey
lui-même, à deux tons, c'est-à-dire avec une réserve de blanc pour les lumières. Seul
aujourd'hui dans l'école des peintres ornemanistes, M. Chabal a le secret d'un modelé
aussi sobre et aussi expressif. On sait que c'est à lui que, M. Ingres s'il eût achevé sa
fresque de Y Age d'or, au château de Dampierre, comptait confier l'exécution des fleurs
et des ornements. On connaît aussi les magnifiques modèles de meubles ou de déco-
rations qu'il compose et peint pour les tapissiers des Gobelins et de Beauvais. Ils lui
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un vulgaire exercice de l'œil et de la main, mais dans l'éveil des qualités les plus
subtiles de l'attention et du jugement. Lorsque, plus tard, nous lui montrions les aca-
démies que nous avions faites, le soir, à l'Académie des Gobelins, d'après l'antique ou
d'après le modèle vivant, les critiques de notre excellent et grave professeur tendaient
au même but C'est encore le souvenir de ses leçons qui aujourd'hui nous guide dans
nos jugements, si imparfaits qu'ils soient; et nous saisissons avec empressement cette
occasion de lui témoigner toute notre affectueuse reconnaissance.
Sans parler du titre, formé d'une opulente couronne de Roses célestes, et qui logi-
quement ne doit venir qu'à la fin, la série d'Études et Compositions s'ouvre par des
Magnolias, fleurs qui précèdent la feuille sur la branche et dont le ton égal et le tissu
épais se prêtent à un modelé très-significatif. Viennent ensuite des Camellias, fleurs d'un
tissu plus souple, aux pétales plus nombreux, aux feuilles luisantes et plates. Les A Ithéas
offrent des silhouettes plus déchiquetées, et la Rose de Provins des feuilles et des
boutons plus mouvementés. VAnémone du Japon est svelte et fraîche comme toutes
les fleurs que nous a envoyées ce beau pays ; les Volubilis se cherchent et s'enroulent
avec des flexions serpentines et épanouissent leur corolle comme un cornet cle porce-
laine de la chine. Avec YHémèrocale blanche commencent, dans ce cours dont la plume
ne peut rendre brièvement la parfaite clarté, les arrangements plus compliqués, les
oppositions de tons; ils sont plus sensibles encore dans Y Amaryllis belladone et dans
la tige d'Impériale dont les clochettes d'or inclinées semblent célébrer, au printemps,
le mystérieux hymen du soleil et de la terre.
Avec la planche XII commencent les Études et compositions de Fruits : une
branche de Pécher, chargée de ses fruits veloutés et de ses feuilles lancéolées, une
branche (YOranger qui plie sous le poids de ses pommes d'or et de ses fleurs qu'on
dirait taillés dans l'ivoire par un artiste de l'Attique. Cette étude, ainsi que celle de
Citronnier, qui suit, ont été prises par M. Chabal pendant un séjour qu'il fit à Nice.
Celle de Néflier, où les fruits disparaissent à demi sous le large déploiement de feuilles
mamelonnées et cambrées, offre un caractère de force tout à fait dans la donnée de cet
arbre à demi-sauvage. Y!Ellébore, au contraire, cette fleur étrange qui perce la neige
pour s'épanouir à la Noël, abrite son pâle sourire sous ses feuilles métalliques.
Les Tulipes aux contours fermes, les Pivoines, la plus opulente et la plus nacrée
des fleurs d'ornement, les Reines-Marguerites, qui rappellent les collerettes à mille plis
de la Reine Margot de Navarre, forment des bouquets épais et lumineux, se montrent
droites ou penchées, de face, de dos, de profil, comme les baigneuses dans un tableau
de Diaz. Enfin une couronne de Roses-thé mêlées aux Zinnias, dont la masse est
allégée par des épis qui débordent, clôt la première série de ce cours que M. Chabal
peut doubler ou tripler à son gré.
La plupart des dessins originaux de ces études et de ces compositions étaient à
l'Exposition universelle. Bien qu'exposés à contre-jour, ce qui transformait les rehauts
de blanc en taches opaques, ils ont été vus et appréciés par tous les artistes.
Cette série de vingt-cinq planches a été lithographiée par M. Chabal-Dussurgey
lui-même, à deux tons, c'est-à-dire avec une réserve de blanc pour les lumières. Seul
aujourd'hui dans l'école des peintres ornemanistes, M. Chabal a le secret d'un modelé
aussi sobre et aussi expressif. On sait que c'est à lui que, M. Ingres s'il eût achevé sa
fresque de Y Age d'or, au château de Dampierre, comptait confier l'exécution des fleurs
et des ornements. On connaît aussi les magnifiques modèles de meubles ou de déco-
rations qu'il compose et peint pour les tapissiers des Gobelins et de Beauvais. Ils lui