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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 24.1868

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Thoré, Théophile: Frans Hals, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19885#0233

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FRANS HALS.

mœurs des joyeux compagnons de son temps. Mettons qu'ils allaient à
l'estaminet comme les gentilshommes d'aujourd'hui vont au club et à la
Maison dorée. La confession est finie. Il n'y a pas de quoi justifier les
attaques de Houbraken et de ses copistes.

Madame Anneke llermans mourut vers la fin de cette même annéé 1616,
et, l'année suivante, le 12 septembre, Frans Hais contracte un second
mariage avec Lysbeth Reyniers de Haarlem1. C'est la réjouissante femme
qu'il a peinte près de lui dans le tableau-portrait du Musée d'Amsterdam,
où il paraît enchanté de sa nouvelle alliance. Il n'y aura plus incom-
patibilité d'humeur et le ménage n'aura plus rien à démêler avec les
sieurs bourgmestres. Le tableau, provenant de la galerie Six van Ilillegom,
n'est pas daté, mais je tiens qu'il est de 1617 ou 1618. C'est un souvenir
de la « lune de miel, » et qui fait songer au chef-d'œuvre du Musée de
Dresde, représentant Rembrandt tenant sur ses genoux sa femme Saskia,
et exhaussant en l'air un grand vidercome.

A cette époqae, en 1617 et 1618, Frans et son frère Dirk étaient
membres, et môme directeurs honoraires, de la Chambre de Rhétorique
intitulée de Wijngaardranken, comme qui dirait les Amis de la treille.
Il ne faut pas s'eUrayer du titre bachique. Ces chambres de rhétorique,
très-nombreuses alors clans les Provinces-Unies et dans les Flandres,
étaient des espèces de sociétés littéraires et artistes, où se réunissaient
les poètes, les savants, les peintres et les amateurs. On y tenait des
conférences, on y lisait des vers, on y faisait exécuter des peintures et
des décorations pour les fêtes et solennités publiques auxquelles on ne
manquait pas d'assister en corps; on y buvait aussi sans doute, on y
fumait, on y causait. Il y a toujours en Hollande des sociétés analogues,
par exemple, à Amsterdam, la société Félix mentis, consacrée surtout
aux sciences, et qui possède des collections merveilleuses, la société Arti

\. « Le 13 septembre 1617, s'est marié, à Spaerdam, Frans Hais, veuf, d'Anvers,
demeurant dans la Peuselaarstecg (ruelle du Lambin), avec Lysbeth Reyniers de
Haarlem, demeurant dans la SmedesLraat (rue de la Forge). » — Ce mariage de Hais
avec Lysbeth Reyniers, après son veuvage d'Anneke Hermans, prouve que Hais n'a
jamais été marié à Anna, fille de Cornelis Stalpert, ainsi que M. Kramm avait cru
pouvoir l'avancer dans sa Suite à Immerzeel.

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