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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 3
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Blanc, Charles: Une visite à San-Donato: Galerie de peintures des écoles flamande et hollandaise, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0214

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UNE VISITE À SAN-DONATO.

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et, sous la même vitrine ou sur les mêmes tablettes de verre, des émaux
charmants, un cendrier en or avec des chiffres d’argent en relief, des
porte-cartes, des drageoirs, des boîtes à allumettes, également précieux,
également finis, une tortue en cristal de roche, un étui en or émaillé
avec montre microscopique, bijou que l’on croirait oublié par une fée
sur l’étagère, un carnet ciselé où un sylphe écrirait ses billets doux, une
coquille d’huître avec perle qui me rappelle ce mot de Henri Pleine, « la
poésie est une maladie de l’homme, comme la perle est une maladie de
l’huître », une loupe en ivoire sculptée aux armes de France, un miroir
à main, aussi en ivoire, aux armes de Diane de Poitiers1, une boîte en
or, cheveux et roses, avec miniature, portrait d’Alexandre Demidoff,
une autre avec FÉcoûteuse aux portes de Greuze, enfin un émail de Bor-
dier sur une tabatière à huit pans, représentant le portrait du célèbre
imprimeur Antoine Vitré, d’après Philippe de Champagne, émail admi-
rable, égal au moins, sinon supérieur aux émaux de Jean Petitot, lime
souvient à ce sujet que, dans le temps où je recueillais laborieuse-
ment à la Bibliothèque nationale tous les documents tirés des catalogues
de vente dont se compose mon Trésor de la curiosité} je vis passer
plusieurs fois sous mes yeux la mention de cet émail de Bordier, vendu
d’abord 700 livres dans la vente Godefroy, dirigée par Gersaint, en 1748,
puis adjugé pour le même prix, dans la vente Lebrun, en 1791, à M. de
Saint-Martin, qui le revendit, en 1806, 3,200 francs; on en donnerait
aujourd’hui trois et quatre fois plus.

Le boudoir vert est orné de peintures modernes, choisies par le maître
de céans, soit au Salon, à Paris, soit dans les ateliers des artistes. Une
Vierge d’Hébert est le morceau capital de cette petite collection, dans
laquelle figurent une Marine de Ziem, où la brillante Venise apparaît
encore plus brillante et plus jolie que nature ; une Plage de Jette!, dont
l’intérêt pittoresque consiste dans un simple amas de gros cailloux, cou-
verts d’algues vertes, que la mer, en se retirant, a laissées vernies par la
dernière vague du reflux ; une Gardeuse de moutons dans un brouillard
lumineux, éclairée par le dos et sur les épaules, d’un rayon magique sorti
de la palette de Troyon; une belle Vue des lagunes de Venise; par Rosier,
effet de nuit; une Paysanne bretonne, par Jacquet, peinture saine et
solide, caractérisée par une sorte de grâce rustique etfière; un tableau
de Bachereau, représentant la chambre à coucher de Marie-Antoinette,
celle d’où elle sortit précipitamment le 6 octobre 1789, oubliant ses pan-

I. C’est celui qui est reproduit en tête de cet article.
 
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