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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 1
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Blondel, Spire: La perspective dans les beaux-arts de l'antiquité
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0050

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

« Cette mosaïque, le plus important vestige de la peinture des anciens
qui soit parvenu jusqu'à nous, ne peut être autre chose, dit M. Louis
Viardot, que la copie d'un tableau, probablement de l'un des tableaux
grecs apportés à Rome après la conquête. On peut le croire dePhiloxène,
d'Erétrie, élève de Nicomaque, de qui l'on sait qu'il peignit, en effet,
pour le roi Cassandre, une des batailles d'Alexandre contre les Perses.
Entourée d'une espèce de cadre, cette mosaïque réunit vingt-cinq per-
sonnages et douze chevaux, à peu près de grandeur naturelle, et forme
ainsi un tableau d'histoire. Elle représente certainement l'une des ba-
tailles d'Alexandre contre les Perses, et probablement la bataille d'Issus,
car le récit de Quinte-Curce (lib, III) est parfaitement d'accord avec
l'œuvre du peintre. »

Nous sommes évidemment là en présence d'une belle œuvre, remar-
quable par la conception et la hardiesse des raccourcis, quoique cer-
taines parties pèchent par un peu de confusion. Toutefois, il faut bien
l'avouer, la perspective est encore ici toute de sentiment, et relativement
au char de Darius, par exemple, les lois rigoureuses de cet art, tel que
nous le pratiquons, n'ont pas été strictement observées.

Quant aux paysages et aux marines, M. Helbig a énuméré, dans son
livre sur les peintures campaniennes, de nombreuses fresques qui con-
tiennent différentes fabriques, maisons de plaisance, temples, por-
tiques, etc; mais, fait remarquer M. Georges Perrot, « tout cela est à
petite échelle et garde d'ailleurs le caractère d'une œuvre de pure ima-
gination, d'une fantaisie architectonique. »

Eh résumé, le principal reproche qu'il soit permis de faire aux artistes
anciens, c'est que, dans les morceaux de perspective, les principes de la
scénographie sont en général plutôt indiqués que rendus et développés,
particulièrement lorsque le peintre avait à reproduire des effets de
perspective aérienne, a Le goût de la forme, qui exigeait de l'artiste cle
l'antiquité une grande justesse de proportions, faciles à reconnaître,
jusque dans leurs moindres finesses, dit à cet égard Ottfried Millier,
explique pourquoi, si nous en jugeons par les peintures murales qui
se sont conservées jusqu'aujourd'hui, les anciens attachaient si peu d'im-
portance à la perspective aérienne, c'est-à-dire à rendre la fuite des
contours et la, dégradation de tons des couleurs produite par la couche
d'air plus ou moins épaisse que l'image optique du sujet doit traverser :
les peintres de l'antiquité, en effet, étaient habitués à rapprocher les
sujets de leurs tableaux de l'œil de celui qui les regardait ou à les
placer dans un milieu éthéré ou largement éclairé. On peut dire en
conséquence que les ombres et la lumière 'paraissent avoir été destinées
 
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