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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 2
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Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 7, La National Gallery: écoles flamande et hollandaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0123

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UNE VISITE AUX MUSÉES DE LONDRES EN 1876. 111

vivement éclairés. Les autres plans du tableau, qui est terminé avec soin,
sont dans l'ombre, une ombre fine, transparente, pleine de profondeurs.

La famille Six fit vendre ce panneau aux enchères en 1734. Il passa
ensuite dans la collection Angerstein et fut acquis en 1824.

XI Adoration des bergers, qui porte la date de 1646 et provient éga-
lement du cabinet Angerstein, est d'un style plus simple et plus franc.
Ici la scène se passe clans la plus pauvre des étables. La Vierge, assise
près de saint Joseph debout, présente l'enfant à deux bergers agenouil-
lés qui l'adorent avec recueillement et que leurs femmes accompagnent.
Tout ce groupe n'est éclairé que par la lumière que projette le corps du
nouveàu-né. Une seconde famille, guidée par un homme tenant une lan-
terne, s'approche des premiers. Tous ces rustiques personnages forment
une composition mystérieuse et touchante, peinte dans le meilleur goût
rembranesque.

On ne saurait également trop louer le portrait connu sous le nom du
Marchand juif. C'est un homme dans la force de l'âge, portant barbe
assez longue, coiffé d'un bonnet fourré. La tête est de trois quarts et
regarde le spectateur. Il est assis, à moitié couvert de son manteau, et
tient de ses deux mains une grosse canne. Superbe portrait donné en
1826 par sir George Beaumont, avec d'autres ouvrages de prix.

Le même amateur a donné* une Descente de croix, esquisse en gri-
saille pleine de sentiment et d'effet, qui a fait partie de la collection de
Reynolds. Le groupe du Christ mort et de la Vierge évanouie que se-
courent les saintes femmes, est des plus pathétiques.

t

Voici maintenant un tableau important par ses dimensions et dont
l'apparition dans la galerie a soulevé de nombreuses discussions. Il pro-
vient de la célèbre galerie des comtes de Schœnborn, au château de
Pommersfelden et à Vienne. Cette collection fut vendue en entier à Pa-
ris, en 1867. Mais le grand tableau qui nous occupe en avait été détaché
avant la vente et cédé à M. Suermondt, à Aix-la-Chapelle. Il appartenait
dès 1866 à la National Gallery, qui le paya 7,000 livres sterling (soit
175,000 francs).

Il représente le Christ bénissant les petits enfants. Les figures sont
grandes comme nature. Le Sauveur est assis vers la droite, posant sa
main sur la tête d'une petite fille debout qui est évidemment intimidée,
et ne demanderait pas mieux que de s'éloigner. Mais sa mère portant dans
ses bras un autre enfant au maillot, est près d'elle et la retient douce-
ment. Ce groupe de la mère et de la jeune fille est plein de naturel et
d'une naïveté charmante. Au second plan, un homme portant une toque
à plumes soulève, de ses bras tendus en avant, une autre petite fille,
 
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