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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 2
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Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 7, La National Gallery: écoles flamande et hollandaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0124

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112 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

afin que le Christ la bénisse aussi. Un autre homme placé derrière Jésus
ne paraît prendre part à cette scène qu'avec dédain, et sa physionomie
exprime la moquerie plutôt qu'un autre sentiment.

Un écrivain de talent qui, sous le pseudonyme de W. Bùrger, avait
publié de nombreux travaux sur les arts et particulièrement sur les
maîtres hollandais, vanta avec enthousiasme la nouvelle acquisition et
fit imprimer à ce sujet1 une dissertation intéressante. Mais il eut peut-
être le tort d'outre-passer le but en mettant sans hésiter le Christ bénis-
sant les enfants sur la même ligne que les trois plus célèbres ouvrages
du maître, c'est-à-dire la Leçon d'anatomic. la Ronde de nuit et les
portraits des Syndics. Une réaction en sens contraire était inévitable.
Elle ne tarda pas à se produire.

On reprocha énergiquement au tableau de Pommersfelden certains
défauts évidents, comme la faiblesse de la figure du Christ et le manque
de fermeté dans l'exécution de diverses parties. On contesta le nom de
Rembrandt et l'on attribua l'œuvre tout entière à un élève comme Van
Eeckout. Les oppositions furent nombreuses et persistantes. Enfin la
question est encore pendante : Adhuc sub judice lis est.

Loin de nous l'idée de trancher cette controverse d'un trait de plume.
Nous n'avons pas, Dieu merci, une telle confiance en notre jugement !
Nous avouerons même au lecteur, sans honte d'aucune sorte, que notre
opinion s'est modifiée à ce sujet, et que dans le commencement nous
étions plus disposé qu'aujourd'hui à admettre sans réserve le grand nom
de Rembrandt. D'un autre côté, le rayer absolument, ne serait-ce pas
bien hardi? Les groupes de la jeune mère et de lapetite fille, de l'homme
élevant son enfant avec tant de joie et d'animation au-dessus de la tête
de ses voisins, sont bien beaux pour être d'un autre que le maître! Nous
penserions volontiers, quant à nous, à une collaboration, à la collabora-
tion d'un homme comme Eeckout ou comme Nicolas Maes. Cette hypo-
thèse expliquerait les inégalités de l'exécution, et en même temps l'ab-
sence d'une signature, absence que M. Bûrger a cherché à motiver par
des considérations que nous trouvons peu solides.

Laissons donc à de plus habiles le soin de résoudre, avec l'aide du
temps, ce point difficile!

Un portrait que personne ne s'avisera de contester, est celui d'une
vieille femme âgée de quatre-vingt-trois ans (c'est Rembrandt qui nous
le dit) et peinte en 163/i. Le maître avait vingt-sept ou vingt-huit ans.
Elle est vue en buste et absolument de face. Robe noire, bonnet et colle-

'1. Gazette des Beaux-Arts^ t. XXI, p. 250, année 1866, avec une eau-forte de
L. Flameng.
 
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