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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Le musée d'Ausgsbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0152

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138

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

nom du peintre, est parfaitement authentique : il n'est pas le moins du
monde de premier ordre. On y devine un Hollandais de la seconde
moitié du xvne siècle, plus voisin de Decker que de Ruysdaël. Aucun
effort de composition : une chaumière dont la toiture se prolonge par une
large saillie; trois paysans occupés à ne rien faire, un bouquet de grands
arbres; c'est tout. Le dessin est approximatif, surtout dans les délinéa-
tions confuses des feuilles et des branches, et l'exécution, d'un esprit

les ventes sont probablement des Reinier Yan Vries.

Nous venons de parler de Decker. Augsbourg a deux paysages de ce
maître, qui n'est pas assez fort pour passionner beaucoup la critique. Ils
sont peu significatifs ; mais, comme, à propos de Decker, les dates sont
d'une rareté suprême, je ferai remarquer que l'un de ces tableaux est
de 1659, c'est-à-dire d'un temps où les paysagistes hollandais n'avaient
pas le droit d'être faibles. Decker s'appelait-il Goenraet ou Gornelis?
C'est un point délicat. Les quelques lignes que Villot lui a consacrées dans
son catalogue du Louvre montrent bien quel était en 1863 le désarroi
des plus savants. Depuis lors, il s'est fait sur ce nom un peu de lumière.
Gornelis Decker — nous croyons que c'est notre paysagiste — habitait
Harlem. Les registres de la gilde de Saint-Luc nous parlent de lui dès
16/i3. Détail précieux et qui ne doit point surprendre, il était élève de
Salomon van Ruysdaël. 11 a été enterré à Saint-Bavon le 23 mars 16781.
j'ajoute que Decker peignait aussi, mais plus rarement, des figures et
des intérieurs. En 1873, on a vendu à l'hôtel Drouot un Atelier de tis-
serand signé Cornélius Decker, 1650. Enfin un des plus beaux pay-
sages de Decker est celui du Musée d'Orléans (C. 1). 1657). Nous
demandons pardon de multiplier ainsi les dates. 11 ne sera jamais
qu'un médiocre pinacographe, celui qui n'aura pas le courage d'être

Mais c'est assez s'occuper des petits peintres et des petites œuvres.
Augsbourg possède un Hobbemâ d'un accent particulier, un paysage
superbe et qui prouve qu'avant d'adopter la manière qu'on lui connaît,
celle qui se caractérise volontiers par un coup de soleil jouant sur
l'herbe, le maître a eu des heures attristées, des préoccupations aus-
tères. Son tableau nous a surpris. Le site choisi par l'artiste n'a aucune
prétention au grand style. Au premier plan, sur des terrains d'une colo-

un peu incertain, a d'évidentes mol-
lesses. Le tableau reste instructif. Les
faux Ruysdaël qu'on nous montre dans

sec.

1. Van der Willigen, les Artistes de Harlem, '1870, p. HT.
 
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