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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 1
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Montaiglon, Anatole de: Jean Goujon et la vérité sur la date et le lieu de sa mort, 2: d'apres un document découvert par M. Sandonnini
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0023

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JEAN GOUJON.

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demande à quelle époque il avait quitté les Bertelli et il répond :
Io me ne partit d'agosto, o di luio, et credo che sara tre anni a questo
cigosto che centra. —- Je les quittai en août ou en juillet, et je crois
qu'il y aura trois ans au mois d'août qui viendra, c’est-à-dire au
prochain mois d’août 1569. La même indication est donnée par Jean-
François Bertelli; interrogé sur le même fait, il répond : Deve esser
stato circci doi anni fa, e fu d'estate. — Il doit y avoir aux environs de
deux ans, et ce fut en été.

« La querelle avait donc eu lieu dans l’été de 1566, et, puisque le
Pénis avoue avoir prononcé les propositions dont il était accusé un
an et demi et plus avant l’altercation et immédiatement après son
retour de Bologne, il s’ensuit qu’il avait, pour retourner chez les
Bertelli, quitté cette ville à la fin de 1564 ou au plus tard au commen-
cement de 1565. Puisqu’il est resté à Bologne environ dix mois, il y
était allé à la fin de 1563 ou au commencement de 1564. Jean Goujon
se trouvait donc en 1563 à Bologne, où il habitait sur la petite place
de Saint-Michel près Saint-Mamolo, et le Pénis demeura plusieurs
mois avec lui.

« Ces dates, comme on voit, concordent parfaitement avec la
disparition en France de Goujon, qui se constate précisément à la
suite du mois de septembre 1562. Enfin, en 1568, Goujon était déjà
mort; nous savons que le Pénis, en le nommant, le dit hora morto.
Par suite il est très probable qu’il mourut à Bologne; il est certain
que sa mort doit être placée entre 1564 et 1568.

« Il résulte encore des déclarations de Pénis que nous nous trou-
vons connaître les noms de quelques-uns des compatriotes de Goujon,
avec lesquels il était lié à Bologne et qui étaient avec lui en commu-
nauté d’idées religieuses. Seulement à propos de Pierre de Toulouse,
qui, inquiété par l’Inquisition, quitta Bologne pour retourner en
France, il ne faut pas croire que Goujon et Pénis allèrent avec lui
jusqu’à Toulouse, à cause de la phrase déjà citée : L accompagnazzimo,
io, et quel Maestro Jan Guzon, et molli Francesi, et un oreftce
d'Ongaria... il quale anclo a Napoli con Messer Zordcin Francese. Cela
veut dire tout simplement que, quand Pierre quitta Bologne, Goujon,
Pénis, un certain nombre d’autres Français et un orfèvre hongrois,
selon une habitude fréquente en Italie, lui firent la conduite en
raccompagnant quelque temps en dehors de la ville. Il faut remarquer
que Pénis ne chargeait personne qui pût être recherché par le Saint-
Office, puisque Goujon était mort, Pierre de Toulouse en France,
l’orfèvre hongrois et Messer Jourdain à Naples, et qu’il ne dit pas le

XXXI. — 2e PÉRIODE. 3
 
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