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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 1
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Garnier, Édouard: La céramique et la verrerie modernes: 8e exposition de l'Union Centrale des Arts Décoratifs
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0034

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pas, pour les industriels, les mêmes que pour les artistes « peignant
avec de l’huile » ou sculptant « des femmes nues perchées sur une
jambe ». Le peintre et le sculpteur trouvent en eux seuls, dans leur
propre talent, les moyens d’exécution de l’œuvre qu’ils ont conçue, et
cette œuvre, si importante qu’elle soit, n’exige pas une mise de fonds
bien considérable ; ils n’ont derrière eux ni responsabilité commerciale,
ni capitaux engagés, ni ce nombreux personnel d’ouvriers de tout
genre qu’il faut alimenter journellement sous peine de fermer les
ateliers; l’artiste peut produire facilement un et même plusieurs
tableaux ou statues pendant les douze mois qui séparent un Salon de
celui qui l’a précédé, l’industriel ne peut que rarement et à des
intervalles éloignés créer des modèles nouveaux, ayant ce caractère
« absolument et exclusivement artistique » que demande M. Haviland,
et véritablement dignes d’une exposition. Tous nos grands fabricants
savent ce que leur coûtent les expositions universelles qui n’ont lieu
cependant, en France, que tous les onze ou douze ans, et, dans
l’impossibilité où ils sont de renouveler souvent des efforts aussi
onéreux, ce sont, la plupart du temps, les œuvres, généralement
invendues et fabriquées en vue de ces expositions, qu’ils sont forcés
d’envoyer aux expositions internationales auxquelles les convient
dans l’intervalle les nations étrangères.

A vrai dire, M. Haviland demande surtout ces expositions
annuelles pour « les artistes peignant ou sculptant dans les ateliers
des fabriques », mais c’est là, principalement, où nous pensons qu’il
est dans l’erreur.

Les artistes, peintres ou sculpteurs, des fabriques sont généra-
ment des artistes en quelque sorte impersonnels, ne s’appartenant
pas et devant exclusivement aux fabricants auxquels ils se sont
attachés le produit de leur talent et le résultat de leurs efforts, et
cela d’autant mieux que ce sont ces fabricants qui leur fournissent la
matière, métal, bois ou terre, qu’ils sont appelés à décorer.

Leurs noms sont quelquefois, — pas toujours, — mentionnés dans
les expositions, et ils obtiennent, comme collaborateurs, des récom-
penses souvent élevées; mais nous ne pensons pas, au moins en ce qui
concerne la céramique qui nous occupe actuellement, qu’aucun
fabricant de porcelaine ou de faïence d’art, M. Haviland tout le
premier, consentît à laisser exposer, sous le nom de l’artiste qui en
aurait conçu la forme et exécuté la décoration, un vase ou un service
sortis de leurs fours, pas plus qu’ils ne laisseraient envoyer aux
Salons annuels d’art décoratif des projets ou des modèles créés pour
 
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