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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 1
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Gerspach, Edouard: La mosaïque à l'exposition de l'Union Centrale des Arts Décoratifs
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0072

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à la voûte de l’avant-foyer, plus justement nommé le foyer de la
mosaïque; la tentative réussit et donna le mouvement. La Direction
des beaux-arts expose un fût de colonne qui sera complété par un
chapiteau et un faite en bronze. L’idée comme le modèle sont de
M. Coquart, architecte chargé des travaux de l’Ecole des beaux-arts.
Cet architecte veut faire de la cour du Mûrier une sorte de Campo-
Santo ; à côté du monument d’Henri Régnault s’élèvera une colonne
en mosaïque en mémoire de Rougevin, l’un des bienfaiteurs de
l’école. La mosaïque a cet avantage très particulier de servir beau-
coup plus facilement que les autres matières aux pavements, aux
surfaces verticales, aux voûtes et aux parties détachées de l’archi-
tecture. Quelle qu’en soit la forme, elle s’use moins sous le pied
que les carrelages céramiques; par la petite dimension de ses cubes
elle se prête aux revêtements des moulures et se répare avec une
grande facilité. Les colonnes entièrement en mosaïque sont cepen-
dant très rares; l’antiquité ne nous en a laissé que fort peu, le
moyen âge et la Renaissance aucune. M. Coquart s’est inspiré des
colonnes du musée de Naples provenant de Pompéi et ses mosaïstes
ont suivi la technique ancienne. La colonne Rougevin n’a rien de
fini et de précieux; elle a été traitée simplement et avec liberté; tous
les cubes de la même couleur n’ont pas le même ton, le dessin des
motifs semblables n’est pas mathématiquement pareil, les fleurs ont
des colorations conventionnelles, les cubes sont taillés à la marteline
et non usés à la meule. Toutes ces petites irrégularités sont voulues
et donnent parfaitement l’effet cherché, qui est une sorte de naïveté
dans la pratique; le modèle, du reste, était très bon, bien conçu,
harmonieux de couleur. Nous regardons cette pièce comme très
réussie, et nous désirons que les élèves qui l’ont faite persistent dans
une technique exempte des mièvreries qui, dès le xvne siècle, ont
envahi la mosaïque. A côté de la colonne, la manufacture montrait
deux tètes — Cupidon et un Génie — d’après la mosaïque de Raphaël
exécutée en 1516 dans l’église de Sainte-Marie-du-Peuple, à Rome;
nous reviendrons tout à l’heure sur ce modèle. Nos jeunes mosaïstes,
M. Choisy et M. Monvoisin, n’ont eu qu’à copier exactement un
estampage en couleur; ce travail a été un exercice qui leur a été très
utile, car ils ont fidèlement travaillé.

Depuis la Renaissance, le rôle des mosaïstes est d’interpréter les
peintres; les frères Zuccati et Rizzo ont traduit le Titien, V. Bian-
chini a mis en œuvre les modèles de Sansovino, L. Délia Pace a
magistralement fait en mosaïque les cartons de Raphaël ; dans l’état
 
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