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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 1
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Lostalot, Alfred de: Revue musicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0086

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

78

près de deux siècles sur les arts plastiques, c’est qu’il n’a pas eu, comme
ceux-ci, l’avantage de renaître des cendres de l’art antique. Quoi qu’il en
soit d’un passé que Ton ignore, le fait est que la musique a dû être créée de
toutes pièces par la civilisation moderne; on peut donc lui pardonner de ne
pas avoir été prête à faire son entrée dans le monde en même temps que
ses glorieux rivaux, les arts du dessin.

Un dernier mot au sujet de cet excellent manuel : son éditeur, l’infatigable
M. Quantin, y a prodigué les images : on trouvera là ce qu’on chercherait
vainement ailleurs, le peu de documents graphiques que le passé nous ait
transmis au sujet de la musique, et les portraits des musiciens célèbres,
d’après des gravures rares.

Tout auteur qui fait un livre prétend combler une lacune ; s’il en était
autrement, il est probable que beaucoup de travaux littéraires resteraient
sur le métier. Mais on croit avoir une mission à remplir, il n’en faut pas
davantage pour donner le courage de terminer une besogne souvent ingrate
et toujours pénible. M. Arthur Pougin vient à son tour, un gros volume en
main, et affirme hautement que par son intelligence, ses connaissances
spéciales et son ardeur au travail, il est parvenu à boucher un trou que
personne ne voyait dans l’arsenal de la librairie et que lui-même a découvert
avec surprise, un jour où il voulait se renseigner sur un sujet dont il
s’occupe depuis de longues années.

Hâtons-nous de dire que, cette fois du moins, les prétentions d’un auteur
sont absolument fondées. M. Arthur Pongin en écrivant un Dictionnaire du
Théâtre a « comblé une lacune ». Les sciences, les lettres, les arts, les
industries, les métiers, l’agriculture, ont leurs dictionnaires ; le théâtre seul
n’avait pas été étudié, jusqu’à ce jour, sérieusement du moins, au point de
vue d’un inventaire à créer de tout ce qui se rattache de près ou de loin à ce
sujet. Et pourtant quelle place lient le théâtre en France depuis plus de deux
siècles ! Quelle lignée de grands écrivains et d’acteurs remarquables n’a-t-il
pas produite ! A cette heure même, le théâtre ne constitue-t-il pas la moins
discutable de nos supériorités à l’étranger? En dehors des chefs-d’œuvre
classiques appartenant à chaque littérature, les neuf dixièmes des pièces que
Ton y joue sont des pièces françaises, et le surplus, des pièces inspirées de
notre répertoire. Mais il est inutile d’insister à ce sujet, la cause est entendue.

M. A. Pougin a longtemps vécu du théâtre et sur le théâtre ; il le connaît
à fond; nul n’était mieux placé pour traiter un pareil sujet, car il compte en
même temps parmi les critiques les plus autorisés en matière d’art théâtral.
Son ouvrage sera certainement imité, mais nous doutons que Ton puisse
faire mieux.

La librairie Didot a traité ce dictionnaire avec tous les égards qui lui
étaient dus : l’édition en est belle et abondamment illustrée ; on n’y compte
pas moins de 350 gravures et de 8 chromolithographies. La plupart des sujets
gravés sont empruntés à des estampes précieuses ou à d’autres monuments
du passé disséminés un peu partout, et que Ton sera fort aise de retrouver
ou de découvrir pour la première fois dans cet excellent répertoire.

A. DE L.
 
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