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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0101

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BIBLIOGRAPHIE.

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Les Cypriotes se sont distingués dans les arts industriels. L’ile de Cypre est
riche en argile plastique. L’industrie du potier ne pouvait donc manquer d’y
prendre un grand développement. Les produits en sont très dignes d’étude. Ils
nous offrent déjà, dans leur barbarie relative, desmarques de singuliers raffinements.
Les formes, pendant la période primitive, sont originales, souvent élégantes, et le
décor témoigne des plus curieuses recherches. L’une des séries les plus caractéristi-
ques est celle des vases à visages humains. M. Eugène Piot en possède qui sont de
premier choix.

L’orfèvrerie cypriote, sans avoir l’importance de celle des Phéniciens, nous a
laissé des monuments très dignes d’attention,
en petit nombre malheureusement parce que,
d’argent pour la plupart, ils ont été détruits par
l’oxydation. Mais c’est surtout dans le travail
des bijoux d’or, des délicates et somptueuses
parures de femmes, que les artistes de Cypre
se sont surpassés. Les richesses mises au jour
par M. de Cesnola ont, on peut le dire à la
lettre, ébloui le monde savant.

On sait que tous les trésors archéologiques
amassés par M. de Cesnola pendant ses longs
séjours dans l’ile de Cypre ont pris le chemin
de New-York ; ils ont été acquis par le Metro-
politan Muséum of Art où ils se trouvent réunis

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et exposés aujourd’hui. Ils ont été l’objet d’une phénicien. - (Musée du Louvre.)
magnifique publication due à M. de Cesnola lui-

même, intitulée C'jprus (Londres, 1877). Sa principale découverte fut celle du
trésor de Curium. M. Georges Perrot nous en a donné l’historique très détaillé
dans une étude de la Revue des Deux-Mondes parue en février 1879. On a depuis
attaqué la sincérité de cette découverte ; récemment encore un article du Courrier
de l'art prétendait que le trésor de Curium n’existait que dans l’imagination de
M. de Cesnola et que les objets groupés sous ce nom, dans sa collection, étaient de
provenances diverses. Nous n'avons pas à entrer dans un débat où percent des
animosités personnelles. M. Georges Perrot ne parait pas mettre en doute la bonne
foi de M. de Cesnola. Il se peut qu’au point de vue purement archéologique les
découvertes de ce dernier aient une importance moindre qu’on ne se l’était tout
d’abord imaginé. Le consul américain de Larnaca était homme à ajouter à ses
bonnes fortunes d’archéologue un peu de mise en scène, sinon de charlatanisme ;
mais, quoi qu’il en soit, au point de vue de l’art et de la valeur intrinsèque, ses
collections n’ont rien à démêler avec les circonstances plus ou moins avouées tic la
découverte, et le Louvre pourra éternellement faire son mea culpa d’avoir laissé
échapper un ensemble d’un intérêt inestimable, surtout la série des bijoux d’or, qu’on
lui offrait à un prix moindre que celui demandé plus tard au Musée de New-York.

L. G.
 
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