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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0106

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98

GAZETTE UES BEAUX-ARTS.

III.

PUBLICATIONS DE DIVERS ÉDITEURS

Les Adam et Clodion, par H. Thirion. 1 vol. in-4° colombier de 415 pages.
Nombreuses gravures dans et hors texte. Paris. A. Quantin. Prix: 50 francs.

Le xvme siècle, si négligé il y a peu d’années encore, est à cette heure l’objet
d’une attention toute particulière de la part des chercheurs et des érudits. Et
véritablement c’est justice, car on ne saurait laisser dans l’ombre une période
aussi intéressante de notre histoire artistique. Alors, comme à certains moments
du moyen âge, le goût français régnait en maître dans toute l’Europe. On se
disputait nos architectes, nos sculpteurs, voire même nos peintres, et il n’y avait
de bien fait que ce qui sortait de nos mains. Aussi M. Thirion a-t-il pu écrire :
« La chasse aux talents se pratiquait par delà nos frontières avec des allures de
demi-brigandage. Tout intendant des menus, de Saint-Pétersbourg à Madrid, de
Vienne à Stockholm, rêvait de nous enlever un de ces élèves que les survivants de
la grande école, les Coypel, Rigaud, Largillière, Jouvenet, de la Fosse, Coysevox,
les Coustou, Le Lorrain venaient de former. Ce fut pendant ces quatre-vingt-dix
années, du commencement du siècle au commencement de la Révolution, une
incessante allée et venue de Français, qui prenaient dans toutes les capitales la
première et la meilleure place. »

Pour ne parler que des sculpteurs dont les noms figurent en tête de ce compte
rendu bibliographique, il ne faut pas oublier que François-Gaspard Adam dirigeait
tous les travaux commandés à Potsdam par le grand Frédéric, que son frère
Lambert-Sigisbert occupait une place distinguée à Rome en compagnie de Slodtz
et de Bouchardon. L’un et l’autre n’en ont pas moins laissé en France des œuvres
très remarquables. C’est de leur collaboration qu’est sorti, par exemple, le bassin
de Neptune (1735-40), considéré à bon droit comme la merveille de Versailles. La
pièce principale, qui est en plomb, représente le dieu des mers majestueusement
assis à côté d’Amphitrite, dans une conque marine de 24 pieds de long sur 14 de
hauteur. A droite un triton est monté sur un cheval marin, à gauche un phoque
porte une néréide; puis, sur la même ligne que le groupe central, un second triton
sonnant de la trompe marine sort de dessous la coquille entre deux dauphins. Cette
magnifique composition, la plus grande qui existe en ce genre, mesure 40 pieds
de développement.

Lambert-Sigisbert, quelques années auparavant (1733), avait travaillé seul au
château de Saint-Cloud où l’on peut admirer encore les figures colossales de fleuves
qui décorent la partie supérieure de la cascade. Quant aux bas-reliefs de la cha-
pelle de Versailles où l'on voit figurés le martyre de sainte Victoire et celui de
sainte Adélaïde, ils sont d’un troisième membre de la famille, Nicolas-Sébastien.
Ce dernier a également exécuté pour la chapelle de Bon-Secours, à Nancy, le beau
tombeau de Catherine Opalinska, femme du roi Stanislas (1747-49). « La reine, dit
M. Thirion, est représentée à genoux, dans l’attitude de la prière la plus fervente ;
elle semble entrevoir, dans un ravissement anticipé, les splendeurs du ciel qu’un
ange lui indique d’une main, tandis que deTautre il la soutient et l’entraîne. A ses
 
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