RUBENS.
127
Une lettre d’Olivarès l’autorisait à conserver pendant quelque temps
Rubens auprès de lui, si le concours du peintre lui semblait utile.
Coloma, heureux d’ètre piloté à la cour d’Angleterre par un homme
qui en connaissait les écueils, usa de la permission. Rubens dut
assister l’ambassadeur dans ses démarches, et cette circonstance
prolongea de deux mois la durée de son exil.
En réalité, la mission de Rubens était terminée. Il n’avait pas été
envoyé à Londres pour conclure la paix, mais seulement pour rendre
plus facile entre deux couronnes l’échange d’ambassadeurs officiels,
à qui incombaient désormais la charge et l’honneur des négociations
dernières. Rubens avait accompli son office avec une parfaite intelli-
gence et à la pleine satisfaction des deux contractants. Il 11e restait
plus qu’à le récompenser et à lui permettre de retourner à Anvers. A
la fin de février, il fut autorisé à faire ses préparatifs de départ. Il
alla prendre congé de Charles Ier et de la reine. Le roi le reçut au
palais de Whitehall et lui conféra le titre de chevalier. Il lui donna
en même temps l’épée qui avait servi à la cérémonie, une bague
ornée d’un diamant que Sa Majesté si leva dal ditto, dit l’envoyé de
Savoie, et le halband ou cordon qu’il portait à son chapeau. Ces
joyaux 11e lui avaient pas coûté moins de cinq cents livres sterling h
Le brevet de chevalier ne fut délivré à Rubens qu’à la fin de l’année :
c’est dans le même acte que le roi, désireux de prouver sa satis-
faction par un témoignage durable, accorda au peintre et à ses héri-
tiers une augmentation d’armoiries. Dès lors Rubens put ajouter à
son écu ce canton de gueules au lion d’or, leonem aureum in cantone
nibro, qu’on voit reproduit sur son blason en tète du volume de
Sainsbury1 2. Quant aux récompenses que l’Espagne devait au négo-
ciateur heureux, elles n’arrivèrent que plus tard.
Il résulte d’une lettre de l’envoyé du duc de Savoie que Rubens
quitta Londres le 6 mars 1630. Les détails manquent sur ce voyage,
qui dut être rapide : l’artiste avait hâte de rendre compte des résul-
tats de sa mission à l’infante Isabelle et d’aller retrouver à Anvers
ses enfants et ses amis.
O11 a vu quel fut le rôle diplomatique de Rubens en Angleterre.
Xe s’était-il occupé que de la réconciliation des deux couronnes ?
1. Sainsbury, Papers relating to Rubens, 1859, p. 1-46.
2. Le texte latin du diplôme constatant les faveurs royales (15 décembre 1630)
est imprimé dans LHistoire de Rubens de Van Hasselt. Nous devons dire toutefois
que l’authenticité de cette pièce a été contestée par M. Alphonse Wauters.
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Une lettre d’Olivarès l’autorisait à conserver pendant quelque temps
Rubens auprès de lui, si le concours du peintre lui semblait utile.
Coloma, heureux d’ètre piloté à la cour d’Angleterre par un homme
qui en connaissait les écueils, usa de la permission. Rubens dut
assister l’ambassadeur dans ses démarches, et cette circonstance
prolongea de deux mois la durée de son exil.
En réalité, la mission de Rubens était terminée. Il n’avait pas été
envoyé à Londres pour conclure la paix, mais seulement pour rendre
plus facile entre deux couronnes l’échange d’ambassadeurs officiels,
à qui incombaient désormais la charge et l’honneur des négociations
dernières. Rubens avait accompli son office avec une parfaite intelli-
gence et à la pleine satisfaction des deux contractants. Il 11e restait
plus qu’à le récompenser et à lui permettre de retourner à Anvers. A
la fin de février, il fut autorisé à faire ses préparatifs de départ. Il
alla prendre congé de Charles Ier et de la reine. Le roi le reçut au
palais de Whitehall et lui conféra le titre de chevalier. Il lui donna
en même temps l’épée qui avait servi à la cérémonie, une bague
ornée d’un diamant que Sa Majesté si leva dal ditto, dit l’envoyé de
Savoie, et le halband ou cordon qu’il portait à son chapeau. Ces
joyaux 11e lui avaient pas coûté moins de cinq cents livres sterling h
Le brevet de chevalier ne fut délivré à Rubens qu’à la fin de l’année :
c’est dans le même acte que le roi, désireux de prouver sa satis-
faction par un témoignage durable, accorda au peintre et à ses héri-
tiers une augmentation d’armoiries. Dès lors Rubens put ajouter à
son écu ce canton de gueules au lion d’or, leonem aureum in cantone
nibro, qu’on voit reproduit sur son blason en tète du volume de
Sainsbury1 2. Quant aux récompenses que l’Espagne devait au négo-
ciateur heureux, elles n’arrivèrent que plus tard.
Il résulte d’une lettre de l’envoyé du duc de Savoie que Rubens
quitta Londres le 6 mars 1630. Les détails manquent sur ce voyage,
qui dut être rapide : l’artiste avait hâte de rendre compte des résul-
tats de sa mission à l’infante Isabelle et d’aller retrouver à Anvers
ses enfants et ses amis.
O11 a vu quel fut le rôle diplomatique de Rubens en Angleterre.
Xe s’était-il occupé que de la réconciliation des deux couronnes ?
1. Sainsbury, Papers relating to Rubens, 1859, p. 1-46.
2. Le texte latin du diplôme constatant les faveurs royales (15 décembre 1630)
est imprimé dans LHistoire de Rubens de Van Hasselt. Nous devons dire toutefois
que l’authenticité de cette pièce a été contestée par M. Alphonse Wauters.