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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 3
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Courajod, Louis: Une statue de Philippe VI au Musée du Louvre et l'influence de l'art flamand sur la sculpture française à la fin du XIVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0241

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228

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ymager et ordonne de lui délivrer l’argent nécessaire au salaire des
ouvriers : le travail était en cours d’exécution en novembre et en
décembre 1364 U

Auteur indiscuté des statues de Saint-Denis représentant
Philippe VI, Jean II et Charles V, le sculpteur André Beauneveu de
Valenciennes aurait-il été également choisi par la reine Blanche
pour exécuter dans l’église des Jacobins de Paris la figure possédée
actuellement par le Louvre? Cette supposition n’aurait rien d’invrai-
semblable, mais il serait téméraire d’affirmer sans documents. Ce
qu’on peut déclarer avec certitude c’est que notre statue de Philippe VI
du Louvre est empreinte au plus haut degré de l’esthétique de l’école
flamande 2 et que, groupée avec les statues similaires sculptées pour
Saint-Denis par André Beauneveu et datée par cette comparaison,
elle est destinée à nous éclairer d’une manière positive sur le
développement encore mal défini de notre art national pendant la
seconde moitié du xive siècle.

LOUIS COURAJOD.

1. « Autre mandement de Charles Y : « A Paris, 12 décembre 1364 — Charles
etc... Nous vous mandons et enjoingnons estroitement, veu ces présentes et sanz
autre mandement attendre, que à Andrieu Beau Neveu, nostre ymager, sur la
somme de quatre mille et sept cens frans d'or que nous avons ordené que il ait et
doit avoir pour faire quatre tumbes, c’est assavoir de nostre très chier seigneur et
ayeul le roy Phelippe, de la royne Jehanne de Rourgoigne, de nostre très chier
seigneur et père, dont Dieux ait les âmes, et aussi une tumbe pour nous, et sur
laquelle somme il a ou doit avoir eu par avant la date de ces présentes la somme
de nuef cens frans, sur le résidu, qui sont la somme de trois mille et huit cens
frans d'or, vous li bailliés et délivrés présentement la somme de deux cens frans
d’or pour cest présent mois de décembre, et ensement li bailliés et délivrez pour
chascun mois continuelmcnt, en suivant pour le temps à venir, la somme de deux
cens frans d’or, pour la dicte cause et jusques à l’acomplissement de la dicte
somme de résidu de trois mille huit cens frans, esquelles choses nous ne voulons
estre fait aucun delay ou destourbier, mais voulons que entièrement et continuel-
ment soitpaiépar la maniéré dessus ditte... Parle roi. — Juuanus. »

2. Ce fait coïncide absolument avec la théorie très judicieusement présentée
par M. Renan dans l'Histoire littéraire de la France, tome XXIY, page 624 :

« L’influence du goût flamand devient dès lors prépondérante en France et dans
toute l’Europe, les pays du midi exceptés. Ce sera à l'historien de l’art au xve siècle
qu’il appartiendra de raconter cette grande transformation; qu’il nous suffise de
faire observer ici qu’à la fin du siècle précédent elle était déjà presque accomplie.
Hubert van Eyck avait trente-six ans en 1400 et quoiqu'on ne possède aucune
œuvre de son jeune frère Jean de Bruges, antérieure à la même date, il n’est pas
douteux que plusieurs des œuvres qui devaient lui mériter le titre de fondateur de
l'école flamande n’existassent déjà à cette époque. »
 
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