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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 3
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Mély, Fernand de: Les origines de la majolique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0243

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230

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

deux pays. A ce moment Charles XrIII s’empare de Rome et de
Naples, qui renferment les plus précieux trésors de l’Italie; au
XVIe siècle, la famille de France s’unira aux Médicis, aux d’Este,
grands protecteurs de majoliques : ainsi s’explique l’établissement
en France de céramistes italiens. Mais, au xme et au xive siècle, il
est moins facile de donner une explication plausible. Nous allons
cependant tenter de le faire, et c’est dans l’histoire de la Normandie
que nous trouverons les documents qui vont guider nos pas.

Cependant nous n’avons pas l’intention de considérer ici formel-
lement les terres émaillées de Normandie comme les premières
manifestations de la majolique française. Des rencontres heureuses
dans les archives du Calvados, venant appuyer de leur autorité des
pièces provenant de fabriques oubliées depuis longtemps, nous les
révélant même, nous ont permis de constater l’origine fort éloignée
de ces manufactures.

Le champ est vaste. D’autres rencontres viendront certainement,
pour de nouveaux centres, apporter leur contingent de renseignements
utiles, et nous apprendre, en même temps que le sentiment artistique
qui les a inspirés, l’histoire des origines des ateliers qu’ils auront
conservée.

Aujourd’hui nous n’étudions que la majolique normande, ne
voulant en aucune façon empiéter sur les fabriques du Poitou, de
l’Anjou, du Beauvoisis. Nous ne trouvons leurs traces, il est vrai,
qu’à la fin du xive siècle; mais de vieux parchemins peuvent les
éloigner de quelques années et nous apprendre à quel concours de
circonstances, à quel fait historique, elles doivent leur création
première.

L’histoire de la céramique française ne recherche guère au delà
de Palissy les origines de cet art où notre génie national sut se
montrer sous tant d’aspects élégants. Ce n’est qu’à partir du xvie siècle,
avec les faïences d’Oiron et les plats de l’artiste saintongeois, qu’on
s’occupe réellement de majolique française. Pendant de longues
années, Palissy s’applique à découvrir le secret de ses émaux délicats ;
et de ce qu’il a travaillé seul, de ce qu’il a lutté contre toutes sortes
d’insuccès et de misères au moment où la majolique italienne brillait
de tout son éclat, on en a conclu que le potier du roy et de la royne
sa mère, Catherine de Médicis, était le véritable inventeur de la
majolique française.

Sans vouloir toucher à la grande place que Palissy occupe à si
bon droit, sans chercher à lui enlever aucun mérite, il nous faut
 
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