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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Manerbe, j’ai voulu rendre à ces centres normands le rang qu’ils
doivent occuper. Non seulement au point de vue de leur antiquité,
mais, certes, au point de vue de l’art français, ils 11e devaient pas
être oubliés. Les pièces qui en sont sorties n’ont guère quitté la
Normandie; à la fin du xvie siècle, nous les verrons pourtant se
répandre et, si elles ont mérité le nom de suite de Palissy, c’est que, au
moment où l’artiste saintongeois prenait une place si importante
dans l'art français, on 11e dédaigna plus autant les produits de
Manerbe et du Pré d’Auge, qui cependant les avaient précédées.
Bien des pièces dans les collections publiques et privées en sont
encore à chercher une classification ; l’étude que nous venons de faire
de l’école normande permettra peut-être de les restituer à leur
véritable lieu de production. E11 tout cas, les origines de la majolique
normande méritent mieux dans l’histoire de l’art qu’une simple
mention. Il 11e faut pas y voir une simple manufacture de carreaux
émaillés : les pièces que nous en avons reproduites nous disent à
quel point l’art y était développé dès le xive siècle. Le malheur veut
que nous 11’ayons pas le nom des artistes qui y travaillèrent ; nous
pouvons du moins admirer leurs œuvres et, tout en rendant justice à
leur mémoire, leur restituer un des premiers rangs dans l’histoire de
la céramique européenne.
F. DE MÉLY.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Manerbe, j’ai voulu rendre à ces centres normands le rang qu’ils
doivent occuper. Non seulement au point de vue de leur antiquité,
mais, certes, au point de vue de l’art français, ils 11e devaient pas
être oubliés. Les pièces qui en sont sorties n’ont guère quitté la
Normandie; à la fin du xvie siècle, nous les verrons pourtant se
répandre et, si elles ont mérité le nom de suite de Palissy, c’est que, au
moment où l’artiste saintongeois prenait une place si importante
dans l'art français, on 11e dédaigna plus autant les produits de
Manerbe et du Pré d’Auge, qui cependant les avaient précédées.
Bien des pièces dans les collections publiques et privées en sont
encore à chercher une classification ; l’étude que nous venons de faire
de l’école normande permettra peut-être de les restituer à leur
véritable lieu de production. E11 tout cas, les origines de la majolique
normande méritent mieux dans l’histoire de l’art qu’une simple
mention. Il 11e faut pas y voir une simple manufacture de carreaux
émaillés : les pièces que nous en avons reproduites nous disent à
quel point l’art y était développé dès le xive siècle. Le malheur veut
que nous 11’ayons pas le nom des artistes qui y travaillèrent ; nous
pouvons du moins admirer leurs œuvres et, tout en rendant justice à
leur mémoire, leur restituer un des premiers rangs dans l’histoire de
la céramique européenne.
F. DE MÉLY.