Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Mantz, Paul: Un tableau attribué à Jehan Perréal
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0351

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
UN TABLEAU ATTRIBUÉ A JEHAN PERRÉAL.

335

la reine Claude (1516); il dirige des opérations de voirie (1518) et
même des travaux de fortifications (1524), et, tout à coup, s’il en faut
croire une lettre de Cornélius Agrippa, il reparaît à la cour qui
était alors à Saint-Germain-en-Laye. Ce voyage est du printemps de
1527. C’est, quant à présent, la dernière date que l’on possède sur
Jehan Perréal. Mais M. Rolle cite un acte de 30 juillet 1528, par
lequel Edouard Grand est nommé contrôleur des ouvrages de fortifi-
cation de la ville. On doit croire que Perréal venait de mourir. Et
d’ailleurs on conserve aux archives de Lyon un état des sommes dues
en 1529 par divers contribuables pour le service d’un emprunt
appliqué au payement de la rançon de François 1er et l’on y voit
figurer « la veuve du controlleur Jehan de Paris ».

Si dans cette vie dépensée en tant de travaux différents, nous
cherchons les œuvres de peinture et particulièrement le tableau, nous
aurons quelque peine à les y trouver. A la fin du xve siècle, l’idéal du
peintre ne saurait être tout à fait confondu avec celui du miniaturiste :
il y a pourtant entre les deux situations une étroite parenté ; l’ouvrier
du tableau et l’enlumineur de manuscrits vivent avec le souci continuel
du détail exact et ni l’un ni l’autre n’entendent être dérangés dans
la sérénité de leur patient labeur. Il faut du temps et du calme pour
mener à bien une peinture telle que celle dont le Louvre vient de
s’enrichir; car, sans parler des figures, tout y est raconté par le
menu dans les ornements de l’architecture, les broderies des étoffes,
les plis du tapis à ramages, les fleurettes du bouquet. Des soins
pareils, une telle passion à ne rien oublier supposent des loisirs qui
manquèrent toujours à Perréal. S’il a fait des tableaux — ce que
nous ignorons absolument •— il n’a pas dû en faire beaucoup. Mais,
sur ce point, nous entendons garder une réserve prudente. Bien que
les archives lyonnaises aient été systématiquement dépouillées, on
peut trouver ailleurs, et demain peut-être, une mention imprévue
qui nous mettra sur la trace d’une peinture. Bourdichon n’a pas été
moins affairé que Perréal, et il a fait plus d’un tableau. Un conte de
la reine de Navarre, écho d’une tradition qu’il ne faut pas rejeter
complètement, nous parle d’un portrait peint par Jehan de Paris.
Comment oublier d’ailleurs que, parmi les titres que Perréal avait le
droit de joindre à sa signature, celui qu’il préfère c’est le titre de
peintre? N’est-ce pas en cette qualité qu’il apparaît chez les écrivains
du temps? Jehan d’Auton l’a vu à l’œuvre; Jehan Lemaire déclare
sans marchander que Perréal a mérité d’être « estimé un second
Appelles en paincture »; d’autres témoignages ont été invoqués. Ne
 
Annotationen