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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 5
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Molinier, Émile: La collection Albert Goupil, 1, L'art occidental
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0395

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378

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

meubles de la Renaissance, des peintures et des dessins modernes.
Tout n’y est point placé pêle-mêle cependant, mais dans un savant
désordre qui met les choses à leur bonne place et leur donne leur
véritable valeur. Deux salles ou plutôt deux ateliers—consacrés l’un
à l’Orient, l’autre à la Renaissance — permettaient à leur proprié-
taire de se croire transporté tour à tour dans quelque palais des Mille
et une nuits ou dans l’habitation d’un grand seigneur du xvie siècle;
mais quelle que fût l’illusion qu’il voulût se procurer, il 11e s’en
trouvait pas moins au milieu d’œuvres d’art de premier ordre que
plus d’un amateur, se croyant doué d’un goût plus sévère, lui enviait.

U11 érudit doublé d’un écrivain distingué, dont les lecteurs de la
Gazette ont été plus d’une fois à même d’apprécier le talent et la
compétence en pareille matière, s’est chargé de faire connaître la
belle collection d’objets d’art orientaux formée par Albert Goupil.
Nous ne nous occuperons donc que de l’art occidental.

Les œuvres dont nous avons à faire la description 11’égalent pas
en nombre celles que contient la salle orientale, mais quelques-unes
sont capitales.

Avant d’étudier en détail les plus beaux morceaux de la collection,
nous demandons au lecteur qu’il nous permette de l’introduire dans
le grand atelier oû Albert Goupil avait réuni les œuvres de la
Renaissance et les œuvres modernes qu’il chérissait le plus et qu’il
avait admises dans son intimité. Qu’011 se figure une grande pièce
carrée, largement éclairée d’un côté par un immense vitrage. La
première chose qui frappe les yeux en entrant, c’est une grande
cheminée monumentale du commencement du xvie siècle, dont la
gracieuse architecture est décorée d’écussons et de peintures. Cette
cheminée a eu son heure de gloire : elle a appartenu à ce fameux
château de Montai, une des merveilles de la Renaissance française,
dont les sculptures brutalement, séparées des murailles qu’elles
n’auraient jamais dû quitter, se sont éparpillées en 1881 sous le mar-
teau du commissaire-priseur. Les bustes des Montai sont aujourd’hui
dispersés un peu partout dans les musées ou les collections parti-
culières; mais les cheminées n’ont ni les unes ni les autres quitté
Paris et il faut espérer qu’elles y sont fixées définitivement. Remer-
cions Albert Goupil d’avoir contribué pour sa part à retenir en France
ce morceau d’architecture; ce n’est point, si l’on veut, du grand art,
mais les lignes en sont si pures, les proportions si justes et si dignes
de nos grands architectes de la Renaissance qu’on le revoit toujours
 
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