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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 5
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Ephrussi, Charles: La "Divine comédie" illustrée par Sandro Botticelli, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0423

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LA « DIVINE COMÉDIE » ILLUSTRÉE PAR BOTTICELLI. 405

ment la France), doivent céder le pas aux dessins de Botticelli pour
la Divine comédie l.

L’authenticité des dessins est incontestable; elle s'appuie à la
fois, chose rare, sur des preuves tirées de l’œuvre même, et sur des
témoignages extrinsèques. Qui a vu le Printemps, ou même toute autre
œuvre moins populaire du maître, ne peut manquer de le reconnaître
à première vue dans presque chacune des pages du manuscrit
Hamilton. En outre, sa signature en caractères microscopiques, de la
même encre que le trait de plume du dessin, se distingue lisiblement
dans la composition qui illustre le chant XXAVII du Paradis. Sur
une des pancartes que les anges élèvent en l’air, on lit « Sandro di
Mariano », signature d’autant plus précieuse qu’elle est la seule que
nous possédions de Botticelli. Vasari qui sait tout — au moins par à
peu près —n’ignore pas que notre maître travailla à une illustration
de Dante ; il raconte qu’aussitôt après avoir achevé ses travaux pour
le pape Sixte IV, dans la chapelle Sixtine, il retourna à Florence,
« dave, per essendo una persona sofîstica, comentô una parte di Dante,
e figura Vinferno, e lo mise in stampa ; dietro al quale consuma di
molto tempo : per il che, non lavorando fu cagione d in finit i disor dini
cdla vita sua ». Que faut-il entendre par ce comentô? Doit-on croire,
avec M. Lippmann, que Botticelli, qui était un lettré, una persona
sofîstica, commenta littérairement, selon la mode du temps, la Divine
comédie ? Ou bien convient-il de ne pas donner à l’expression
comentô un sens aussi précis, et de n’y voir que l’indication d’un
commentaire dessiné? Cette dernière interprétation semble la plus
plausible. En 1481, paraît à Florence la célèbre édition de Dante
donnée par Christophoro Landino, in-folio, avec gravures sur
cuivre, de nombre très variable selon les exemplaires, quelques-
uns contenant vingt et une, d’autres dix-huit, d’autres enfin — et
c’est le plus grand nombre — deux seulement de ces gravures tirées
dans le texte, tandis que le reste des planches est simplement collé
après coup; dans tous les exemplaires des places en blanc ont été
laissées au milieu du texte pour des épreuves ultérieures. L’Enfer seul
est illustré et encore incomplètement, même dans les exemplaires les
plus riches. On a regardé ces gravures comme exécutées d’après des
dessins de Botticelli et, Vasari assurant que Baccio Baldini a toujours

I. Voy., sur ce manuscrit, Die Zeiclinungen des Sandro Bottictlli zur gœttiichen
Cornœdie, par le Dr F. Lippmann, extrait du Jakrbuch der hœniglich preussischen
Kunst-Sammlungen, 1883, auquel nous empruntons de précieux renseignements.
 
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