Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Ephrussi, Charles: La "Divine comédie" illustrée par Sandro Botticelli, 1
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0425

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA ((DIVINE COMÉDIE » ILLUSTRÉE PAR BOT T ICE ELI. 407

moment de l’équitable justice était venu. Florence n’avait pas tardé
à se repentir de son opiniâtre rigueur à l’égard du plus grand de ses
fils. Dès 1350, la République donnait à Boccace dix florins d’or, pour
qu’il les offrit à sœur Béatrix, fille de Dante Alighieri, religieuse
dans le monastère de l’Oliva à Ravenne. Ce même Boccace com-
mentait Dante en l’église de Saint-Etienne, près le Ponte-Vecchio ;
après sa mort, Benvenuto d’Imola continua ses leçons ; il eut pour
successeurs Philippe Villani et François Philelplie. En 1385, Francesco
di Bartolo da Buti lisait Dante à Pise; en 1398, Philippe de Reggio
lisait Dante à Plaisance. Les manuscrits du poème se répandent d’un
bout à l’autre de la Péninsule. Les éditions se multiplient dès les
premiers temps de l’imprimerie : de 1472 à 1497, on en compte au
moins dix-huit dont quatre illustrées L A l’époque même où Botticelli
commençait ses dessins, Bernard Bembo, père du fameux cardinal,
préteur de Ravenne pour la République de Yenise, faisait ériger
(1483) au grand poète un superbe mausolée, dont une inscription
relevait l’importance :

Et mine marmoreo subnixus conderis areu
Omnibus et cultu splendidiore nites.

En même temps Botticelli élevait à Dante un monument d’un
tout autre genre, longtemps enfoui, maintenant exhumé et offert au
jugement du public.

Le volume Hamilton, au moment où il fut acquis par le Musée de
Berlin, était un in-folio composé de quatre-vingt-six feuilles de fin
parchemin, la plupart hautes de 32 centimètres et larges de 47, reliées
dans un cartonnage rouge qui semblait dater de la fin du siècle dernier.
Depuis leur entrée au Musée, ces feuilles ont été isolées et mises dans
des passe-partout qui les défendent contre toute détérioration. Colla-
tionnées en 1803 par un libraire de Paris, Francesco Molini, elles
offrent aujourd’hui une parfaite conformité avec l’état que ce libraire
en dressa alors. Elles se présentent dans l’ordre suivant : les illus-
trations des six premiers chants de Y Enfer manquent; par suite le
premier dessin du manuscrit Hamilton correspond au chant VIL
Manquent ensuite les dessins du chant VIII au chant XV, le second
folio du manuscrit correspondant au chant XVI. La série se continue
jusqu’à la fin du poème, sauf les feuilles des chants XXIX, XXXII
et XXXIII du Paradis qui sont restées en blanc. Par contre la feuille

L Histoire de Dante Alighieri, par Artaud de Montor, Paris, 1844,
 
Annotationen