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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 5
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Phillips, Claude: Correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0484

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464

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

remarquable était aussi la suite sans rivale de sept vases, couleur lie de vin, en
porcelaine de Chelsea, peints par Sprémont en 1762, c’est-à-dire au plus beau
moment de la fabrication. A cette série faisait pendant une collection non moins
célèbre de vases et d’objets en vieux Sèvres, à fond vert, de la plus belle époque,
appartenant à M. E. C. Baring. Au même appartenait une remarquable série de
pièces en vieille argenterie de provenance anglaise, entre lesquelles brillaient
surtout deux grands bols en grès brun, délicieusement montés en argent et por-
tant la date 1579, et un grand iianap en argent de la main du célèbre orfèvre
lleriot, datant des premières années du xvir siècle. À lord Elcho appartenaient
deux merveilleuses plaques en argent repoussé, ciselé, et doré en partie, apparte-
nant à la fin du xve ou au commencement du xvie siècle, et rappelant le style des
œuvres de Riccio de Padoue.

Le Burlington Fine Arts Club, dont les expositions ont toujours un but déter-
miné, vient de réunir une très belle collection d’objets de tous genres ayant trait
aux arts persan et arabe, et brillant surtout par la série très complète des faïences
de Perse, de Damas, du Caire, de Rhodes, et d’Anatolie. Nous avons des faïences
de Damas et de Rhodes pour le moins aussi belles dans la collection Henderson au
British-Museum et au South-Kensington, et au Musée de Munich on voit une col-
lection de tapis persans infiniment plus précieuse : mais telle qu'elle est, la réunion
du Burlington est bien intéressante et mettra les savants et les connaisseurs à
même de faire un pas en avant dans la chronologie et la classification des arts de
cette famille. Les collections de sir Frederich Leighton, de M. Godman, de M. Drury-
Fortnum, et de bien d'autres encore, ont donné leurs plus beaux spécimens. Pour
compléter d’une manière absolument satisfaisante le groupe desfaïences, il n’aurait
fallu qu’un choix plus complet de celles auxquelles on a provisoirement donné la
désignation de siculo-arabes, et quelques échantillons choisis parmi les faïences
moresques et hispano-moresques à émail stannifère. Ce dernier groupe manque
entièrement à l’exposition, et c’est dommage, car certains carreaux et certaines
pièces exceptionnelles de provenance persane, recouvertes d’un émail opaque, mon-
trent des analogies importantes avec les premières faïences fabriquées en Espagne.
Mais il est un point sur lequel l’exposition se montre tout à fait insuffisante, c’est
dans la catégorie des ouvrages en métal. Les magnifiques produits de l’art arabe aux
xive et xve siècles y font complètement défaut : c’est encore dans la collection Hen-
derson, dans une salle récemment arrangée au British-Museum, qu’on les retrouve
en grand nombre et d’une qualité exceptionnelle.

Je vous annonce en terminant que la National Gallery vient d’exposer dans les
salles publiques la Madone Ansideï de Raphaël et le Charles IeT de Van Dyck,
achetés par la nation au duc de Marlborough ; et ces deux toiles y brillent,
chacune dans son genre, d’un éclat sans pareil. Leur acquisition, quoi qu'aient
pu dire quelques esprits chagrins, fait, en somme, grand honneur à ceux qui en
ont eu la courageuse initiative.

CLAUDE PHILLIPS.
 
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