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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
toire de France, à partir du règne de Charles VIII jusques y compris
celui de Henri II. Que dire de ces peintures? Que le talent de l’ar-
tiste ne se prêtait guère à ce genre. Il est encore une décoration
exécutée par Heim, qui ne peut rien ajouter à sa renommée, c’est
celle de la salle des Conférences à la Chambre des Députés, où il eut
à interpréter des sujets se rapportant à quatre grands faits de l’his-
toire administrative de notre pays : Charlemagne faisant lire au
peuple ses Capitulaires ;
Louis VI affranchissant les
Communes ; Saint Louis
faisant publier ses Ordon-
nances avant son départ pour
la Terre Sainte, et Louis XII
organisant la Cour des Comp-
tes. Cette vaste composition,
complétée par douze figures
allégoriques el douze por-
traits en médaillons, est
d’une grande pauvreté de
conception. Il peignit en-
core, à l'hôtel de la prési-
dence de la Chambre des
Députés, quatre dessus de
portes, sur lesquels le mieux
est de ne pas s’arrêter.
L’âge était venu ; no-
tre vieil artiste demeurait
retiré dans son atelier, en
dehors du bruit et des agi-
tations. Il voulut cependant, un jour, montrer non seulement qu’il
était vi vant, mais encore capable d’enfanter une grande œuvre digne
de scs anciennes. Il lit alors la Défaite des Timbres et des Teutons
par Marins, qui figura au Salon de 1853. Hélas! cette toile immense
n’est qu'un chaos confus, qu’un fouillis indescriptible de person-
nages enchevêtrés les uns dans les autres, où il est impossible de
rien démêler. Toutes les qualités de l'artiste avaient disparu ; aussi,
devant la stérilité de ce suprême effort, devant cette preuve navrante
d’impuissance, le public et la presse, qui avaient oublié leurs colères
anciennes, ne témoignèrent que de la pitié
Après cette dernière mésaventure, Heim s’était bien promis de
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
toire de France, à partir du règne de Charles VIII jusques y compris
celui de Henri II. Que dire de ces peintures? Que le talent de l’ar-
tiste ne se prêtait guère à ce genre. Il est encore une décoration
exécutée par Heim, qui ne peut rien ajouter à sa renommée, c’est
celle de la salle des Conférences à la Chambre des Députés, où il eut
à interpréter des sujets se rapportant à quatre grands faits de l’his-
toire administrative de notre pays : Charlemagne faisant lire au
peuple ses Capitulaires ;
Louis VI affranchissant les
Communes ; Saint Louis
faisant publier ses Ordon-
nances avant son départ pour
la Terre Sainte, et Louis XII
organisant la Cour des Comp-
tes. Cette vaste composition,
complétée par douze figures
allégoriques el douze por-
traits en médaillons, est
d’une grande pauvreté de
conception. Il peignit en-
core, à l'hôtel de la prési-
dence de la Chambre des
Députés, quatre dessus de
portes, sur lesquels le mieux
est de ne pas s’arrêter.
L’âge était venu ; no-
tre vieil artiste demeurait
retiré dans son atelier, en
dehors du bruit et des agi-
tations. Il voulut cependant, un jour, montrer non seulement qu’il
était vi vant, mais encore capable d’enfanter une grande œuvre digne
de scs anciennes. Il lit alors la Défaite des Timbres et des Teutons
par Marins, qui figura au Salon de 1853. Hélas! cette toile immense
n’est qu'un chaos confus, qu’un fouillis indescriptible de person-
nages enchevêtrés les uns dans les autres, où il est impossible de
rien démêler. Toutes les qualités de l'artiste avaient disparu ; aussi,
devant la stérilité de ce suprême effort, devant cette preuve navrante
d’impuissance, le public et la presse, qui avaient oublié leurs colères
anciennes, ne témoignèrent que de la pitié
Après cette dernière mésaventure, Heim s’était bien promis de