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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0075

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

facilité singulière à tout ce qu’on lui proposait de ce genre-là; que
M. de Tournehem n'y entendait rien et que les dépenses étaient
énormes U »

Il est inutile de songer à faire pièce par pièce l'histoire de ces
cabinets, que les caprices du Roi faisaient à chaque instant modifier.
J’insisterai surtout sur deux parties principales, toutes les deux
situées au second étage du Château : la Bibliothèque et la Petite
Galerie.

La Bibliothèque de Louis XV était contenue dans plusieurs ca-
binets, qui s’étendirent avec les acquisitions nouvelles et occupèrent
une partie du second étage sur la cour des Cerfs seulement. Le plan de
1747 en montre un à gauche du palier de l’escalier ovale et le fait
suivre d’une très étroite galerie, resserrée entre la cour et le gros mur
des Grands Appartements. Cette galerie, qui existe encore et a con-
servé, en face des fenêtres, des armoires qui ont dû contenir des
livres, me parait être celle dont parle La Martinière, en 1741 : « La
principale des pièces qui servent à la Bibliothèque est distribuée par
armoires au pourtour ; les cadres des vantaux qui s’ouvrent renfer-
ment des glaces blanches, à travers lesquelles on voit les livres qui
sont très bien choisis et très bien reliés. 11 y a une pièce en petite
galerie qui communique à celle que nous quitons ; elle est construite
avec des compartiments d’armoires sans portes,, au fond desquelles
sont de très belles cartes, qui se développent avec des rouleaux
montés sur des ressorts ». Cette pièce de bibliothèque en galerie a été
un peu modifiée par Louis XVI, qui a fait remplacer une partie des
armoires par des glaces à bordures sculptées et dorées, dont l’empla-
cement est encore reconnaissable.

Les Comptes des Bâtiments parlent assez souvent des Petits Cabi-
nets et particulièrement de la Bibliothèque du Roi à Versailles. Dès
1727, Roumier, le sculpteur sur bois, est porté comme travaillant à
cette bibliothèque. En 1728, il doit y travailler encore, concurremment
avec l'association de Dugoulon, LeGoupil etTaupin, car, cette année
précisément, on trouve un ordonnancement de 50.000 livres, « pour
employer au payement des ouvrages ordonnés par le Roi, être faits 1

1. V, 464. D’Argenson revient à diverses reprises sur ces plaintes. « Chaque
mois voit éclore quelque nouveau projet, et malheureusement il n’existe plus
d’autres amusements pour Louis XV ! » (VI, 90, 92). Le duc de Croy regrette aussi
« ce fameux amoi;r des petits bâtiments et des infinis détails, qui coûtaient im-
mensément, sans qu’on créât rien de beau qui pût rester ». (Mémoires, extraits
par le vicomte de Grouchy, 1896, p. 88.)
 
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