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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 2
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0167

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154

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

la paire, etc. Cela fait en tout 12.000 livres1. Je n’ai pas la date de
l’achèvement des travaux, mais tous les comptes s’y rapportant sont
de 1771.

Les plus intéressants sont ceux qui nous révèlent le nom du
sculpteur et du doreur étroitement unis pour cette élégante création.
Le doreur est Brancour, entrepreneur ordinaire des Bâtiments, qui
paraît avoir essayé, dans cette occasion, des effets encore peu répan-
dus de mélange des ors. Le sculpteur est Antoine Rousseau, qui est
porté aux Comptes, le 25 février 1771, comme recevant « 2.400 livres,
à compte des ouvrages qu’il a faits en 1770 aux bains du Loi au
Château de Versailles 2 ». Au milieu des grandes transformations qui
s’accomplissent en ce moment dans les appartements de la famille
royale, l’atelier de Rousseau est de beaucoup le plus occupé. En 1770
et 1771, outre le travail des bains, on le trouve employé à la cham-
bre à coucher de la Dauphine Marie-Antoinette, aux bains du Dau-
phin, aux appartements du comte et de la comtesse de Provence, de
Madame Adélaïde, de Madame Sophie, etc.; en 1772, il est chargé
des bains de Mmc du Barry et de la bibliothèque de la Dauphine. Mais
aucun de ces travaux ne semble avoir été plus soigné que les bains
de Louis XV.

L’œuvre nouvelle à laquelle s’attache le nom de Rousseau est
encore intacte sous nos yeux. Le cabinet de bains a dû à son isole-
ment au cœur de l’appartement royal, et aussi à sa petitesse,
d’échapper aux destructions de l’époque Louis-Philippe et aux res-
taurations particulièrement fâcheuses pour les délicats ouvrages de
ce genre. La dorure, qui y est intacte, a peut-être été maintenue en
cet état grâce à la clôture faite sous Louis-Philippe de la fenêtre qui
ouvrait autrefois sur une petite cour. Il faut cependant espérer que
des fonds seront trouvés un jour pour rouvrir cette fenêtre et rendre
à la lumière cet aimable ensemble décoratif, qui a si peu d’équiva-
lents conservés et qui est tout à fait unique à Versailles.

Les principaux morceaux de décoration sont, outre une magni-
fique cheminée revêtue de bronzes, une série de neuf bas-reliefs
ovales, assez grands et placés à hauteur de l’œil ; ils sont encadrés
de roseaux et de narcisses, et les panneaux où ils se trouvent portent,
à leurs quatre angles, des dauphins qui s’enroulent à une touffe de
roseaux. Ce sont tous, d’ailleurs, des représentations de scènes de
bain, de pêche ou de chasse aquatique. On y trouve des nus parfois

1. État remis à M. de Marigny, le IG janvier 1771 (O1 1801).

2. Le reste du paiement se confond avec d’autres ouvrages.
 
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