DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Chennevières, Henry de: Portail
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PORTAIL
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constructions. Visiblement, l’œil est sûr et frais, la main souple et
variée; le détail des plans, l’assiette des façades de maisons, tout
indique un dessinateur précis et pittoresque et cherchant d'instinct
l’unisson du rendu et de l'impression. A cette époque, Portail était
ingénieur et architecte, bâtisseur de pignons sur rue ou défricheur
de chaussées, un nomade de haute et de basse Bretagne, utilisant
ses loisirs d'hiver, ses haltes d’été, à des dessins de souvenirs ou do
nature sur le vif. L’un de nos meilleurs architectes actuels, M. Am-
broise Baudry, fait bien de même,
en de ravissantes aquarelles de
ses villégiatures ! Combien il
nous serait curieux de connaître
des travaux professionnels de
Portail, de savoir s’il s’en tenait
aux traditions courantes du bâti-
ment breton, s’il s’était avisé de
nouveautés dans l’ancien mobi-
lier local, si les faïenciers de
Rennes ou de Quimper n’avaient
pas sollicité des modèles de lui!
L’hypothèse paraît inadmissible,
en effet, d’un dessinateur de cette
ressource, passant inaperçu dans
sa province et n’étant incité ni
par les autres, ni par soi-même,
à quelque création ou direction.
Outre l’habitude du crayon, Por-
tail devait assurément pratiquer
déjà la peinture de fleurs, car sa
future habileté en ce genre ne put, certes, lui venir sans une prépa-
ration de vieille date.
Cependant, un léger événement de cour, dont personne en
Bretagne, pas même le gouverneur, ne dut se soucier : le rattache-
ment de la surintendance des Bâtiments du roi au Contrôle général
des finances, allait, en 1738, sortir de son obscurité le complexe Bre-
ton. Le ministre Orry, comte de Vignory, devenait, par la mort du
duc d’Antin, chargé de la partie des arts. L’une de ses premières
décisions fut d’appeler Portail à Versailles, pour un emploi dans
ses bureaux.
Comment Orry, ancien intendant du Boussillon et natif de
PORTAIL, D’APRÈS UN PASTEL DE FRÉDOU
(Collection du marquis do Chennevicres.)
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constructions. Visiblement, l’œil est sûr et frais, la main souple et
variée; le détail des plans, l’assiette des façades de maisons, tout
indique un dessinateur précis et pittoresque et cherchant d'instinct
l’unisson du rendu et de l'impression. A cette époque, Portail était
ingénieur et architecte, bâtisseur de pignons sur rue ou défricheur
de chaussées, un nomade de haute et de basse Bretagne, utilisant
ses loisirs d'hiver, ses haltes d’été, à des dessins de souvenirs ou do
nature sur le vif. L’un de nos meilleurs architectes actuels, M. Am-
broise Baudry, fait bien de même,
en de ravissantes aquarelles de
ses villégiatures ! Combien il
nous serait curieux de connaître
des travaux professionnels de
Portail, de savoir s’il s’en tenait
aux traditions courantes du bâti-
ment breton, s’il s’était avisé de
nouveautés dans l’ancien mobi-
lier local, si les faïenciers de
Rennes ou de Quimper n’avaient
pas sollicité des modèles de lui!
L’hypothèse paraît inadmissible,
en effet, d’un dessinateur de cette
ressource, passant inaperçu dans
sa province et n’étant incité ni
par les autres, ni par soi-même,
à quelque création ou direction.
Outre l’habitude du crayon, Por-
tail devait assurément pratiquer
déjà la peinture de fleurs, car sa
future habileté en ce genre ne put, certes, lui venir sans une prépa-
ration de vieille date.
Cependant, un léger événement de cour, dont personne en
Bretagne, pas même le gouverneur, ne dut se soucier : le rattache-
ment de la surintendance des Bâtiments du roi au Contrôle général
des finances, allait, en 1738, sortir de son obscurité le complexe Bre-
ton. Le ministre Orry, comte de Vignory, devenait, par la mort du
duc d’Antin, chargé de la partie des arts. L’une de ses premières
décisions fut d’appeler Portail à Versailles, pour un emploi dans
ses bureaux.
Comment Orry, ancien intendant du Boussillon et natif de
PORTAIL, D’APRÈS UN PASTEL DE FRÉDOU
(Collection du marquis do Chennevicres.)