LES MÉDAILLEURS FRANÇAIS AU XIX0 SIÈCLE 347
pale ambition des artistes d’alors ne tend guère plus haut qu’à la virtuosité d’une
pratique minutieuse à l’excès. Aussi, quel soulagement pour l’historien des Médail-
Icurs français que de saluer, après 1830, les premiers symptômes d’une inquié-
tude inaccoutumée, que de signaler des tendances contradictoires, de salutaires
iniluences, comme, par exemple, «la réaction romantique et la découverte de la
terre de France par l’école de paysage suggérant à Bovy la passion du mouve-
ment, la notation des lointains, la recherche pour ses inventions d'un cadre de
P U V I S DE C II A V A N N E S
['laquelle par M. Peler.
vraie nature ». La glyptique est désormais sauvée : Oudiné l’arrache à la ser-
vitude des arts de reproduction, la force à ne relever que d’elle-même, à ne pro-
duire que des œuvres originales ; Ponscarme la révolutionne en brisant les con-
ventions, les règles trop absolues, en reliant la composition au champ, le sujet au
fond par la souplesse du modelé, par la magie de l’enveloppe, en créant, pour
tout dire, le plein-air de la médaille. A son tour, Degeorge la dote de sentiment
et de charme, l’ennoblit, lui ouvre les régions fécondes de la poésie et du rêve.
Puis c’est Chaplain, respectueux de la vérité, du caractère ; c’est Daniel Dupuis,
ingénieux et abondant ; c’est Roty, imprévu, tendre et chaleureux, Roly, dont
l'œuvre est comme le délicieux épanouissement même de la médaille. Et autour du
maître, que de talents divers et vivaces travaillant à l’illustration de l'école fran-
çaise, depuis les ouvriers de la première heure jusqu’à Bottée, Patey, Vernon,
pale ambition des artistes d’alors ne tend guère plus haut qu’à la virtuosité d’une
pratique minutieuse à l’excès. Aussi, quel soulagement pour l’historien des Médail-
Icurs français que de saluer, après 1830, les premiers symptômes d’une inquié-
tude inaccoutumée, que de signaler des tendances contradictoires, de salutaires
iniluences, comme, par exemple, «la réaction romantique et la découverte de la
terre de France par l’école de paysage suggérant à Bovy la passion du mouve-
ment, la notation des lointains, la recherche pour ses inventions d'un cadre de
P U V I S DE C II A V A N N E S
['laquelle par M. Peler.
vraie nature ». La glyptique est désormais sauvée : Oudiné l’arrache à la ser-
vitude des arts de reproduction, la force à ne relever que d’elle-même, à ne pro-
duire que des œuvres originales ; Ponscarme la révolutionne en brisant les con-
ventions, les règles trop absolues, en reliant la composition au champ, le sujet au
fond par la souplesse du modelé, par la magie de l’enveloppe, en créant, pour
tout dire, le plein-air de la médaille. A son tour, Degeorge la dote de sentiment
et de charme, l’ennoblit, lui ouvre les régions fécondes de la poésie et du rêve.
Puis c’est Chaplain, respectueux de la vérité, du caractère ; c’est Daniel Dupuis,
ingénieux et abondant ; c’est Roty, imprévu, tendre et chaleureux, Roly, dont
l'œuvre est comme le délicieux épanouissement même de la médaille. Et autour du
maître, que de talents divers et vivaces travaillant à l’illustration de l'école fran-
çaise, depuis les ouvriers de la première heure jusqu’à Bottée, Patey, Vernon,