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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 5
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Rod, Édouard: L' atelie de M. Rodin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0443

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L’ATELIER DE M. RODIN

421

Avant tout, le morceau capital, la
Porte, synthèse à la fois de tout son
travail d’études et de tout son tra-
vail créateur, à laquelle il se consacre
depuis quinze années et qui sera
terminée pour l’Exposition de 1900.
J’ai tâché d’en découvrir la genèse.
La voici, telle que j’ai pu la recon-
stituer, en interrogeant M. Rodin sur
la formation de son « idée ».

Il ne semble pas qu'il ait été
guidé, au commencement, par le
désir de donner une représentation
de Y Enfer de Dante. Dans un but
avant tout d’études, il cherchait une
occasion de grouper de nombreuses
compositions, avec des figures res-
treintes et en mouvement. A ce mo-
ment-là, c’est-à-dire en pleine ma-
turité de talent, mais ne sachant pas
encore tout son art, M. Rodin, comme
jadis Delacroix, ne pensait pas qu’on
pût chercher l’expression ailleurs que
dans le mouvement : plus tard, il a
reconnu ce qu’il y a de dangereux et
de faux dans cette théorie. Le mou-
vement, en effet, n’est compatible
que dans certaines mesures avec les
exigences et les moyens des arts
plastiques ; il y a des mouvements
qu’il est imprudent ou impossible
d’essayer de représenter, car ils sont
fugitifs et ne peuvent être fixés.
M. Rodin disait autrefois : « L’élo-
quence de la sculpture est dans le
mouvement. » Il dit aujourd’hui :
« L’éloquence de la sculpture est dans
le modelé. »

Ni l’une ni l’autre de ces deux
formules ne me satisfait entièrement.
 
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