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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0070
42 La Chine
des railleries, & des calomnies odieusès
aux gens de bien.
IX. Il y avoit ponrlors un certain
Prince des Prestres (il y a apparence
que c'estoit /'Eve [que) dont le nom e-
stoit Jean, lequel accompagné d'un au-
tre homme appelle IQeLie, &suivi de
plusieurs autres personnes illusires d'en-
tre le peuple qui nestoient pas moins
célèbres en vertu qu'en estime dans le
monde, commencèrent de prescher de-
rechef leur S. Evangille, & d'en expli-
quer incessamment la teneur & le con-
tenu; Afin de reparer lesbresches, & les
desordres que la malice du Prince des
ténèbres avoit causé dans la vigne du
Seigneur.Le Roy dont nous parlons ap-
pelle Hiueh cumcbi tao (il commença à
régner l'an 719.) commenda à cinq au-
tres d'aller à la maison heureufe (c'est
à dire à l'Eglise,) & leur ordonna d'esle-
LaLoy ver des Autels. Pourlors la colomne de
ÎJeJJîà la Loy, qui avoit esté abbatué pendant
fleurir, quelque peu de temps,fùt encore érigée
de nouveau, & prit des nouveaux ac-
croisfèmens ; Le Roy ordonna, au com-
mencement de l'année Tien pao (qui
estoit la 743 du Seigneur) à Ota Ciam
IÇuen de prendre le nom du titre appel-
lé Cuoliè fié (lequel estoit Eunuqne, & le
favori du Prince, qui ne luy reffusoit
rien) de porter dans l'Eglife les portraits
au naturel des cinq Roys ses Ayeuls,
qui l'a voient immédiatement précédé
dans le gouvernement deTEstat, &de
les mettre dans un lieu honorable de cet
ediffice sàcré; Ensuitte de quoy il luy fit
commendement de nouveau, de por-
ter à l'Eglise cent riches prefens, pour
mieux solemniser la feste des longues
barbes du Dragon(remarqués que l'Au-
theur IQm Gm dit ee-cy à la louange de
ces Roys) lesquelles pour estre beaucoup
essoignées, ne le sont pas si fort qu'on ne
puisîe bien arracher d'entre ses mains
des ch!e c ' ^ 'CS ^4^es ^ont e^ arm^ cet am"
mal. Il sait maintenant allusionà Pan-
ciene Histoire de ce mesine Roy, qu'on
nois,
Illustrée
faint estre monté en Pair asiis sur un Dra-
gon, qui avoit esté armé de toutes façons
par les sèrviteurs de ce Prince, qui di-
soient le devoir accompagner dans ce
rencontre, & dont la barbe fut arrachée
parles autres domestiquesde cemesme
Monarque, qui pour n'estre pas de la
partie de ceux qui sui voient le Roy, s at-
tachèrent à cette partie du Dragon ; de-
sorte qu'après la luy avoir entièrement
ostée, ils luy enlevèrent quelques unes
de ces armes & les gardèrent en mémoi-
re de leur Souverain : Afin de donner
à connoistre par là ; Comme quoy ils
avoient esté presènts à son enlèvement
dans les airs (l'Autheur fait encore icy
allusion à Phistoire, pour faire voir com-
mequoy les pourtraits des Monarques,
dont nous avons desja parlé, ont fèrvy
delà mesme façon, que s'ils avoient esté
presènts & en vie : c'est pourquoy il ad-
jouste ce qui suit. L'esclat de ces ima-
ges & de ces tableaux font voir qu'ils
nous sont presans.
X. Il y eust en la 3 année qu'on ap- l'An 74?-
pelle Tienpao (Iequelle estoit la 7415. du predica-
regne de Jesus Christ) certaines persbn- S jî-
nés du Judée qui allèrent aux Indes: mais déedans
sur tout un eftre nommé IÇiehb lequel
prit sà route vers la Qhme , où estant
enfin arrivé par le sècours& à la faveur
des astres & des esioiles j II fût conduit
devant l'Empereur, à qui il parla la fa-
ce tournée vers le Soleil (d'autant que
c'estoit la coustume de ces peuples de ne
parler jamais à leur Prince, ny de souf-
frir que quelqu'un l'entretint, que le
visage tourné vers le Pere du jour &
l'astre de la lumière). Cela estant donc
fait, ce Monarque fit commendement
à quelqu'un de sès gens de faire venir
les Preftres Jean & îW avec les au-
tres personnes de leur profesîion ; a-
fin qu'ils sè transportassent dans le Pa-
lais appelle Hinï IQm pour y faire des
œuvres Saintes (c'est à dire de dévo-
tion^ poury adorer en presènce dei^Ve
/;<?, homme d'une rare vertu, & d'une
ex-
des railleries, & des calomnies odieusès
aux gens de bien.
IX. Il y avoit ponrlors un certain
Prince des Prestres (il y a apparence
que c'estoit /'Eve [que) dont le nom e-
stoit Jean, lequel accompagné d'un au-
tre homme appelle IQeLie, &suivi de
plusieurs autres personnes illusires d'en-
tre le peuple qui nestoient pas moins
célèbres en vertu qu'en estime dans le
monde, commencèrent de prescher de-
rechef leur S. Evangille, & d'en expli-
quer incessamment la teneur & le con-
tenu; Afin de reparer lesbresches, & les
desordres que la malice du Prince des
ténèbres avoit causé dans la vigne du
Seigneur.Le Roy dont nous parlons ap-
pelle Hiueh cumcbi tao (il commença à
régner l'an 719.) commenda à cinq au-
tres d'aller à la maison heureufe (c'est
à dire à l'Eglise,) & leur ordonna d'esle-
LaLoy ver des Autels. Pourlors la colomne de
ÎJeJJîà la Loy, qui avoit esté abbatué pendant
fleurir, quelque peu de temps,fùt encore érigée
de nouveau, & prit des nouveaux ac-
croisfèmens ; Le Roy ordonna, au com-
mencement de l'année Tien pao (qui
estoit la 743 du Seigneur) à Ota Ciam
IÇuen de prendre le nom du titre appel-
lé Cuoliè fié (lequel estoit Eunuqne, & le
favori du Prince, qui ne luy reffusoit
rien) de porter dans l'Eglife les portraits
au naturel des cinq Roys ses Ayeuls,
qui l'a voient immédiatement précédé
dans le gouvernement deTEstat, &de
les mettre dans un lieu honorable de cet
ediffice sàcré; Ensuitte de quoy il luy fit
commendement de nouveau, de por-
ter à l'Eglise cent riches prefens, pour
mieux solemniser la feste des longues
barbes du Dragon(remarqués que l'Au-
theur IQm Gm dit ee-cy à la louange de
ces Roys) lesquelles pour estre beaucoup
essoignées, ne le sont pas si fort qu'on ne
puisîe bien arracher d'entre ses mains
des ch!e c ' ^ 'CS ^4^es ^ont e^ arm^ cet am"
mal. Il sait maintenant allusionà Pan-
ciene Histoire de ce mesine Roy, qu'on
nois,
Illustrée
faint estre monté en Pair asiis sur un Dra-
gon, qui avoit esté armé de toutes façons
par les sèrviteurs de ce Prince, qui di-
soient le devoir accompagner dans ce
rencontre, & dont la barbe fut arrachée
parles autres domestiquesde cemesme
Monarque, qui pour n'estre pas de la
partie de ceux qui sui voient le Roy, s at-
tachèrent à cette partie du Dragon ; de-
sorte qu'après la luy avoir entièrement
ostée, ils luy enlevèrent quelques unes
de ces armes & les gardèrent en mémoi-
re de leur Souverain : Afin de donner
à connoistre par là ; Comme quoy ils
avoient esté presènts à son enlèvement
dans les airs (l'Autheur fait encore icy
allusion à Phistoire, pour faire voir com-
mequoy les pourtraits des Monarques,
dont nous avons desja parlé, ont fèrvy
delà mesme façon, que s'ils avoient esté
presènts & en vie : c'est pourquoy il ad-
jouste ce qui suit. L'esclat de ces ima-
ges & de ces tableaux font voir qu'ils
nous sont presans.
X. Il y eust en la 3 année qu'on ap- l'An 74?-
pelle Tienpao (Iequelle estoit la 7415. du predica-
regne de Jesus Christ) certaines persbn- S jî-
nés du Judée qui allèrent aux Indes: mais déedans
sur tout un eftre nommé IÇiehb lequel
prit sà route vers la Qhme , où estant
enfin arrivé par le sècours& à la faveur
des astres & des esioiles j II fût conduit
devant l'Empereur, à qui il parla la fa-
ce tournée vers le Soleil (d'autant que
c'estoit la coustume de ces peuples de ne
parler jamais à leur Prince, ny de souf-
frir que quelqu'un l'entretint, que le
visage tourné vers le Pere du jour &
l'astre de la lumière). Cela estant donc
fait, ce Monarque fit commendement
à quelqu'un de sès gens de faire venir
les Preftres Jean & îW avec les au-
tres personnes de leur profesîion ; a-
fin qu'ils sè transportassent dans le Pa-
lais appelle Hinï IQm pour y faire des
œuvres Saintes (c'est à dire de dévo-
tion^ poury adorer en presènce dei^Ve
/;<?, homme d'une rare vertu, & d'une
ex-