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Kircher, Athanasius; Alquié, François Savinien d' [Transl.]
La Chine d'Athanase Kirchere: illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes, et de quantité de recherchés de la nature & de l'art — Amsterdam, 1670

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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0255

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D'A T H A N A S E
les supcrstitions, & les maximes diabo-
liques de ces sortes de gens : ainsi cet-
te Religion detestable prit ensuitte tant
de pied, Se s'enracina si fort dans l'c-
sprit des pauvres gens & du commun
du peuple ; que depuis ce temps là, il
a este du tout impossible de l'arracher
de parmy cette nation, ny de desabu-
ser ces miierables ; au contraire, j'olè di-
re qu'il semble que ces damnables ma-
ximes ont pris pied à proportion qu el-
les ont vieilli, & qu'il est vray de dire
qu'elles ont receu de l'accroissement à
mesure que les années ont coulé, 8c que
les siecles leur ont apporté de l'afFermis
sement & de la ferveur : Car en esfet
je remarque que l'on adore pour lepre-
sant la meiine Vache que les anciens d'E-
ppte adoroient sous le nom d'Jpit, & je
vois qu'ilsluy rendent leurs adorations
avec tant de respet, & de zele , qu'ils
croiroient ne pouvoir jamais entrer
dans îc ciel, s'ils n' avoient pas une
queue de vache entre les mains, lors-
qu'ils rendent les derniers souspirs de
leur vie, & s'ils ne mouroient pas en
cette posture ridicule. Ils croient la me'
tampjicojè, ou la transmigratwn des ames
d'un animal dans un autre, ce que les
Egiptiens ont creu & publié les premiers
dans le monde , si nous en croyons à
Horofîrate qui l'aiîure de la façon dans
la vie qu'il a fait d' AppoUonius; c'est pour<
quoy les 'Brachmanes ne mangent ja-
mais de laiâ:, de fromage, de beurre,
d'œuf, ny de quoy que ce soit qui pro-
vienne des animaux vivants, de peur
d'avaler (disent-ils) lame de quelque
grand Héros : Croyance qui n'est pas
seulement receuë par toutes les Provin-
ces, & les régions de l'Inde; mais en-
core dans le Royaume de Cambqya, de
de Tunchin, de Laum, delà Concimine,
& qui s'est enfin malheureusement in-
troduite dans toute la Chine Jk. dans tout
*e Jjppon, rempliiTant tous ces grands &
ces vastes Royaumes des Dieux, & de
^eessès, & d'une troupe diabolique

KlRCHIRE, 20/
de toutes ces fausses divinités. Di (cou-
rons un peu plus amplement de l'origi-
ne de toutes ces supersiitions qui sc sont
introduittesdansle pays dont nous sai-
sons la deseription, & voyons d'où vien-
nent toutes ces maudites coustumes.
Le premier Architecte, & le pre- l'Origine
mier inventeur de toutes ces iupcrsti- étions
tions est un certain seelerat 'Brachman,cfiablieî-
lequel estant imbu des maximes, &de
la dodrine de Pithagore, n'estant pas
content d'en avoir publié les erreurs
dans toute l'estanduë de ces Provinces,
voulut encore adjoûtersuperstition sur
superstition, & fit un tel assèmblage, &
une rabsodie si sotte & si ridicule de
cette Religion, qu'il n'est pas au pou-
voir de l'homme d'en faire Je récit, ny
mesme il n'est pas postible à la plume
de les pouvoir déduire. Cet imposteur Xaea esti«
a eu tant de bonheur dans toutes ces sondateur
parties Orientales, & s'est rendu si il- s/J^^
lustre & si recommendable parmy ces l'inso.
Idolâtres, que les Indiens l'appellent
<Rama, les Chinois J£ian, les Jappo*
nois Xaca, & les Tonchinois Chiaga. On
dit que ce monstre detestable est n'ay
dans un lien qui est au milieu de Unie,
lequel est appelle par les Chinois Tien
Truc Gnoc, & on dit qu'il est venu au
monde de la mesrne façon que les mon-
stres i c'est à dire contre l'ordre de la
nature. Son histoire ou du moins le
narré qu'on fait de sà vie nous apprent
que sa Mere creust en longe qu'elle
enfantoit, mais que ce n'estoit pas com-
me l'ordinaire des femmes j pareeque les
autres portent des enfants & celle-cy
ne donnoit au monde qu'un éléphant La fable
blanc, & que ce n eltoit pas par la voye phant
ordinaire mais en premier lieu par la blan«-
bouche & enluite par le costé gauche :
Voyla le sujet pourquoy la sable de l'e-
lephant est si fort en recommandation
ches les Roix de Sian, de Lai, de Tun*
chin. & de la Chine. L'aveuglement de
toutes ces nations est si grand qu'ils esti-
ment mieux donner ou recevoir un de

CCS
 
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