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Monatshefte für Kunstwissenschaft — 1. Halbband, Heft 1 - 6.1908

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Heft 4
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Réau, L.: L'art allemand dans les Musées français
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https://doi.org/10.11588/diglit.70400#0262

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Monatshefte für Kunstwissenschaft

11 n'en est pas de meme des maitres allemands de la seconde moitie du
XIXe siede qui, si impregnes qu'ils soient des legons de leurs maitres fran^ais, font
preuve cependant d'une reelle et puissante originalite. Une etude de plein air de
Liebermann: le Jardin de brasserie, un petit tableau evangelique de F. von Uhde:
le Christ chez les paysans ne suffisent pas, tant s'en faut, ä representer les
tendances de l'art allemand contemporain. Alors que la National-Galerie de Berlin
presente une incomparable collection d'art fran^ais moderne, tres superieure, il faut
bien l'avouer, ä la Salle Caillebotte, il est permis de s'etonner que le Luxembourg ne
possede ni une decoration de Böcklin, ni un tableau de Leibl, ni une etude de Menzel,
ni une statue de Klinger. Puisque les Allemands trouvent utile de rapprocher les
oeuvres de leurs peintres des ceuvres frangaises qui les ont quelquefois inspirees, il
serait non moins interessant pour nous autres Fran^ais de pouvoir etudier au Luxem-
bourg le rayonnement de notre art sur un art voisin. D'ailleurs la haute valeur
artistique des ceuvres d'un Leibl ou d'un Klinger suffirait amplement ä justifier leur
presence dans nos Musees, independamment de toute consideration historique.
Sans insister davantage sur ces lacunes düment constatees et sans nous attarder
en regrets superflus, nous allons examiner maintenant les ceuvres remarquables de
l'art allemand qui se trouvent dispersees et un peu perdues dans les Musees de Paris
ou de province. Comme ces ceuvres sont eparpillees aux quatre vents, il serait ä
souhaiter qu'on fit un jour l'inventaire de tons les tableaux ou dessins de l'Ecole
allemande qui ont passe en France. On pourrait y joindre un releve des pieces
d'orfevrerie et d'emaillerie de provenance rhenane et aussi des innombrables bois
sculptes qui, deguises parfois sous le masque d'attributions de pure fantaisie, ont
penetre dans mainte collection. En attendant qu'on fasse cet inventaire indispensable,
il est peut etre utile de signaler ä la curiosite du public et ä l'investigation des
chercheurs un certain nombre de pieces capitales, auxquelles on ne rend pas suffisamment
justice parce qu'elles sont mal classes ou mal presentees.
En dehors de la galerie des portraits d'Holbein: le profil d'Erasme si affine,
si spirituel, la tete sans malice de l'honnete astronome bavarois Nicolas Kratzer,
la figure niaise et guindee de la princesse de Cleves, le masque rechigne et boudeur
du vieil archeveque de Canterbury; Guillaume Warham, qui sont trop universellement
connus pour que j'y insiste, je ne sache pas qu'il y ait au Louvre un seul tableau de
l'Ecole allemande comparable ä la Deposition de croix du Maitre de S' Bar-
thelemy.1) Le catalogue du Louvre, qui est presque toujours en retard sur la
critique, attribuait naguere cette ceuvre capitale ä Quentin Metsys. Il y a en effet
certaines analogies superficielles entre l'admirable Descente de croix du Musee
d'Anvers et le tableau colonais du Louvre. Mais ces analogies de sentiment et de
facture tiennent ä ce que les deux ceuvres sont ä peu pres contemporaines et ä ce que
9 Cf. Waagen: Kunstwerke u. Künstler in Paris. 1837. Merlo-Firmenich-Richartz:
Kölnische Künstler in alter und neuer Zeit. (Neue Ausg. Düsseldorf 1895.) L. S dieibler et
Aldenhoven: Geschichte der Kölner Malersdiule. Lübeck 1902.
 
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