DES PIERRES GRAVÉES.
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D I A N E. Came'e-
O u T r e les attributs particuliers destinés à faire connoître les difFé-
rentes Divinités , chacune de ces Divinités a de plus un caradlère
propre qui lui est essentiel , & qu’il est très-important de saisir. Ce ca-
radère est tellement uniforme c-hez tous les bons Artistes Grecs, qu5on
seroit tenté de croire que relativement à la manière de representer
les Dieux il y avoit quelque îoi dont il n’étoit pas permis de s5é~
carter. Rien n’est plus propre à autoriser cette conjeèlure que la
comparaison des têtes de Jupiter , d’Apollon , d’Hercule, de Vé-
nus, de Junon, de Minerve, de Diane & de plusieurs autres Dieux
que l’on voit sur les belles médailles de différens pays de la Grçce*
Parmî les éloges que donne Ovide à Fadresse & au talent de Mi-
nerve à l’occasion du défi qu'Arachné eut ia témérité de faire à
cette Ddesse , il la loue surtout de ce que dans la partie de sa
composition où l’on voyoit les douze Grands - Dieux , elle avok
donné à chacun le caraâère qui lui étoit propre, & de ce qu’au
milieu d’eux Jupiter paroissoit avec tous les traits de la majesté
souveraine. ( i ) Quoique la tête de Neptune ait un air de famiile
qui pourroit la faire confondre quelquefois avec celle de Ju-
piter ; un œil exercé ne s’y trompera guères. Le Peintre Eu-
-phranor avoit senti ce caraèlère distinèlif, mais il se mit dans Fim-
possibilité de le rendre ; Valère Maxime rapporte (2) qiîe cet
Artiste ayant à peindre les douze Grands - Dieux , donna d’a-
bord à Neptune le caradlère le plus sublime & le plus auguste dont
il put se former l’idée, avec Fintention cependant de faire Jupiter
encore plus majestueux \ mais qu’ayant ëpuisé son génie sur la pre-
miere figure, il fit des efforts inutiles pour élever la seconde au
dégré de perfedion qu’il s’étoit proposé de lui donner.
II est à présumer qu’il y avoit aussi des regles qu’on étoit obligé
de suivre dans les attitudes & dans la conformation des autres par-
(1) >— Sua quemque Deorum
Infcribit sacies. Jovis ejî regalis imago.
Metam. Lib. VI. v. 73.
(i) Val. Maxim. Lib. VIII. cap. xi. Se6t v.
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D I A N E. Came'e-
O u T r e les attributs particuliers destinés à faire connoître les difFé-
rentes Divinités , chacune de ces Divinités a de plus un caradlère
propre qui lui est essentiel , & qu’il est très-important de saisir. Ce ca-
radère est tellement uniforme c-hez tous les bons Artistes Grecs, qu5on
seroit tenté de croire que relativement à la manière de representer
les Dieux il y avoit quelque îoi dont il n’étoit pas permis de s5é~
carter. Rien n’est plus propre à autoriser cette conjeèlure que la
comparaison des têtes de Jupiter , d’Apollon , d’Hercule, de Vé-
nus, de Junon, de Minerve, de Diane & de plusieurs autres Dieux
que l’on voit sur les belles médailles de différens pays de la Grçce*
Parmî les éloges que donne Ovide à Fadresse & au talent de Mi-
nerve à l’occasion du défi qu'Arachné eut ia témérité de faire à
cette Ddesse , il la loue surtout de ce que dans la partie de sa
composition où l’on voyoit les douze Grands - Dieux , elle avok
donné à chacun le caraâère qui lui étoit propre, & de ce qu’au
milieu d’eux Jupiter paroissoit avec tous les traits de la majesté
souveraine. ( i ) Quoique la tête de Neptune ait un air de famiile
qui pourroit la faire confondre quelquefois avec celle de Ju-
piter ; un œil exercé ne s’y trompera guères. Le Peintre Eu-
-phranor avoit senti ce caraèlère distinèlif, mais il se mit dans Fim-
possibilité de le rendre ; Valère Maxime rapporte (2) qiîe cet
Artiste ayant à peindre les douze Grands - Dieux , donna d’a-
bord à Neptune le caradlère le plus sublime & le plus auguste dont
il put se former l’idée, avec Fintention cependant de faire Jupiter
encore plus majestueux \ mais qu’ayant ëpuisé son génie sur la pre-
miere figure, il fit des efforts inutiles pour élever la seconde au
dégré de perfedion qu’il s’étoit proposé de lui donner.
II est à présumer qu’il y avoit aussi des regles qu’on étoit obligé
de suivre dans les attitudes & dans la conformation des autres par-
(1) >— Sua quemque Deorum
Infcribit sacies. Jovis ejî regalis imago.
Metam. Lib. VI. v. 73.
(i) Val. Maxim. Lib. VIII. cap. xi. Se6t v.