DES PIERRES GRAVÉES.
allakant deux enfans. D’autres Fleuves étoient encore désignés par
les plantes qui croiiloient sur leurs bords ; à la plante d’Ache on
reconnoissoit VHimère en Sicile, ou le Sélinus en Troade. Ensin
sous quelques-uns leur nom est écrit. (i)
Quant à Fautre manière de représenter les Fieuves , îes Auteurs
rsen parlent pas aussi clairement que de îa première. Lorsqu’Elien
nous dit que certains peuples les figuroient comme des Bœufs ;
lorsque nous lisons dans Strabon (2) qu’on leur donnoit quelquefois
une tête de Taureau ; enfin quand les Auteurs donnent aux Fleuves
des épithètes relatives aux cornes qu’on leur supposoit , ( 3 ) cela
veut-ii dire ou qu’ils étoient tout-à-fait représentés sous la forme de
bœufs, ou qu’iis conservoîent une tête humaine sur le corps entier
de cet animal, ouqu’üs avoientcomme le nôtre une tête d’homme
& des cornes de Taureau ? Mais si 011 les eût représentés sous la
forme de bœufs ^ à quoi auroit-on reconnu que c’dtoient-là des
Fleuves ? La tête représentée sur la Sardoine du Cabinet de M. le
Duc d’Orléans n’a du Taureau que les oreiües & les cornes, en-
core celles-ci ne font que de naître, le reste de la face qui est celle
d’un homme conserve à la vérité beaucoup du caraèlère de FanimaL
Les cornes sont un attribut des Fieuves, & c1 2 3 4 5est pour cela que
plusieurs d’entre eux ont reçu l’épithète de Cornigeri & de Tauri~
formes teis que le Nil } le Rhin 9 le Tihre > VEridan y ie Numicius ?
VAufidus & la Mofelle elle-même; (4) mais pourquoi leur a-t-on
donné cet attribut singulier l Presque tous ceux qui ont approfondi
cette question ont prétendu que c’étoit parce que le bruit de leurs
eaux imite le mugifîement des Taureaux, êt surtout à cause des
iinuosités de leur cours ou plutôt des différentes branches de leur
embouchure. ($) Homère ? en parlant du Xanthe, dit qu’il mugit
(1) Voyez le Recueil de M. Pellerin 3 Mel. Tom, II. pag. 365. & suiv.
(2) Lib. X. pag. 458.
(3) Kspccrô(xop<^ot, KspciTotpopot.
(4) Auson. in Mosell. v. 471.
(5) Strabo Lib. X. pag.
Eustath. ad v. 433. Dionys Perieget.
Schol. Euripid. ad Orest. v. 1380.
Ovid. Trist. Lib. IV. Eleg. II. v. 41.
Vet. Comment. H'or. ad Od. 14. Lib. IV,
Claudian.in Nupt.Honor, &Mar. v-S1°
Tome L
Ii
allakant deux enfans. D’autres Fleuves étoient encore désignés par
les plantes qui croiiloient sur leurs bords ; à la plante d’Ache on
reconnoissoit VHimère en Sicile, ou le Sélinus en Troade. Ensin
sous quelques-uns leur nom est écrit. (i)
Quant à Fautre manière de représenter les Fieuves , îes Auteurs
rsen parlent pas aussi clairement que de îa première. Lorsqu’Elien
nous dit que certains peuples les figuroient comme des Bœufs ;
lorsque nous lisons dans Strabon (2) qu’on leur donnoit quelquefois
une tête de Taureau ; enfin quand les Auteurs donnent aux Fleuves
des épithètes relatives aux cornes qu’on leur supposoit , ( 3 ) cela
veut-ii dire ou qu’ils étoient tout-à-fait représentés sous la forme de
bœufs, ou qu’iis conservoîent une tête humaine sur le corps entier
de cet animal, ouqu’üs avoientcomme le nôtre une tête d’homme
& des cornes de Taureau ? Mais si 011 les eût représentés sous la
forme de bœufs ^ à quoi auroit-on reconnu que c’dtoient-là des
Fleuves ? La tête représentée sur la Sardoine du Cabinet de M. le
Duc d’Orléans n’a du Taureau que les oreiües & les cornes, en-
core celles-ci ne font que de naître, le reste de la face qui est celle
d’un homme conserve à la vérité beaucoup du caraèlère de FanimaL
Les cornes sont un attribut des Fieuves, & c1 2 3 4 5est pour cela que
plusieurs d’entre eux ont reçu l’épithète de Cornigeri & de Tauri~
formes teis que le Nil } le Rhin 9 le Tihre > VEridan y ie Numicius ?
VAufidus & la Mofelle elle-même; (4) mais pourquoi leur a-t-on
donné cet attribut singulier l Presque tous ceux qui ont approfondi
cette question ont prétendu que c’étoit parce que le bruit de leurs
eaux imite le mugifîement des Taureaux, êt surtout à cause des
iinuosités de leur cours ou plutôt des différentes branches de leur
embouchure. ($) Homère ? en parlant du Xanthe, dit qu’il mugit
(1) Voyez le Recueil de M. Pellerin 3 Mel. Tom, II. pag. 365. & suiv.
(2) Lib. X. pag. 458.
(3) Kspccrô(xop<^ot, KspciTotpopot.
(4) Auson. in Mosell. v. 471.
(5) Strabo Lib. X. pag.
Eustath. ad v. 433. Dionys Perieget.
Schol. Euripid. ad Orest. v. 1380.
Ovid. Trist. Lib. IV. Eleg. II. v. 41.
Vet. Comment. H'or. ad Od. 14. Lib. IV,
Claudian.in Nupt.Honor, &Mar. v-S1°
Tome L
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